Quelle chanson traduit le mieux pour vous le sentiment amoureux?

"I was feeling insecure..."

"Jealous guy" est-elle une parfaite chanson d'amour? Je ne crois pas. Il s'agit basiquement d'un homme qui s'excuse de s'être emporté par jalousie. Mais le détour effectué pour exprimer son sentiment amoureux se révèle bouleversant, tout en sensibilité fragile et diffuse.

Il y a aussi "l'hystérie" démonstrative

SUBLIME

Version enflammée

Mes 16 ans.... Après les morceaux de Brel que j'ai déposé l'autre jour, je prends tout de suite quelques années grâce à toi, Elma.
Tu me rappelles mes premiers plans dragues aussi ...
Que de souvenirs

Heureuse d'avoir ravivé de bons souvenirs chez toi Luc ! Je ne sais même plus comment j'ai découvert cette chanson, mais je me souviens avoir été conquise et "scotchée" sur le champ . Je possède même (là aussi comment ?) le 45 tours original.
J'avoue avoir hésité avec Angie des Stones que j'ai écouté en boucle ! Là on est dans un registre plus mélancolique.

Entre les deux mon coeur balance...

Du Aragon, plus exactement.

Elle en parle justement dans le document "Tant de belles choses..." (dont j'attends la suite - où est passé Jérôme?)

Pour FH, "Je suis de trop ici" traduit bien le sentiment amoureux. Le côté amour jaloux maîtrisé et surmonté me plaît beaucoup.
Chez Brel : "la Fanette", c'est tout simplement dit comme une évidence : "Nous étions deux amis et Fanette m'aimait".
Chez Barbara : "Nantes" avec un indicible sentiment amoureux incestueux envers le père.
Chez Brassens, j'ai plus de mal à trouver avec son éternel côté goguenard envers "les grands sentiments", idem d'ailleurs chez Béart.

Quant à "Angie", chez moi la boucle tourne toujours, en alternance avec "Get out of this place " des Animals (ou "Dont let me be misunderstood", ça dépend de l'humeur).

Je crois bien que la plus belle chanson d'amour de Brassens s'appelle "Saturne".

Il est morne, il est taciturne,
Il préside aux choses du temps,
Il porte un joli nom, "Saturne",
Mais c'est un dieu fort inquiétant.

En allant son chemin morose,
Pour se désennuyer un peu,
Il joue à bousculer les roses,
Le temps tue le temps comme il peut.

Cette saison, c'est toi, ma belle,
Qui as fait les frais de son jeu,
Toi qui a payé la gabelle,
Un grain de sel dans tes cheveux.

C'est pas vilain, les fleurs d'automne,
Et tous les poètes l'ont dit.
Je te regarde et je te donne
Mon billet qu'ils n'ont pas menti.

Viens encore, viens ma favorite,
Descendons ensemble au jardin,
Viens effeuiller la marguerite
De l'été de la Saint-Martin.

Je sais par coeur toutes tes grâces
Et, pour me les faire oublier,
Il faudra que Saturne en fasse
Des tours d'horloge, de sablier!
Et la petite pisseuse d'en face
Peut bien aller se rhabiller.

Claude, je ne te suis pas pour ceci : "Chez Barbara : "Nantes" avec un indicible sentiment amoureux incestueux envers le père."
D'après ce que je sais, Nantes est la chanson du pardon suite à un inceste avec le père. Peut-on parler d'un sentiment amoureux lié à un inceste? A l'époque, personne n'avait compris cette chanson ; il a fallu attendre ses mémoires: je cite ceci trouvé sur internet : "Solitaire, en marge de sa famille, elle dut lutter avec ses faillesintérieures, ses déchirures intimes, évoquées de manière très pudique(elle ne peut ou n'ose écrire le mot inceste) "Un soir à Tarbes, mon univers bascule dans l'horreur et j'ai dix ans et demi."Elle déteste donc ce père qui abandonnera plus tard sa famille. Il iramourir seul à Nantes sans qu'elle ait le temps de lui pardonner le malqu'il lui a fait. Quelques années plus tard, la chanteuse lui rendrafinalement hommage avec "Nantes", une des plus belles chansons de sonrépertoire"

Barbara aimait néanmoins son père, c'est toute la complexité de la chose, et il semble que cela ait définitivement marqué sa vie affective, comme en témoignera plus tard une autre superbe chanson, "Amours incestueuses" (sur l'album du même titre paru en 1972).

