Fin 2006, sous l’œil photographique de Jean-Marie Périer, les trois chanteuses Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan étaient réunies pour une interview commune dans les colonnes de
L'express.
L'express : "Avez-vous aimé vos 20 ans?"Sylvie : "On les a vécus différemment des autres. C'était des 20 ans... chaotiques."
Sheila: "J'enregistrais 16 morceaux par an. Dans les hit-parades, on se suivait les unes les autres. C'était un peu l'usine. "
Sylvie : "Je n'ai aucune nostalgie de ces années-là. Pourtant, lorsque les souvenirs reviennent, j'ai comme un éblouissement. On dit que le corps se souvient des coups et des blessures. Pas seulement. Moi, je sens cette incandescence. Le rouge feu. Le rouge et or."
L'express : "Ces centaines de chansons que vous avez interprétées dessinent-elles, au final, un autoportrait précis de vous ?"Sylvie : "Oui. Inconsciemment, on sélectionne des chansons qui touchent des points personnels. On se reconnaît dans les mots, dans les thèmes. "
Françoise : "Chaque fois que j'ai choisi un texte que l'on me proposait, c'est parce qu'il exprimait certains sentiments mieux que je n'aurais pu le faire. "
Sheila : "Depuis vingt-trois ans, la personne avec qui je vis [Yves Martin] m'écrit du sur-mesure. Quand on écoute un texte comme Vivre mieux, on voit où l'on est. "
Françoise : "Un peu comme Serge avec Jane. Ou Michel Berger pour France Gall."
Sylvie : "Un auteur à domicile... C'est une chance inouïe. Je n'ai jamais connu ça."
Françoise : "Sinon, plus globalement, la chanson reste un exutoire. La vie personnelle d'un auteur se lit dans ses textes."