Françoise Hardy dans Rock & Folk (8ème extrait)

Pour le numéro de janvier 2009 du magazine Rock and Folk Françoise Hardy s'entretenait à bâtons rompus avec Philippe Manœuvre à l'occasion de la sortie de son autobiographie Le désespoir des singes et autres bagatelles.

Philippe Manœuvre : "Il y a une autre date importante : 1969. C'est là que tout change dans le rock, on voit arriver des groupes comme Led Zeppelin. Il y a une radicalisation, ça monte dans les amplis... Comment voyiez-vous tout ça ? "
Françoise Hardy : "Je suis un très mauvais sujet pour tout ça parce que je suis incapable de parler en termes de courants musicaux. Moi, je marche aux chansons. Elles me plaisent ou pas, je me fiche que ce soit du folk, du rock pur et dur, du punk. Je n'ai pas suivi cette évolution des courants de nature musicale. A partir de la fin des années 60, je me suis davantage intéressée à la chanson française. C'est là qu'on a eu Julien Clerc, Véronique Sanson, Michel Berger. Le choc, à ce moment-là dans ma vie, ça a été Véronique Sanson et Michel Berger."

Philippe Manœuvre : "Pourquoi ? Ils apportaient quoi par rapport aux anciens ?"
Françoise Hardy : "C'étaient à la fois des mélodies intemporelles et en même temps, c'était radicalement nouveau dans la forme, dans la production, la façon de chanter. Les mélodies étaient d'une force incroyable. Malgré tout, il y avait un style. C'était le cas avec Véronique Sanson, qui était plus dû à son phrasé, à son vibrato qui est devenu presque caricatural ensuite. J'ai adoré ça parce que c''était d'abord essentiellement mélodique et qu'en plus c'était rythmique. C'était la première fois qu'on avait une production qui n'était pas franchouillarde."

En même temps, aucun d'eux n'a fait aussi bien que La Question.

Avis à l'emporte-pièce, certes.

Mais j'aime beaucoup les albums qu'a fait Berger pour/avec France Gall (je trouve que Michel avait besoin d'une chanteuse... et France fut parfaite). Il y a notamment cette chanson incroyable, "La chanson d'une terrienne" sur le premier album en 75. Je ne comprends pas que cette chanson ne soit pas plus connue. Vous connaissez, vous?

(et hop! une tentative sournoise de digression - meuh non, je fais pas exprès!)

Je te rejoins complètement Lil'Bear : La question est un must!!!!

Françoise parle de mélodies intemporelles en évoquant Julien Clerc, Véronique Sanson et Michel Berger. Je n'ai pas tellement cette perception première à l'idée de ces noms. J'associe clairement ces trois artistes à des années précises liées aux tubes qui ont marqué leurs carrières respectives.

Il va falloir que j'y réfléchisse un peu plus pour vérifier si j'adhère ou non à l'analyse de Françoise.

Quant à "La question", c'est un album de l'ombre qui a marqué les fans de Françoise Hardy mais son rayonnement me semble trop limité pour qu'on puisse le mettre exactement sur le même plan. Je trouve d'ailleurs qu'il s'agit d'un album plus avant gardiste qu'intemporel parce que malgré le temps qui passe sa modernité reste toujours aussi présente. Mais bien sûr c'est un "must" pour qui s'intéresse à Françoise.

Julien Clerc et Michel Berger sont des réservoirs à mélodies, c'est certain, quant à savoir si elles sont intemporelles, je suppose que c'est vrai pour certaines d'entre elles (au hasard, "Ce n'est rien" et "Message personnel"?), mais bon, la notion d'intemporalité reste quelque chose d'assez subjectif et abstrait. La mienne s'appliquerait davantage aux mélodies de Gainsbourg, comme "La javanaise" par exemple, qui a quelque chose de classique, de sans âge, donc d'intemporel. Julien Clerc et Michel Berger me paraissent davantage appartenir aux années 70, et il est vrai qu'ils étaient modernes pour l'époque, en tout cas dans le domaine de la variété française. Ce qui est frappant aussi, c'est la similarité des styles de Michel Berger et Véronique Sanson, qui comme on le sait ont vécu ensemble, et je me demande souvent lequel des deux a le plus influencé l'autre. Je crois qu'on peut dire que leur style s'inspirait beaucoup d'un certain music hall américain, celui de Carole King et consorts. Peut-être avaient-ils tout simplement en commun d'avoir l'oreille tournée sur les Etats-Unis, d'être pianistes et dans l'air du temps.

"La chanson d'une terrienne" ce ne serait pas tiré de Starmania ça ?
Et comme chacun sait le tournant des années 70 se situe en 1968. C'est alors Julien et "la Cavalerie".
Sanson c'est quand ? 72 - 73 ?

Je connais mal Starmania, mais je crois que tu confonds avec "SOS d'un terrien en détresse" (ou d'une terrienne, selon si c'est un chanteur ou une chanteuse).

Dans Starmania il y a un duo (à l'origine par France Gall et Daniel Balavoine) qui s'appelle "Petite musique terrienne".
Je pense que c'est à cette chanson que Claude fait allusion.

Décidément Michel Berger était branché sur les terriens.

Merci Alain et merci Li'bear, j'ai vraiment posé une question con comme la lune !

Mais non ! La question était tout à fait légitime !