Cette chanson est une des plus directes, des plus tendres, des plus intimistes enregistrées par Françoise il me semble. Elle évolue beaucoup entre la pudeur et l'impudeur, dans son univers. Elle parvient à être directe sans jamais être obscène, somme toute. Son élégance est innée.
Ce film centré sur son visage souligne l'extrême justesse de ce qu'elle exprime. Elle est d'une sincérité limpide. Je ne crois pas être "dupé" par sa beauté en disant ça.
Cette chanson arrive en seconde plage de l'album après "Ma jeunesse fout le camp", et installe le décor. Si "Ma jeunesse..." a des allures d'intemporel classique au charme suranné (sens non péjoratif), "Viens là" est comme une plongée en apnée dans l'intime mélancolie de Françoise, qui nous appelle comme une caresse.
Mes chansons préférées au début étaient "La fin de l'été" et "Il est trop loin" (avec le morceau-titre), maintenant c'est davantage "Viens là" et "C'était charmant" (qui conclut l'album). Mais je les aime toutes de toute façon. Curieusement, je trouve aussi la première version de "Il n'y a pas d'amour heureux" meilleure que celle qu'elle a refaite pour l'album suivant. La première version a la légèreté d'une libellule voletant au-dessus d'un lac, avec la voix de Françoise plus "évaporée", comme effacée, monotone et embrumée, sur les délicats arpèges du clavier.