Il semble que dans cette dernière chanson Barbara ne parle que de différence d'âge, mais elle dit quand même "mon enfant". Le jeune homme pourrait être son enfant, et c'est ce qui la trouble confusément, vu la particularité de sa propre histoire.

Le thème fut aussi abordé par Gainsbourg avec "Lemon Incest", qui à mon sens n'est pas que de la provocation gratuite.

Tous deux évoquent à ce sujet une forme de pureté. Ils ne cautionnent pas l'inceste, mais parlent d'amour impossible.

Je pense que nous sommes néanmoins hors-sujet.

Voilà pour moi la chanson de Barbara qui traduit le mieux le sentiment amoureux. Une chanson aussi légère que magnifique, et frissonnante dans son vague à l'âme final (je tiens quand même à dire que l'image finale du diaporama ci-proposé est une horrible faute de goût!).



Bon, maintenant il est vrai que je ne suis pas une femme...

Justement, quand j'ai appris pour Barbara, je me suis dit qu'elle avait dépassé dans cette chanson le simple amour "fillial" ce n'était pas "Mon papa, je t'aime quand même" c'était "je t'aime".
Et cette chanson qui me faisait déjà pleurer avant, me fait encore plus pleurer depuis (Dieu merci, depuis j'ai découvert le mascara water proof).

Si on continue ainsi, Jérôme devra changer la dénomination de son blog :
adieu FRANCOISE HARDY - mon amie la rose
bonjour BARBARA - mes amours incestueuses

Je blague... , j'adore ces digressions qui m'apprennent et m'obligent à réfléchir aux paroles de ces "chansons poèmes" tant aimés, et me permettent de mieux connaître leurs auteurs;

Que serais-je sans toi

Aimer à perdre la raison

Honnêtement Luc, dans mes admirations, je n'en apprécie pas l'une plus que l'autre. Les deux me sont indispensables (quoi que il y a peut être un chouia de plus pour FH).

Quant aux textes d'Aragon (même chantés par Brassens) j'y suis un peu indifférent.

"la femme est l'avenir de l'homme"... quand on sait comment il a fini, ça me fait doucement rigoler.

Je radote, mais je répète qu'une chanson qui traduit le mieux un sentiment (amoureux ou pas) est une chanson spontanée pas travaillée. Béart a eu des textes fulgurants dans ce genre, "l'eau vive" par exemple.

Ce que je ne supporte pas chez Aragon, c'est son côté communiste.
Pas foutu, alors que tout le monde savait ce qui se passait en Union Soviétique, de reconnaître ses erreurs. Et il n'avait pas d'excuses : il était proche de par sa femme de Maïakowski qui se suicida dans les ténèbres de la débilité de ce régime infâme.
Par contre comme poète, il vaut son pesant d'or.
Les plus grands chanteurs ( même Catherine Sauvage ...) de notre seconde moitié du 20 ème Siècle l'ont chanté.
Et j'aime la phrase "la femme est l'avenir de l'homme" ( quoiqu'il fut une époque ou Indira Gandhi, Golda Meïr et Margaret Thatcher avaient toutes une guerre sur les bras .... ). Après la guerre 40, ( mais déjà celle de 14 ) nous avons perdu notre suprématie masculine, mais ce fut aussi le déclin de notre continent. Je ne crois pas que des femmes auraient envoyé au champ "d'horreur" autant d'hommes à la boucherie comme en 14. Je pense que c'est cela que voulait dire ARAGON en parlant de la femme.

Jolie tentative (partielle) de sauvetage Luc. Aragon doit sourire dans son coin de paradis.
Mais à Aragon, je crois que je reproche surtout Elsa Triolet.