Françoise Hardy et Alain Souchon dans Lui (1986 - 2ème extrait)

En mai 1986, Françoise Hardy s'entretenait avec Alain Souchon dans les pages du magazine Lui. Lieu de rencontre inattendu et déclencheur de confidences...

Françoise Hardy : Partages-tu cette vieille idée selon laquelle l'homme aurait une nature polygame et la femme une nature monogame ?
Alain Souchon : Dans les histoires d'amour, je trouve que les femmes sont en général beaucoup mieux que les hommes, beaucoup plus droites, beaucoup plus fidèles, alors que les hommes sont la plupart du temps plus ou moins lâches, fourbes....


Françoise Hardy : Quels défauts physiques ou psychologiques te paraissent rédhibitoires chez une femme ?
Alain Souchon : Physiquement, au-dessus de deux cents kilos c'est très dur. Sur le plan psychologique, je trouve excitantes les femmes intelligentes. L'idiotie est rédhibitoire. Certains détails physiques qui laissent entrevoir l'idiotie _ du vernis à ongles et du rouge à lèvres roses par exemple _ me font débander.

Si je dis que le point de vue femme/homme d'Alain Souchon me semble tout ce qu'il y a de plus réaliste et honnête, je vais me faire lyncher en tant que femme   . Hé bien allez-y, chapeau bas pour ce Monsieur qui a le courage de ses opinions, moi j'assume aussi   ! Maintenant on reste aussi dans les généralités, mais quand même   . Si j'ai du mal à adhérer aux détails qu'il cite relatifs à l'idiotie associée à certains aspects physiques(pour moi on est plus dans la notion du bon/mauvais goût), au moins ne laisse-t-il pas de côté l'aspect QI. Un "mec" bien dans ses baskets, qui a une vision large et saine des relations entre les sexes. Cela n'empêche en rien les fantasmes de tout un chacun ! Ce qui est drôle, ce sont ces questions émanant soit disant de FH qui s'est prêtée au jeu de ce magazine assez en vogue à l'époque.

C'est sûr que les questions semblent plus tenir du parcours imposé que du libre arbitre.   

Pour les réponses, on peut imaginer qu'il y a davantage de spontanéité mais aussi probablement un peu de déguisement (plus ou moins volontaire).   

Je crois, mais je peux me tromper, que de manière générale l'homme est plus fasciné par la beauté de la femme, quelle que soit son intelligence, alors que la femme aime chez l'homme un mélange de charme et d'intelligence.

De nos jours, les femmes sont tout aussi Messaline que les hommes Casanova. Pour moi cette vision est devenu obsolète. On est entré dans l'ère du "tout tout de suite" de préférence sans attache... Bref le grand n'importe quoi, à mille lieues du romantisme...  

Pas si sûre Alexandre. Je pense que de tout temps il a existé le "prêt à jeter", où la luxure l'emporte sur les sentiments profonds, où hommes et femmes se valent bien !. Bien évidemment les femmes étaient moins prolixes ou "exhibitionnistes (dans le sens vantardes) sur le sujet dans le passé. Ce côté sans attache me semble plus lié a une question de mal être et de maturité. Au fond de nous-mêmes, on cherche tous l'amour et la sécurité malgré les comportements égocentriques de cette génération, non  ? La presse et son immédiate accessibilité me paraît amplifier des phénomènes ou comportements qui n'ont rien de nouveau à mon sens. Maintenant, comme le disait Rimbaud, l'amour est à réinventer   

De mon temps ( ... sic ) , quand un appareil tombait en panne, on cherchait à le réparer. Aujourd'hui, on le jette et on le remplace par un neuf.
Les jeunes participent malheureusement de cette logique en matière d'amour.
A Bruxelles, 3/4 des jeunes couples pacsés ou mariés finissent par se séparer.
Avec des taux supérieurs à 1 divorce pour 2 mariages, la Belgique se place dans le peloton de tête du taux de divorce, avec la Suède et la République Tchèque. En 1960, ce taux était de 1 divorce pour 15 mariages. Autre phénomène, dans 3/4 des cas, ce sont les femmes qui désirent la séparation.