En juin 2000, le magazine
Jalouse réunissait Françoise Hardy et Michel Houellebecq par l'intermédiaire de Tristan Pantalacci.
Naïfs, en réunissant ces deux phénomènes, nous pensions provoquer une première rencontre. A notre grande surprise, ces deux-là se sont déjà rencontrés.
Les particules élémentaires viennent d'être publiées. Houellebecq est partout et Françoise le découvre à la télévision. Séduite, elle lui écrit.
"Dès que j'ai entendu sa voix si chuchotée au téléphone, j'ai été morte de rire".
Parce que Houellebecq l'amuse beaucoup.
"Michel me fait rire parce qu'il est surréaliste. Il a ce talent de faire rire avec des choses tragiques".Elle recherche alors son ciel astral, lui donne rendez-vous à 14 heures pour ne le quitter qu'à minuit. La révélation du ciel astral de celui que l'on considère comme l'anti-Sollers est plutôt drôle :
"Il appartient à un ensemble de planètes qu'on appelle le petit t, ce qui signifie qu'il est un empêcheur de tourner en rond".
Il acquiesce,
"Effectivement, quand tout le monde est d'accord sur un sujet et que j'arrive, les gens ne sont plus d'accord après. Ça n'a pas que des avantages".
Parce que Michel Houellebecq est adepte d'une rare vertu : le naturel, dans son travail comme dans sa vie, et tant pis pour ses détracteurs.
Comment imaginer le jeune Houellebecq en train de se dandiner sur
Tous les garçons et les filles, autrement qu'en imaginant l'adolescent timide et renfermé rêvassant à d'improbables jeunes filles bustées ?
Et Hardy de confirmer :
"Avec Michel, nous avons fait une sorte de fixation au stade adolescent. Nous sommes deux adolescents attardés."