Françoise Hardy - Mon amie la rose


 
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 5 mars 2015 - Paris Match

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Jérôme
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Jérôme

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5 mars 2015 - Paris Match  _
Message(#) Sujet: 5 mars 2015 - Paris Match 5 mars 2015 - Paris Match  Default12Jeu 5 Mar 2015 - 20:36

Elle sort un livre, "Avis non autorisés"
Message personnel de Françoise Hardy


Dans son nouveau livre, la plus secrète des stars françaises dit tout. De la vieillesse, de la mort, de la maladie… et de ses idées politiquement très incorrectes.




5 mars 2015 - Paris Match  Message-personnel-de-Francoise-Hardy_article_landscape_pm_v8
Françoise Hardy, à l'hôtel Molitor, dans le XVIe arrondissement, à Paris. © Vincent Capman
Le 05 mars 2015 | Mise à jour le 04 mars 2015
Par Marie-France Chatrier

Elle est si maigre que ses grands yeux bleus, devenus gris, dévorent son visage. Françoise Hardy est assise en face de moi. Pas l’artiste, dont je connais toutes les chansons par cœur depuis « Tous les garçons et les filles », ni la longue silhouette élégante, si chic, qui nous faisait rêver, mais une femme de 71 ans, accablée de souffrances et voûtée. Elle qui ne sort plus de chez elle s’est déplacée exceptionnellement pour parler du livre qu’elle vient d’écrire, « Avis non autorisés… » (éd. Equateurs). A la voir si fragile, vacillante sur ses jambes, on se demande où elle a pu puiser la force d’évoquer de manière si crue la vieillesse, son corps bombardé par les traitements, et de parler tout aussi abruptement des politiques, de la spiritualité… Elle est là et elle est ailleurs, dans ce monde si sombre où elle s’est enfermée. L’idée que Thomas, son fils, sa seule vraie joie, puisse être blessé à la lecture de ce livre désabusé ne la remue même pas : « Il ne le lira pas, comme il n’a pas lu mon autobiographie. » Pendant toutes les années passées avec Jacques Dutronc, son univers restait illuminé par l’amour qu’ils se portaient l’un à l’autre, à leur façon. Désormais seule, en tête à tête avec elle-même, dans son appartement du XVIe arrondissement, prisonnière de sa maladie, l’icône de la chanson française a décidé d’étaler ses vérités ressassées. Idées brutes et mots durs qu’elle aimerait voir perçus comme un contre-chant à la petite musique partisane et au politiquement correct. « Tu as tant de belles choses devant toi », tentait-elle de se persuader, en 2004, dans son vingt-quatrième album. Le registre de son nouveau livre relève, lui, de l’appel au secours. Comme si Françoise Hardy cherchait tout simplement « comment nous dire adieu ».

"Pour ne pas vivre cette exclusion, je reste seule, chez moi."

Paris Match.Vous avez un regard sans concession sur la vieillesse.
Françoise Hardy. C’est une dévastation. L’insupportable déchéance du corps. Non seulement il fonctionne moins bien, mais il se déforme. Personne ne peut nier les difficultés motrices ni les pertes de mémoire du troisième âge. Je n’invente rien. Me concernant, à 71 ans, je suis tellement mal en point que j’ai perdu 7 kilos par rapport à mon poids de base, déjà très bas. Et il y a ce ventre énorme, on dirait que je suis enceinte…
Vous évoquez aussi cette marginalisation dont souffrent les plus âgés…
Je me souviens des parents de Jacques [Dutronc] en vacances avec nous, en Corse, quand nous allions au restaurant. Noyés au milieu des copains de mon mari, relégués en bout de table, personne n’écoutait ce qu’ils avaient à dire. Les vieux tendent un miroir de la dégradation que nul n’a envie de saisir. Pour ne pas vivre cette exclusion, je reste seule, chez moi.
Vous plaisantez au sujet de Jacques Dutronc qui pensait disparaître avant vous, vu son mode de vie… disons “excessif”, et qui, finalement, se porte bien.
Son couplet sur le fait qu’il “ne ferait pas de vieux os” et qu’en revanche je “ferais une jolie veuve”,  je l’ai entendu cent fois. Les années passant, il est toujours là, bien vivant. Nous sommes tous les deux condamnés à être vieux et moches.
Vous avez tout de même encore quelques moments heureux ?
Je me sens vraiment vivante quand Thomas vient et que nous sortons dîner avec des amis. Et puis, comme les vieux, j’adore manger, surtout de la viande que j’achète chez mon boucher, Hugo Desnoyer.

Retrouvez l'intégralité de notre interview dans le numéro 3433 de Paris Match, actuellement en kiosque.

source : http://www.parismatch.com/People/Musique/Message-personnel-de-Francoise-Hardy-720438
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http://mon-amie-hardy-rose.blogspot.com
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5 mars 2015 - Paris Match  _
Message(#) Sujet: Re: 5 mars 2015 - Paris Match 5 mars 2015 - Paris Match  Default12Jeu 19 Mar 2015 - 19:49

L'article est désormais disponible à la même adresse en intégralité


Dans son nouveau livre, la plus secrète des stars françaises dit tout. De la vieillesse, de la mort, de la maladie… et de ses idées politiquement très incorrectes.




