5 novembre 2016 - On n'est pas couché

Entretien médiocre mais Françoise Hardy en bonne forme (c'est l'essentiel)
On voit d'ailleurs qu'en comparaison avec la photo couverture du livre, Françoise est plus en chair.

Totalement d'accord sur la médiocrité de l'entretien.

Sinon je confirme la fatalité des chutes. Ma mère a exactement le même âge que Françoise (née le même jour), et s'est pris les pieds dans le tissu d'un canapé qu'elle s'échinait à réajuster, le jour du réveillon. Elle s'est fêlé l'épaule, et a passé la nuit du nouvel an à l'hôpital. Elle a cependant pu sortir le lendemain car les os ne s'étaient pas déplacés, une immobilisation du bras pour un mois, suivie d'un mois de rééducation, ont suffi pour qu'elle se rétablisse.



Ah, et évidemment, Françoise n'a pas survécu pour se remettre à chanter, il n'a rien compris, Laurent Ruquier. 

Pourquoi a t-elle survécu, donc, demanderez-vous? Et bien, peut-être pour écrire, ou encore ressentir le bonheur de vivre, ou de découvrir d'autres oeuvres... ou apprécier sa relation à autrui, quelques amis... mais je ne suis pas sûr que lui rappeler sans cesse son passé de chanteuse lui fasse plaisir... car Françoise Hardy est bien plus que ça, aussi vrai qu'on a toujours un aperçu tronqué de quelqu'un dont on ne connaît qu'un aspect... on en revient un peu à cet entretien qu'elle eut avec Brassens... Qu'est-ce qu'il lui dit, Brassens, lorsqu'il parle de lui-même? Il lui dit que les chansons pour lui n'étaient qu'une récréation, et qu'il se sentait capable de faire plein d'autres choses... et que si la source se tarissait (ne plus pouvoir faire de chansons), ce ne serait pas bien grave. Pourquoi ce ne serait pas bien grave? Et bien parce que Brassens, bien qu'essentiellement connu pour ses chansons, était bien plus que cela. Il en est de même pour Françoise, et probablement tous les chanteurs que nous connaissons. 

D'ailleurs, quand on écoute une chanson, et que la dimension de son interprète nous est communiquée, on le sent bien, que la chanson n'exprime qu'une infime partie de ce qu'elle aurait voulu exprimer, ou qu'elle réussit plus précisément à le suggérer. 

Vouloir tout dire est sans doute une erreur, du reste, on formule sans doute beaucoup plus de choses en se contentant de les suggérer.

Bref, contrairement à ce que croit Ruquier et peut-être beaucoup de gens, Françoise Hardy ne chante pas forcément comme elle respire, et certainement moins maintenant qu'auparavant. Si elle continue de rêver et d'être, elle peut se contenter d'écrire. Bien qu'habillée de noir, elle ressemble à l'ami Pierrot. 

Je me demande si Françoise Hardy refera un jour cette émission où personne ne l'écoutait vraiment et où elle ne pouvait pas s'exprimer sans être interrompue.
La journaliste Vanessa Burgraff plus agressive que percutante s'enfermait dans un monologue destructeur, Laurent Ruquier avouait n'avoir pas lu les pages relevant du domaine de la spiritualité, Yann Moix défendait le livre avec maladresse.
Les autres invités intervenaient pour soutenir Françoise Hardy mais en marchant sur des œufs, sachant qu'ils risquaient des réparties "rectificatrices" plus ou moins cinglantes de sa part.
Tout ça donnait un sentiment de grande confusion.
Heureusement Françoise Hardy gardait le sourire tout au long de l’émission mais au final bien malin celui capable de comprendre ce que renferme réellement le livre....