Que sont devenus les vedettes de la photo du siècle ?

Rappel du premier message :

Le 12 avril 1966 à 16h08, pour fêter les 4 ans du magazine S.L.C. , 47 artistes sont réunis sur une même photo.

Trois "invités" manquent à l'appel de Jean-Marie Périer :
- Petula Clark, retenue aux USA par un contrat
- Frank Alamo, sous les drapeaux
- Nino Ferrer, arrivé une demie-heure après le clic clac...

Je les ai ajoutés pour compléter le tableau...

1 - Johnny Hallyday	2 - Sylvie Vartan	3 - Jean-Jacques Debout	4 - Hugues Aufray	5 - Catherine Ribeiro
6 - Eddy Mitchell	7 - Danyel Gérard	8 - Claude Ciari	9 - France Gall	10 - Serge Gainsbourg
11 - Frankie Jordan	12 - Michèle Torr	13 - Sheila	14 - Chantal Goya	15 - Dany Logan
16 - Michel Paje	17 - Ronnie Bird	18 - Monty	19 - Sophie	20 - Noël Deschamps
21 - Jacky Moulière	22 - Annie Philippe	23 - Claude François	24 - Eileen	25 - Guy Mardel
26 - Billy Bridge	27 - Michel Berger	28 - Michel Laurent	29 - Nicole (Surf)	30 - Salvatore Adamo
31 - Thierry Vincent	32 - Tiny Yong	33 - Antoine	34 - Françoise Hardy	35 - Benjamin
36 - Dick Rivers	37 - Monique (Surf)	38 - Hervé Vilard	39 - Jocelyne	40 - Dave (Surf)
41 - Rocky (Surf)	42 - Coco (Surf)	43 - Pat (Surf)	44 - Pascal (Le petit Prince)	45 - Chouchou
46 - Richard Anthony	47 - Christophe	48 - Nino Ferrer	49 - Petula Clark	50 - Frank Alamo

Si certains sont restés célèbres, d'autres sont retombés dans l'anonymat... Par exemple, le n° 28, Michel Laurent, il chantait quoi ? Qu'est-il devenu ?

En tout cas y'en a un qui est tordant, c'est Ronnie Bird. Sur les trois clichés, il n'a pas bougé d'un iota et continue de fixer l'objectif, on dirait qu'il est figé.

Mais Ronnie Bird ne peut être que figé. Regarde bien, c'est un play mobile (immobile plus exactement).
A côté de Michel Berger, c'est Laurent me semble t il dont je viens de redécouvrir la chanson "Le pantin" dans le coffret SLC.

C'est marrant aussi la façon dont sont assortis les chanteurs : Antoine et Françoise, même coupe de cheveux, S. Vartan et F. Gall, même coupe de cheveux, Jocelyne et H. Villard, même coupe de cheveux mais mêche en sens inverse. Ces deux derniers, placés comme ils sont, on dirait qu'ils sont coiffés en rideaux "bonne femme". Quant à Sheila et Michèle Torr, leur placement côté à côte accentue leurs cous à la Modigliani.
Quant à Eileen, placée entre Eddy Mitchell et Aufray, elle donne l'impression d'utiliser son téléphone mobile. Très en avance cette petite, grâce à ses bottes ?

Et le seul qui a une chemise à fleur, c'est Antoine. Même si Johnny porte un blouson de cuir, les autres sont très "comme il faut", avec costard cravatte ou petite robe. Plutôt détonnant avec les comportements qu'ils ont déchaînés/libérés. Comme on dit, l'habit ne fait pas le moine
Claude, quant à Eileen, elle est en train de récupérer sa boucle d'oreille qui se fait la malle ou plutôt, comme tu le suggères, de réajuster son oreillette bluetooth

Si la photo avait été faite un an après il y aurait eu plus de gens "pas comme il faut" : Dutronc, Polnareff, Dani, Zouzou…
Michèle Torr de toute façon n'a jamais déchaîné quoi que ce soit.
Ce n'est pas Eileen mais Catherine Ribeiro qui a une oreillette… Branchée sur le Kremlin ?