Elle est si maigre que ses grands yeux bleus, devenus gris, dévorent son visage. Françoise Hardy est assise en face de moi. Pas l’artiste, dont je connais toutes les chansons par cœur depuis « Tous les garçons et les filles », ni la longue silhouette élégante, si chic, qui nous faisait rêver, mais une femme de 71 ans, accablée de souffrances et voûtée. Elle qui ne sort plus de chez elle s’est déplacée exceptionnellement pour parler du livre qu’elle vient d’écrire, « Avis non autorisés… » (éd. Equateurs). A la voir si fragile, vacillante sur ses jambes, on se demande où elle a pu puiser la force d’évoquer de manière si crue la vieillesse, son corps bombardé par les traitements, et de parler tout aussi abruptement des politiques, de la spiritualité… Elle est là et elle est ailleurs, dans ce monde si sombre où elle s’est enfermée. L’idée que Thomas, son fils, sa seule vraie joie, puisse être blessé à la lecture de ce livre désabusé ne la remue même pas : « Il ne le lira pas, comme il n’a pas lu mon autobiographie. » Pendant toutes les années passées avec Jacques Dutronc, son univers restait illuminé par l’amour qu’ils se portaient l’un à l’autre, à leur façon. Désormais seule, en tête à tête avec elle-même, dans son appartement du XVIe arrondissement, prisonnière de sa maladie, l’icône de la chanson française a décidé d’étaler ses vérités ressassées. Idées brutes et mots durs qu’elle aimerait voir perçus comme un contre-chant à la petite musique partisane et au politiquement correct. « Tu as tant de belles choses devant toi », tentait-elle de se persuader, en 2004, dans son vingt-quatrième album. Le registre de son nouveau livre relève, lui, de l’appel au secours. Comme si Françoise Hardy cherchait tout simplement « comment nous dire adieu ».
Paris Match. Pourquoi ce livre ?
Françoise Hardy. Mes deux derniers albums n’avaient pas vraiment marché, et je ne me sentais plus en phase avec ce qui se fait aujourd’hui dans le monde de la musique. Je n’avais pas de projet. J’ai été élevée par une mère pour qui il était inconcevable d’être inactive. Alors je me suis demandé : “Mais qu’est-ce que je vais faire ?”
Et vous avez décidé d’écrire…
Je me suis mise devant l’ordinateur et j’ai commencé à pianoter pour exprimer tout ce que je pensais du monde qui m’entoure, pour parler du calvaire qu’est mon état de santé, de l’âge. Mon éditeur voulait appeler le livre “Politiquement incorrecte”, mais le titre était déjà pris.
Il faut dire que vous êtes sans filtre, parfois.
Tant qu’à dire les choses, autant qu’elles me ressemblent.
Vous avez un regard sans concession sur la vieillesse.
C’est une dévastation. L’insupportable déchéance du corps. Non seulement il fonctionne moins bien, mais il se déforme. Personne ne peut nier les difficultés motrices ni les pertes de mémoire du troisième âge. Je n’invente rien. Me concernant, à 71 ans, je suis tellement mal en point que j’ai perdu 7 kilos par rapport à mon poids de base, déjà très bas. Et il y a ce ventre énorme, on dirait que je suis enceinte…
Vous dites même éprouver de la honte à aller voir le médecin. C’est un peu extrême !
C’est à la hauteur du dégoût que j’éprouve envers mon aspect physique. Plus de gynécologue ni de dentiste pour moi.
Vous évoquez aussi cette marginalisation dont souffrent les plus âgés…
Je me souviens des parents de Jacques [Dutronc] en vacances avec nous, en Corse, quand nous allions au restaurant. Noyés au milieu des copains de mon mari, relégués en bout de table, personne n’écoutait ce qu’ils avaient à dire. Les vieux tendent un miroir de la dégradation que nul n’a envie de saisir. Pour ne pas vivre cette exclusion, je reste seule, chez moi.

“Je suis pour le droit à mourir. Quand les gens souffrent trop, ils n'ont aucune envie de soins palliatifs”

