Françoise Hardy dans Rock & Folk (12ème extrait)

Pour le numéro de janvier 2009 du magazine Rock and Folk Françoise Hardy s'entretenait à bâtons rompus avec Philippe Manœuvre à l'occasion de la sortie de son autobiographie Le désespoir des singes et autres bagatelles.

Philippe Manœuvre : "Il y a aussi des rencontres qui se passent moins bien. Comme avec Malcolm McLaren. Vous êtes très dubitative sur ce qu'il a fait avec votre voix et ces batteries disco sur son album "Paris"... "
Françoise Hardy : "Oui, en effet. Il fait partie des artistes que j'égratigne. Encore une fois, je pense que quand on a la chance d'avoir assez de talent et d'imagination pour trouver le type de production qui correspond à une chanson, il faut s'y tenir. Il y a des gens du genre de Malcolm McLaren qui vont multiplier les déguisements, je ne peux pas appeler ça autrement, qui vont multiplier les productions différentes pour une même chanson. Et elle va perdre tout son intérêt. Il m'avait apporté ce morceau que je trouvais formidable avec des choeurs un peu africains, une rythmique particulière. Le tout m'a séduit et c'est comme ça que j'ai chanté sur ce tout. Une fois l'enregistrement terminé, sans que je le sache, il a gardé la voix et mis autre chose en dessous. Ca n'a aucun sens. Ou alors il aurait fallu que je rechante sur cette nouvelle rythmique. Je lui en veux pour pas mal de choses, il ne s'est pas très bien comporté."

Philippe Manœuvre : "Les notices d'astrologie que vous rédigez depuis des années vous ont-elles aidée à devenir écrivain ?"
Françoise Hardy : "Je ne me considère pas du tout comme un écrivain. Je suis auteur de textes de chansons, c'est tout ce que je peux revendiquer. J'ai toujours le souci de la chose bien écrite. Ca m'est pénible de lire un livre s'il n'est pas assez bien écrit à mon goût."

Philippe Manœuvre : "L'écriture du livre vous a pris un an ?"
Françoise Hardy : "Plus ! J'ai dû commencer en avril 2007 et j'ai fini en août 2008."

Je garde le souvenir d'une émission de promotion de ce Paris-Paris, dans laquelle Françoise s'était montrée glaciale avec Malcom McLaren.
Cette réaction négative était injustifiée à mon avis, l'album présentant, dans son ensemble, une certaine classe que j'apprécie,
même si le Parfum de ces Roses n'est pas la meilleure chanson de l'album.

Françoise est plus rapide que moi: moi ça fait dix ans que je mûris l'écriture d'une autobiographie que personne ne m'a demandée du reste, ce qui explique que je sois si peu pressé en fin de compte.

Justement, sur la fin, elle a été beaucoup trop rapide...
Concernant McLaren, je soupçonne que Françoise n'ait pas tout dit non plus. Même si cette collaboration artistique l'a déçue, le résultat était plus qu'honorable (avant que McLaren ne se lance dans une surmultiplication de remix).

J'ai un a priori négatif sur McLaren (paix à son âme, néanmoins) à cause des Sex Pistols, dont il a toujours affirmé qu'ils n'auraient rien été sans lui, alors qu'il est évident qu'ils n'auraient surtout rien été sans John Lydon...