Françoise Hardy et Blur dans Pop Meeting (3ème extrait)

En février 1997, pour le magazine Pop Meeting, Françoise Hardy retrouvait le chanteur de "Blur", Damon Albarn, accompagné d'Alex, le bassiste du groupe.

Pop Meeting : "Vous avez écouté le dernier album de Blur ?"
Françoise : "Pas assez ! Je ne l'ai reçu qu'hier. "
Damon ": En effet, cela ne vous laissait guère de temps. Il faut l'écouter de nombreuses fois pour se familiariser avec lui."
Alex : "Oui, moi, je ne m'y suis toujours pas habitué ! (rires)"

Françoise : "J'ai surtout retenu les chansons dont les mélodies me plaisaient. J'accorde toujours plus d'importance aux mélodies. Et il y a notamment trois ou quatre ballades dans le disque que j'aime d'ores et déjà beaucoup : Beetlebum, Country sad ballad man, Strange news from another star. Ce sont en tout cas les plus évidentes pour moi mais il aurait fallu que j'aie plus de temps pour écouter l'album. (À Damon) Vous n'avez pas chanté sur tous les morceaux, n'est-ce pas ? Parfois, la voix est différente... "
Damon : ": En fait, j'ai chanté sur tous les morceaux, à l'exception de You're so great, chanté par Graham.
Françoise : "J'aime beaucoup cette chanson !"

Marrant, c'est le premier disque de Blur que j'avais acheté... Je ne me souviens que de "Beetlebum". D'ailleurs je crois bien que j'avais acheté l'album parce que j'avais entendu la chanson. A la même époque j'avais acheté Nick Cave (The boatman's call), Ben Folds Five (Whatever and ever amen), Belle & Sebastian (If you're feeling sinister)... je lisais Rock & Folk, je testais les CDs aux points d'écoute des grandes surfaces... Mais je peinais beaucoup à trouver mon bonheur en "musique actuelle" dans les années 90... 1997 c'était aussi l'année de Radiohead et de leur fameux Ok computer, et je n'accrochais pas du tout...

C'est bien du Françoise, d'accorder plus d'importance aux mélodies, alors qu'elle ne fait plus que les paroles de ses chansons. J'y vois (perso!perso!) une fois de plus, un dénigrement, ou tout au moins une minimisation de son travail d'écriture.
Pour moi, ce qui fait la réussite d'une chanson, c'est la combinaison des deux, l'alliage parfait de la mélodie et des paroles, et dans cet alliage les deux composants sont aussi importants l'un que l'autre.
Je me souviens avoir acheté à cette époque, Boys and Girls (leur TLG&LF?) qui est passé depuis belle lurette... aux oubliettes.

Zorba, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi: il y a des mélodies qui sont superbes avec des textes différents. Les paroles sont importantes, mais la mélodie l'est beaucoup plus.

Si tel est le cas, Luc, pourquoi Françoise se donne-t-elle tant de mal pour écrire un texte, qui n'apporte, selon elle, pas grand chose à la chanson ? Encore un vieux reste de masochisme ?
Finalement Chanson d'O était une belle mélodie et les O..... I..... LalilaOuahhh... suffisaient peut-être ! Non ?

Ah ben non, Zorba, on ne peut pas dire que le "Boys & Girls" de Blur soit passé aux oubliettes, je crois que c'est leur titre le plus connu. Du moins je crois que si on devait résumer la pop des années 90 en 25 tubes, il y aurait le "Boys & Girls" de Blur.

Je crois que Françoise apporte beaucoup d'importance aux paroles (et sur le plan personnel c'est ce qui lui importe le plus, car elle avoue être à sec musicalement, une crainte qu'elle avait depuis longtemps, elle en faisait même part à Georges Brassens dans une interview), elle dit juste que ce qui l'accroche d'abord est la mélodie. Donc, il lui faut les deux. Je me souviens que Brassens disait procéder différemment: il partait du texte pour trouver une mélodie, et la mélodie qu'il trouvait venait du rythme de la prosodie. C'est pourquoi il y avait quelque chose de jazzy chez lui : le jazz est une musique dont les mélodies semblent naître sur des rythmes - du moins dans le swing jazz de style Django, que Brassens admirait.

On est bien d'accord, Lil'Bear, Boys&Girls est le titre le plus connu de Blur. Il est simplement passé à la trappe de MES oubliettes.
J'avais acquis ce CD uniquement pour me familiariser avec To the End, avant la sortie du duo, et je ne l'écoute... plus du tout (le CD de Blur).
Je trouve par ailleurs, ce duo plutôt réussi, et la critique de Françoise sur la lourdeur des violons, relativement injustifiée...

Quand on ne comprend pas les paroles d'une chanson, on peut néanmoins l'aimer parce ce que la mélodie accroche. C'est en général le cas pour les chansons anglaises où généralement on ne comprend pas grand chose quand on est de niveau modeste en anglais.