Vous dites que, si votre état de santé s’aggrave, vous souhaiteriez ardemment ne pas vous réveiller. La mort ne vous fait pas peur ?
Moins que la souffrance. Ma mère, qui avait la maladie de Charcot, a souhaité partir avant la fin terrible qui l’attendait. Elle a eu la chance d’avoir un praticien qui lui permette de s’éteindre en douceur. Je n’ai pas assisté à son départ. J’ai compris ce choix. Depuis ma jeunesse, je suis une farouche partisane du droit à mourir. Quand les gens souffrent trop, ils n’ont aucune envie de soins palliatifs. Ils veulent cesser de vivre.
Vous plaisantez au sujet de Jacques Dutronc qui pensait disparaître avant vous, vu son mode de vie… disons “excessif”, et qui, finalement, se porte bien.
Son couplet sur le fait qu’il “ne ferait pas de vieux os” et qu’en revanche je “ferais une jolie veuve”,  je l’ai entendu cent fois. Les années passant, il est toujours là, bien vivant. Nous sommes tous les deux condamnés à être vieux et moches.
Vous ajoutez que sa disparition serait au-dessus de vos forces. C’est émouvant.
Oui, bien sûr, je serais triste. Mais il y a aussi tout l’aspect matériel. La maison en Corse m’appartient, mais c’est Jacques qui la gère. Je n’aurais pas la force de prendre cela en charge.
Dans votre livre, vous vous attaquez aussi aux thérapies alternatives. Sur ce sujet, vous apparaissez bien crédule…
Depuis toujours, j’ai des problèmes digestifs qui me gâchent la vie. Souvent, c’est vrai, dans les dîners, on vous glisse l’adresse d’un praticien “d’exception” qui va vous guérir. C’est comme cela que je me suis laissé embarquer dans des thérapies aussi extravagantes qu’inefficaces.
Là, vous vous lancez dans des révélations très intimes, parfois surprenantes.
Mon copain David McNeil, le compositeur, avait lu et apprécié mon premier chapitre. A la lecture du deuxième, sur les thérapies, il m’a mise en garde : “Tu n’as pas le droit d’écrire cela, de donner tous ces détails. Tu es une icône, ne l’oublie pas.” Je liste une bande de thérapeutes surréalistes : celui qui plongeait sa main dans mon vagin, sans bouger, pendant quinze minutes ; l’étiopathe dont la méthode tellement douce n’avait aucun effet ; le chercheur d’amibes ; l’iridologue. Enfin celui qui, pour me donner un petit coup de jeune, me défigura avec des ampoules de vitamines. Résultat : une énorme bosse sur le front pendant quarante-huit heures.
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Thomas, entre ses parents, dans leurm aison de Monticello, en juillet 2003. © Benoit Gysembergh

Vous évoquez un milieu médical qui ressemble à la Nef des fous, et vous décrivez des séances de lavement proches de la torture…
Comment restituer la vérité sans la dire ? Peut-être mon expérience pourra-t-elle servir à d’autres ! Parler de mes allers-retours incessants aux toilettes, dire que j’avais le postérieur en feu, que j’ai fait un malaise vagal… C’est ce que j’ai vécu !
En 2004, on vous diagnostique un lymphome du Malt.
Non hodgkinien, ce lymphome touche surtout les femmes de plus de 60 ans. Il a une faible évolutivité. Mais je me sens tellement épuisée.
Dans la troisième partie de votre livre, vous évoquez la politique. Pourquoi ?
Qu’est-ce qui m’autorise à dire ce que je pense ? D’où est-ce que je m’exprime, moi qui n’ai pas étudié les sciences politiques et qui viens d’un milieu populaire ? Pourtant, depuis ma prime enfance, dans le pavillon de banlieue de mes grands-parents, j’ai compris la haute toxicité des discussions politiques, en voyant ma tante communiste s’opposer au reste de la famille.
Vos hommes politiques préférés sont plutôt à droite ?
J’en ai à gauche aussi : Michel Rocard, que nous avons reçu avec sa femme, chez nous, en Corse, et Hubert Védrine, que je trouve brillant. Amie avec Carla, je connais bien Nicolas Sarkozy qui m’a appelée lui-même quand j’avais un problème d’ISF. Valérie Trierweiler, émue par mon cas, me promit, alors que le problème perdurait, que François Hollande m’appellerait, ce qu’il n’a jamais fait…

"Je me sens vraiment vivante quand je suis avec Thomas et que nous sortons dîner"

Après l’environnement et l’astrologie, vous parlez de la mode. Et vous faites fort…
Reconnaissez que les couturiers, cloîtrés dans leur bulle, ont perdu toute mesure à force de devoir se renouveler. Même les grands créateurs doués que j’adorais sont tombés dans le piège de la surenchère et du ridicule. Et tout est comme cela : les chaussures, horribles, inconfortables avec leurs semelles orthopédiques, le maquillage aussi, la coiffure. Et dans d’autres domaines : l’architecture, la décoration, les voitures, jusqu’à la musique…
Vous avez tout de même encore quelques moments heureux ?
Je me sens vraiment vivante quand Thomas vient et que nous sortons dîner avec des amis. Et puis, comme les vieux, j’adore manger, surtout de la viande que j’achète chez mon boucher, Hugo Desnoyer.
Vous parlez beaucoup de spiritualité. Où en êtes-vous sur ce point ?
Les religions nous conditionnent à notre insu. La rigidité de la bien-pensance occidentale vient du christianisme. Pour moi, après avoir lu Pastor [un médium “non incarné”], le but de l’existence serait l’apprentissage dispensé par la vie pour que notre âme incarnée évolue. Peut-être suis-je trop fatiguée, mais apprendre encore, je n’en ai plus la force.
« Avis non autorisés... » de Françoise Hardy, aux éditions Equateurs.


source : http://www.parismatch.com/People/Musique/Message-personnel-de-Francoise-Hardy-720438
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