C'est vrai qu'il en manque pas mal, de ceux qui nous ont fait vibrer, mais l'époque était tellement foisonnante et riche qu'on aurait pu actualiser régulièrement cette photo. On avait déjà évoqué dans un autre topic l'absence de Marie Laforêt par exemple. Sinon Michèle Torr a déchaîné pas mal de gens même si, visiblement, ni toi ni moi n'en faisont partie
Si quelqu'un est bon en montage photo/image, il est le bienvenu pour se lancer et nous proposer une photo du siècle ''after'' avec les "pas comme il faut". Moi j'hadhère

Certains y ont déjà pensé

Et bien au moins ils ont l'air d'y avoir pris du plaisir !

C'est sympa mais quand même je préfère la vraie photo...

Notons quand même une volonté (inconsciente ?). L'un semble échappé des Village People (en bas à droite), un autre vaguement genre Patrick Juvet (rangée du haut), et un deuxième style Carlos improbable dans la rangée du milieu .

Le 23 et le 34 ont sympathisé et se sont mariés: la preuve ci-dessous
Françoise et Claude : un mariage Hollywoodien

Hé bien ils ont l'air réjouis

Je n'y avais pas pensé : l'amant auquel Françoise fait référence dans son roman l'amour fou, c'était François ( Cloclo pour les intimes ) !!!

Je comprends qu'elle n'ose pas en parler....

L'échelle de cette photo permet d'asseoir la domination d'Hallyday sur la génération yéyé en faisant paraître ses voisins assis alors qu'ils sont debout, notamment son voisin de gauche.

Assis ou debout, Johnny était déjà une institution. C'est une bonne idée de l'avoir placé aux côtés de Jean-Jacques assis.

Jouons à un jeu: qui aurait pu figurer sur cette photo? Sachant qu'elle est d'avril 66...

Vic Laurens? 

Patricia Carli? 

Gillian Hills? Ria Bartok? Laura Ulmer? Evy? Nathalie Degand? 

Il se trouve qu'en 66 ces cinq dernières étaient moins productives (en France du moins), peut-être étaient-elles en train de passer à autre chose ou de tenter leur chance ailleurs (dans un autre domaine ou un autre pays). 

Que devenaient aussi ces chanteuses qui nous offraient de si délicieux 45t quelque part entre chanson française et vague yéyé: Marianne Mille? Anne Kern? La charmante Marjorie Noël? Sans doute demeuraient-elles trop confidentielles?  

Au bout du compte on se dit qu'on ne pouvait pas non plus avoir tout le monde sur cette photo. Peut-être aussi que cela aurait fait trop de chanteuses... mais sur cette photo on n'a que 14 chanteuses sur 46 personnes...

En fait l'année 66 est charnière dans la production discographique et dans le paysage musical français. Certains se détournent du métier, découragés, en panne d'inspiration, ou pris par les impromptus, heureux ou malheureux, de la vie. Une seconde génération (ou la même), plus ouverte sur le rock anglais, plus créative, farfelue ou subversive, va apparaître (il en est déjà un, Hector et ses médiators, que je n'ai même pas envisagé de convier sur cette photo  ), menée par Dutronc, Polnareff et d'autres. Aussi le maxi 45t va laisser place au 45t simple (vers 68), puis aux albums... 

C'est pourquoi il devenait difficile de montrer une certaine cohésion, et pourquoi aussi, sans doute, cette photo est le cliché d'une vague prise juste avant qu'elle ne se retire.

Mais ou sont les neiges d'antan.
Quelqu'un peut-il réactualiser la liste des absents ( dcd ) de cette photo.
Rappel: Johnny est toujours vivant !!!

J'ai eu la bonne idée de relire les messages de ce sujet depuis le début, pour constater que je n'ai pas beaucoup changé en près de dix ans, faisant déjà les mêmes observations et posant déjà les mêmes questions. 