Quand on accorde beaucoup de place à la mélodie, les paroles, c'est un supplément pour sublimer la mélodie. Françoise s'y emploie autant qu'elle peut mais à la limite même si on ne comprenait pas ses paroles, sa voix suffirait pour jouer l'instrument supplémentaire qui bonifie la mélodie. Une sorte de cerise sur le gâteau. C'est d'ailleurs pour ça que ça marche sur des chansons sans paroles comme "Rêve" ou "Chanson d'O". Si les mélodies subjacentes y étaient trop inconsistantes on ne pourrait pas accrocher. Avec le phrasé de Françoise et la qualité de la mélodie ça passe très bien.

En revanche pour les chansons où on accorde davantage d'importance au texte, si la mélodie n'a plus la même importance, ce ne sont alors que des chansons qui tiennent par le sens et la compréhension du texte ou à l'extrême limite uniquement par le rythme. C'est souvent plus difficile à mémoriser et vite lassant.

Je suis entièrement d'accord avec Françoise, la mélodie est beaucoup plus importante que le texte. Néanmoins dans la chanson l'interprétation du chanteur est primordiale (que ce soit sur des la la la ou des paroles recherchées) pour que je m'y attache. Il n'y a qu'à écouter toutes les reprises très moyennes qui fleurissent pour se rendre compte que ça joue très fortement dans l'appréciation.

Concernant l'écriture de Françoise, je ne pense vraiment pas qu'elle soit la clé de voûte de mon admiration pour son répertoire. Ce qui est louable c'est que généralement les paroles sont émouvantes et ont du sens mais sans la mélodie qui va avec ça ne vaudrait pas grand chose en tant que chanson.

Mélodie identique, paroles et chanteurs différents et 3 morceaux splendides. cqfd

CQFrien du tout, Luc !
Celà prouve juste que sur cette belle mélodie, il y a deux textes magnifiques, et deux chanteurs qui nous touchent tous deux.

Voici une autre démonstration avec en prime le mari de Françoise !!!
Mais ici, pour moi les paroles de "help camionneur" ne sont pas terribles et la chanson s'en ressent. Donc, ici, le texte est plus important que la mélodie. Bref, vous avez probablement raison: je ne sais plus ou j'en suis...

Alors là, CQF Vraiment rien du tout, Luc ! Ni la mélodie, Ni les paroles ne me touchent !
Et pourtant, j'aime beaucoup Jane ! Sauf quand elle grimpe tout là-haut dans les aigus, comme ce canari...

Ce qui me frappe le plus dans l'interview c'est que Françoise venait tout juste d'acheter l'album de Blur et pourtant dès le lendemain elle était capable de citer les titres qui la touchait. A croire qu'elle guettait la sortie du CD pour mieux le dévorer des oreilles.

Sinon pour étayer le débat mélodie vs paroles, en ce moment j'écoute une nouvelle venue, Alice Lewis qui a des chansons avec des mélodies extraordinaires. J'adore les chansons et je ne comprends rien aux paroles.
En revanche il est évident que l'atmosphère et la voix de la chanteuse participent à la félicité...

Un lien pour écouter : http://www.alicelewis.com/

A mon avis on aime une chanson pour des raisons personnelles.

Suivant ses propres goûts on accordera plus d'intérêt au rythme, aux paroles, à la mélodie, etc.

Mais ce qui est sûr c'est qu'une chanson est un ensemble. Pour pouvoir l'aimer beaucoup il faut que tous nos critères personnels soient réunis.

Ceci dit, quand on entend fugitivement une chanson, c'est surtout la mélodie qui accroche et qu'éventuellement on retient. Les paroles c'est le petit "plus" (qui a son importance).

Concernant Blur, j'ai écouté assez brièvement mais je n'accroche pas spécialement. Ça manque d'émotion à mon goût mais on sent qu'il y a une recherche intéressante.

J'ai trouvé ceci concernant Françoise et Blur : je ne crois pas qu'on l'ai déjà vu.
Les enregistrements faits en 1995 avec le groupe Blur en 1995 et ce qu'on en avait dit à l'époque au journal télé

Ce qui est frappant c'est surtout de voir une midinette toujours en admiration devant une photo des Beatles dont Georges Harrison serait le plus romantique...

Comme d'habitude, Françoise dénigre ses talents de chanteuse en oubliant la puissance de séduction de son timbre, de sa diction et de son talent d'interprète.

Heureusement que le plaisir de Blur de chanter avec Françoise est perceptible (et réciproquement).

D'habitude on voit juste des extraits avec le grand orchestre en noir et blanc. Ici, on voit une petite fille déguisée en femme qui s'amuse un max avec ses jeunes condisciples.

Oui, elle se dénigre,comme d'habitude, mais une fois qu'elle "est dedans", on sent qu'elle s'éclate et c'est tant mieux pour nous . Parmi ceux qui manquent de confiance, il y a ceux qui se jettent dans l'action, se disant cela sera fait au suivant, et ceux qui se laissent tirer par les autres. L'un comme dans l'autre, pour peu que l'on ait un talent quelconque, le résultat procure un bonheur que FH exprime parfaitement ici .