Sheila : “Françoise Hardy,
c’est ma sœur !”
12 janvier 2017
L’interprète de “Bang Bang”, Sheila, revient sur
la belle amitié
qui, depuis plus
de trente ans, la lie
à l’icône des sixties. Ensemble, elles
ont tout affronté,
le succès, les échecs et, tout récemment,
la maladie…
«Il y a deux mots que je renie : âge et retraite. À mes yeux, retraite égale cimetière. » Et à la voir rayonnante, débordant d’énergie, d’envies et de projets, on sent tout de suite que ce ne sont pas des paroles en l’air.
À 71 printemps qu’elle a fêtés le 16 août dernier, Sheila offre la preuve éclatante que le temps qui passe n’est pas forcément un ennemi, et que la jeunesse est avant tout dans la tête. Du coup, le corps suit, comme ont pu le constater ceux qui l’ont vue dans
Âge tendre, la tournée des idoles, qui a démarré le 4 novembre. La « petite fille de Français moyens » y réalise en effet une prestation ébouriffante, revisitant ses tubes et ses chorégraphies, pour en offrir une version inédite à son public.
« Mais comment faites-vous à votre âge ? » lui demande-t-on souvent lors des séances de dédicaces que la chanteuse donne après ses spectacles. « Cette phrase me tue ! » a confié Sheila au magazine
Platine. Façon de parler bien sûr, car cette bonne vivante entend profiter le plus longtemps possible des joies de l’existence. C’est pourquoi, il y a deux ans, elle a pris la plume pour dévoiler ses secrets de jouvence.
Les bonheurs de la vie (éditions de l’Archipel) sont un cocktail revigorant d’optimisme, de bon sens et de conseils pratiques.
Le bonheur de vivre, c’est par exemple ne pas s’interdire d’accomplir ses rêves sous prétexte qu’on a passé l’âge. Mais c’est aussi et surtout prendre soin de ceux qu’on aime et répondre présent lorsqu’ils ont besoin de vous. Ce qu’a fait la star, avec celle qu’elle appelle « sa sœur de chanson », Françoise Hardy. « Pendant sa maladie, je ne l’ai pas lâchée, lui disant qu’elle n’avait pas le droit de me quitter, de me laisser toute seule », a-t-elle expliqué, toujours dans
Platine.
Sœurs, le mot n’est pas trop fort pour décrire le lien unissant les deux femmes. Sans être du même sang, elles ont en effet de nombreux points communs. Toutes deux sont devenues artistes pour échapper à un avenir dont elles ne voulaient pas, comme elles le confiaient dans une interview commune accordée à
L’Express en 2006 : « Chanson, danse, acrobatie, cirque. Tout m’intéressait. Je ne voulais pas rester chez moi », expliquait Sheila. « J’avais l’ambition de sortir de mon trou, d’enregistrer un disque. Si je n’avais pas forcé ma nature pour passer une audition, je l’aurais regretté toute ma vie », avait renchéri Françoise.
Côte à côte, elles ont traversé les années yé-yé, ce temps des copains qui a aussi été, pour elles, celui des copines. Loin d’être rivales, elles se sont toujours complétées, l’une chantant le bonheur d’aimer, l’autre la mélancolie.
Est-ce une coïncidence ? C’est quasiment en même temps, à la fin des années 80, que, sans s’être concertées, elles ont mis un terme à leur carrière. Françoise, délaissée par Jacques, avait perdu le goût de chanter, préférant se consacrer à son autre passion, l’astrologie. Sheila, qui ne faisait plus recette avec la musique, s’était, elle, tournée vers la méditation et l’écriture…
Une période douloureuse qui forgera leur amitié, comme le raconte l’interprète de Bang Bang dans
Platine : « On a commencé à vraiment se fréquenter dans les années 90, quand j’ai arrêté de chanter. Nous avons toutes deux failli y passer, avant de nous en sortir. Je suis persuadée qu’on a eu des vies en commun… »
En 1996, Françoise revient à ses premières amours avec un très bel album,
Le danger, salué par la critique. Son amie la suit deux ans plus tard avec
Le meilleur de Sheila, qui deviendra disque d’or. Soudées dans le malheur, les deux chanteuses le seront aussi une fois revenues sur le devant de la scène, chacune se réjouissant du succès de l’autre. Leur amitié aura donc résisté à tout, même à la mort, que Françoise a frôlée en mars 2015…
Mieux, elle ne fait que se consolider au fil des ans, comme en témoigne le cri du cœur de Sheila : « Je l’aime, point barre. Elle fait partie de mon intérieur, et plus le temps avance, plus c’est fort ! » Si la vie ne leur permet pas toujours de se voir autant qu’elles le voudraient, qu’importe. Il leur suffit d’un message, d’un simple coucou, pour savoir que l’une pense à l’autre. Et que l’on ne s’avise de dire, en présence de l’une, du mal de l’autre !
Toujours dans
Platine,
Sheila s’en prend d’ailleurs à Vanessa Burggraf, qui a descendu le dernier livre de son alter ego dans l’émission
On n’est pas couché sur France 2 (en novembre) : « Cette journaliste, elle est charmante, mais elle doit faire ses classes ! Elle a eu du bol que je ne sois pas là quand elle a attaqué Françoise. Je l’aurais laminée ! » Ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage !
Lili ChablisSource : http://www.francedimanche.fr/infos-people/musique/sheila-francoise-hardy-%E2%80%A8cest-ma-soeur%E2%80%89/