Le 5 avril 2001, pour le magazine
Paris Match, Françoise Hardy retrouvait le photographe William Klein.
Match : "Vous vous êtes rencontrés il y a très longtemps pendant les années pop...."
Françoise Hardy : " Oui. C'était une séance de photos de mode pour "Vogue", il y a trente à trente-cinq ans..."
William Klein : "... et avec les rédactrices, on se regardait perplexes : mais qui est cette Françoise Hardy qui ne dit pas un mot, qui a l'air de s'emmerder ?..."
Françoise Hardy : " Mais c'était à vous, l'aîné, le grand professionnel, de me mettre en confiance ! J'avais 18 ans, je n'étais pas mannequin, j'étais tétanisée ! En plus, je n'aimais ni les photos ni ces déguisements !"
Match : "Pourtant avec votre physique, vous avez énormément posé à l'époque, en Rabanne, en Courrèges... D'ailleurs, vous êtes la seule yéyé exposée dans cette immense rétrospective."
William Klein : "Et dans la B.D. "Pravda", Peellaert vous avait prise pour modèle..."
Françoise Hardy : "... en rajoutant ce qui me manquait ! J'étais bourrée de complexes. Car la mode était plutôt aux rondeurs de Brigitte Bardot, à ses robes vichy rose qui ne m'allaient pas du tout. Vers 1966-1967, quand j'ai commencé à travailler en Angleterre, j'ai pris conscience de mon look, car les Anglais me renvoyaient une image de moi qui tranchait avec celle que je m'étais façonnée dans ma première chanson "Tous les garçons et les filles" : la pauvre fille tellement ingrate que j'amais personne ne la regardera."
William Klein : "Vraiment ? Moi qui ne supportais pas les yéyé, je trouvais que vous étiez la seule à avoir du talent ! Non seulement vous aviez une belle voix, mais en plus vous saviez écrire des chansons !"
Françoise Hardy : "Les premières étaient très mauvaises !"