A l'occasion de la sortie de
La pluie sans parapluie, Françoise Hardy répondait à une interview à bâtons rompus menée par Dominique Parravano publiée le 15 avril 2010 dans le magazine
Paru Vendu.
Dominique Parravano : « Votre fils Thomas a dit de vous : “Elle est gentille avec tout le monde mais dure avec elle même.” Comment vivez-vous cette exigence envers vous-même ? »
Françoise Hardy : « Ça m’épuise. J’ai souvent le sentiment d’être entravée par une mauvaise connexion entre mon hémisphère cérébral droit qui sent bien les choses et mon hémisphère gauche qui a beaucoup de mal à trouver les formulations et connexions adéquates. Le perfectionnisme, c’est l’aspiration à se rapprocher le plus possible de ce que l’on ressent comme juste et vrai. C’est parfois dur à vivre. L’écriture m’est vraiment laborieuse. J’aurais aimé avoir davantage de facilités. »
Dominique Parravano : « Vous avez près de 50 ans de carrière. Est-il difficile de faire durer le succès ? »
Françoise Hardy : « Mon ambition, au début de ma carrière, était uniquement de faire un disque. C’était même un rêve. Finalement, le rêve s’est réalisé et ça m’a entraînée beaucoup plus loin que tout ce que j’avais pu imaginer. J’ai d’abord signé un contrat d’un an et comme mon premier disque a eu un succès démesuré, ma maison de disques a voulu me faire résigner un contrat de cinq ans. Je ne pouvais pas imaginer que je serais encore là cinq ans après, que j’aurais encore du succès, que je ferais encore des disques. Et ça a toujours été comme ça. J’ai toujours pensé que ça ne durerait pas, que tout allait s’arrêter. J’ai toujours été très défaitiste... »