A l'occasion de la sortie de
La pluie sans parapluie, Françoise Hardy répondait à une interview à bâtons rompus menée par Dominique Parravano publiée le 15 avril 2010 dans le magazine
Paru Vendu.
Dominique Parravano : « Pour toute une partie de la jeune génération musicale, votre nom est devenu une référence. Ca vous touche ? »
Françoise Hardy : « Je ne m’en rends pas compte. Tout est relatif. Je vois bien que certaines personnes, comme Etienne Daho, et quelques autres aiment ce que je représente. Ce que je crois juste, c’est qu’il y a des familles musicales dans ce métier. Moi, j’aime la famille des chanteurs ou chanteuses de chansons sentimentales.
Dominique Parravano : « Vous êtes une figure publique à la pudeur et à la discrétion jamais prises en défaut. Vous avez publié
Le Désespoir des singes... et autres bagatelles qui fut un grand succès de librairie. Cela vous a touchée ? »
Françoise Hardy : « On espère toujours un succès mais je ne m’attendais pas à un succès de cette ampleur avec près de 400 000 exemplaires, livres de poche inclus, et sachant que de nombreuses autobiographies sont publiées et que les ventes de livres pâtissent de la crise. C’est un livre que je ne voulais pas faire. J’ai vraiment été tannée pendant plus de trois ans par un éditeur à qui je disais que je n’avais rien d’intéressant à raconter. Le succès du livre de Sylvie Vartan a suscité les convoitises de beaucoup d’éditeurs, mais Sylvie a eu une vie très extravertie alors que, moi, j’ai passé ma vie en vase clos. J’avais une année sabbatique devant moi alors cela est bien tombé. L’argument de mon éditeur de contrer les biographies non autorisées, qui me rendent malade, m’a convaincue. Ce qui était important, c’était de restituer la vérité de mon vécu, de mon ressenti. »
Dominique Parravano : « Le succès colossal de ce livre atteste que vous faites partie de notre mémoire. En êtes-vous consciente ? »
Françoise Hardy : « Oui, parce qu’on me le dit, mais je n’y pense jamais. Bizarrement, j’ai l’impression d’avoir la vie de Madame Tout-le-monde. Je sors peu sauf pour aller faire mes courses. L’essentiel de mon existence est intérieur. Ce qui est hors normes, c’est de faire un album régulièrement.