Françoise Hardy - Mon amie la rose


 
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 4 mars 2015 - Le Figaro

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Jérôme
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Jérôme

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4 mars 2015 - Le Figaro _
Message(#) Sujet: 4 mars 2015 - Le Figaro 4 mars 2015 - Le Figaro Default12Jeu 5 Mar 2015 - 19:33

Les coups de griffe de Françoise Hardy

Par Mohammed Aissaoui
Mis à jour le 05/03/2015 à 09:42
Publié  le 04/03/2015 à 17:57

Entretien La chanteuse évoque les écrivains qu'elle aime et ceux qu'elle déteste.

La rencontre a lieu chez elle. Françoise Hardy attend toujours avec un livre. Ce jour-là, c'était avec Stefan Zweig, ses Journaux. Elle le dit dès le début, pour expliquer sa fatigue, l'interprète du célèbre Tous les garçons et les filles ne cache pas sa maladie: «J'ai été diagnostiquée d'un lymphome il y a plus de dix ans de cela. Mais c'est surtout depuis trois ans que mes symptômes se sont aggravés. J'ai aussi beaucoup de difficultés à marcher. Je suis très isolée, très handicapée par la maladie. Il y a des périodes où je ne peux absolument voir personne et je ne peux pas sortir.» Mais au fur et à mesure de la conversation, elle s'anime. Cette grande lectrice adore parler littérature, mais s'énerve vite dès qu'elle aborde les sujets de société ou de politique.

LE FIGARO. - Comment est né ce livre où vous passez en revue tant de sujets, la maladie, la vieillesse, la politique, l'argent, la littérature?
FRANÇOISE HARDY. - Cela faisait un an que je ne faisais rien. Rien ne m'obligeait à le faire mais cela m'ennuyait de rester sans activité. Cela m'a aidée à vivre, à supporter mes soucis. Je l'ai écrit sans l'avoir prémédité: un jour devant l'ordinateur, j'ai consigné un souvenir. Puis, je me suis laissée aller. J'ai voulu titrer cet ouvrage «Politiquement incorrect». Car l'intérêt d'un livre comme celui-là, c'est d'aller à contre-courant. Mais écrire est une souffrance, car l'on est confronté sans cesse à soi.


Vous écrivez: «Aussi loin que je me souvienne, la lecture aura été mon seul refuge, ma seule source d'évasion et de rêve. Elle l'est toujours.» C'est à ce point important pour vous?
Oui, je considère les livres comme un refuge. Quand vous êtes, comme moi, une sentimentale introvertie, vous êtes porté à lire. Dès la prime enfance, quand on ne sait pas encore qui on est et qui on va être, on est attiré par les lectures qui vous ressemblent. Les livres portent en eux la problématique que vous portez en vous. Je ne peux pas, à l'âge que j'ai et dans les conditions qui sont les miennes, lire ou relire des romans trop noirs, trop sombres, qui parlent de choses épouvantables. Il faut que mes lectures me fassent rêver. Je fais parfois partager mes lectures à des proches, comme par exemple mon mari (Jacques Dutronc). Quand j'ai commencé à lire Céline, notre relation avait commencé depuis peu. Mais je captais certaines choses sur lui et je me suis dit, lui qui ne lit pas, il devrait le lire car cela lui ressemble. C'est le seul livre qu'il ait lu, enfin, c'est ce qu'il m'a dit à cette époque-là.


Dans votre livre, vous n'êtes pas tendre avec des écrivains. Ainsi Marguerite Duras...
La cinéaste est d'une inimaginable et consternante nullité. Je me souviens du seul contact téléphonique que j'ai eu avec elle. Elle voulait absolument offrir le rôle de son prochain film à mon mari. Je lui ai alors demandé si elle avait vu L'important c'est d'aimer [Jacques Dutronc figurait à l'affiche, NDLR]. Elle m'a alors répondu: «Non, et je n'irai pas. Mon entourage a trouvé ça mauvais.» Quelle outrecuidance! On ne peut pas imaginer pire cinéaste que Marguerite Duras! Quand elle se permet de critiquer ou d'être négative à propos de gens qui savent faire du cinéma, elle se ridiculise totalement.


Et Virginia Woolf?
C'est d'un ennui, mais d'un ennui…


Que pensez-vous de Michel Houellebecq, que vous avez rencontré?
Parmi les écrivains actuels, j'en ai rencontré deux hors normes. Patrick Modiano et Michel Houellebecq. Chaque rencontre avec Houellebecq était d'un surréalisme qui m'amusait beaucoup. Il planait pas mal et il y a quand même eu des choses bizarres avec lui. Un jour, je crois qu'il vivait dans le Sud-Ouest, il m'a appelée pour me dire que son chien était tellement irrésistible qu'on allait probablement lui voler. Il m'en parle en long et en large. Il voulait que je descende pour récupérer son chien, que je remonte dans le train et le ramène à Paris pour le confier à ses beaux-parents. Une amie a accepté d'y aller à ma place, mais il a trouvé une autre solution. Depuis, nos relations se sont distendues. C'est dommage. Je l'avais contacté la première fois pour une interview astrologique. Il avait accepté avec empressement, en me disant qu'il était fan de mes chansons. Nous nous sommes vus régulièrement. Un déplorable malentendu a mis fin à ce début d'amitié.


Que pensez-vous de ses poèmes?
C'est un excellent romancier, mais un piètre poète. Alors qu'il est persuadé du contraire. C'est vrai que ses poèmes… Quand on s'y connaît un tout petit peu, même si moi, je connais plus les textes de chansons, il y a dans la poésie tout un travail sur la sonorité des mots, sur la fluidité, le rythme de la phrase et, chez Houellebecq, il n'y a pas cela. Mais je reconnais qu'il y a parfois des fulgurances.
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À propos de textes de chansons justement, Modiano n'a pas hésité à vous en écrire. Vous souvenez-vous de votre rencontre?
Je l'ai connu très jeune [Modiano a écrit Étonnez-moi Benoît pour Hardy en 1967]. Il y a tellement d'anecdotes à raconter à son sujet. Il oubliait de s'alimenter et je devais veiller à ce qu'il s'alimente chaque fois que nous sortions ensemble. Il est incapable d'utiliser un tire-bouchon. La seule fois où il s'est fait à manger, il a failli brûler la cuisine. Quand il hèle un taxi, on dirait un danseur classique. Mais ses romans sont remarquables, notamment Rue des boutiques obscures, dont la dernière phrase m'a toujours bouleversée. Son entretien avec Emmanuel Berl devrait être obligatoire dans les écoles, pour que l'on comprenne ce qui s'est passé au moment de la dernière guerre. C'est remarquable.


En fait, quel est votre écrivain préféré?
Ah oui, c'est vrai que quand j'ai découvert Henry James, j'étais tentée de dire que c'était lui. Avant, il y avait Edith Wharton, je me disais la même chose - je n'ai eu de cesse que de me procurer les deux tomes du Temps de l'innocence. Mais on ne trouve plus le premier que j'ai tout de même réussi à dénicher. C'est Wharton qui m'a menée vers James… Je dis de beaucoup d'auteurs que ce sont mes écrivains préférés. Depuis deux ou trois ans, je suis sous le coup de découvertes d'auteurs anglais de l'époque victorienne. Ces lectures m'ont apporté tellement de bonheur.

source : http://www.lefigaro.fr/livres/2015/03/04/03005-20150304ARTFIG00318-les-coups-de-griffe-de-francoise-hardy.php
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