En 1988, Jean-Eric Perrin rencontrait Françoise Hardy à l'occasion de la sortie de l'album
Décalages. Sa chronique est parue légèrement remaniée à l'intérieur du livre
"J'ai encore esquinté mon vernis en jouant un ré sur ma Gibson" en mai 2009.
On sait bien désormais que cette décision irrévocable de nous abandonner lâchement fut heureusement mise à mal par un nouveau contrat chez
Virgin, et quelques albums sombres et somptueux.
Le danger en 1996,
Clair obscur en 2000,
Tant de belles choses en 2004, qui lui vaudra la récompense
Victoire de la Musique 2005 de la meilleure interprète féminine de l'année. Des succès certes plus critiques que populaires (même si
Tant de belles choses s'est vendu à plus de deux cent mille unités), et des disques où cette grande amoureuse de la musique, aux goût pointus, s'autorisera des rencontres de travail avec Rodolphe Burger, Iggy Pop, Perry Blake, Etienne Daho, Jacno et quelques autres.
Longtemps, elle a clamé que le seul disque d'elle qu'elle emporterait sur un île était
La question, tricoté en 1971 avec son amie guitariste brésilienne Tuca. Elle y chantait :
Je ne sais pas pourquoi je reste
Dans une mer où je me noie
Je ne sais pas pourquoi je reste
Dans un air qui m’étouffera...Que Françoise Hardy respire encore le même air que nous, voilà un signe que tout n'est pas perdu. Dans
Parenthèses, en 2006, elle s'amuse à revisiter des chansons à elle en duo, conviant quelques hommes de la trempe de Dutronc, Bashung, Delon, Iglesias, Salvador, Burger, Biolay, Souchon ou Arthur H à lui faire un brin de cour. Puis elle a écrit son autobiographie
Le désespoir des singes. Mais elle ne parle plus d'arrêter la musique.