Par contre je fus très surpris de voir combien ma connaissance des années 60 françaises était limitée, car je connais aujourd'hui la plupart des chanteurs de cette photo pour les avoir découverts grâce à YouTube, m'être familiarisé et même attaché à leur univers, leurs chansons, leur voix... et j'ai aussi acheté leurs disques en CD lorsqu'ils étaient disponibles (y'en a pas mal réédités par Magic).

Pareil ! J'ai tout relu et j'ai même refait le jeu pour décrocher un score nettement supérieur à ce que j'aurais pensé...

Perso j'aurais bien ajouté Jacqueline Taiëb sur la photo même si son grand tube "7 heures du matin" et mon préféré "La fac de lettres" ne sont arrivés qu'en 1967 tout comme Michel Fugain.

Aujourd'hui 67/66 c'est du pareil au même : c'est avant le déluge !

Si j'ai du temps, je tenterai de trouver des photos récentes pour remplacer les visages de l'époque. Ça risque de faire mal...

Au fait, un site s'est aussi intéressé au "Top 8 des chanteurs oubliés de la « photo du siècle » de Jean-Marie Périer afin de ranimer un peu leur souvenir : Ronnie Bird, Dany Logan, Jacky Moulière, Les Surfs, Monty, Frankie Jordan, Noël Deschamps et Chouchou...

A côté de Françoise,il y a Benjamin qui n'a fait qu'un beau super 45 tours avec des chansons de Dutronc,tout comme Zouzou qui aurait dü figurer sur la photo....Le pauvre Benjamin est devenu SDF....

Ton commentaire m'a ému par sa constance dans le temps.

En décembre 2009, tu exprimais déjà la même idée :

nonciaux a écrit:

Personne ne parle de Benjamin...Il n'a fait qu'un super 45 tours (pas mal du tout) mais avec 3 chansons de Dutronc"Mon ami d'autrefois","Au gré du vent" et "Cheveux longs".... Benjamin a eu des revers et est devenu clochard....A cette époque ,Dutronc ne chantait pas encore et il écrivait aussi des chansons pour Zouzou.....

Cette fidélité à un artiste oublié de beaucoup est vraiment touchante.  

Je ne me rappelais plus que j'avais déjà écrit ça mon cher Jerôme ! Je radote!
Benjamin devait même enregistrer au départ "et moi et moi et moi".....Ironie du sort.
Quand j'ai acheté SLC à l'époque ,j'étais heureux qu'il soit à côté de Françoise....de même ,j'étais heureux que Gainsbourg figure sur la photo car ce n'était pas un artiste "estampillé" SLC....J'aimais beaucoup aussi Tiny Yong qui a été dans certaines premières parties de Françoise!

Les commentaires *Lil' Bear 2017* sur la rangée du haut:

Sylvie: je suis fan (j'ai l'intégrale RCA). J'aime aussi son dernier album country. 

Johnny: je respecte (il y a plein de portes d'entrée pour accéder à son oeuvre, je n'ai pas encore choisi! J'ai un disque de 67, un autre de 69... et une compile des années 80...)

Jean-Jacques Debout: j'aime beaucoup. Je crois qu'on n'a pas encore pris la pleine mesure de son talent, parce qu'il est très modeste. Il a fait plein de chansons que j'aime bien, et j'aime beaucoup ce qu'il a fait pour Chantal Goya dans les années 64-67, justement celle qui correspond à la photo et qui allait surtout se faire connaître plus tard en tant que chanteuse pour enfants (curieusement sur la photo elle se trouve juste derrière Eileen qui faisait, elle, déjà des chansons pour enfants). A propos de sa rencontre avec Chantal Goya, il en a fait une chanson, "Nos doigts se sont croisés", qui eut le prix du festival d'Antibes en 1964. Quand il a fait cette chanson il pensait qu'il ne la reverrait plus... l'histoire en a voulu autrement, ils ne se sont plus quittés depuis! 

Hugues Aufray: j'aime bien. Plus pour ses chansons originales (ou des adaptations originales) que ses adaptations de Dylan.

Catherine Ribeiro: je suis fan. Elle n'est pas à côté d'Hugues Aufray par hasard, elle avait repris "Quand le bateau viendra", adapté d'une chanson de Dylan ("When the ship comes in"), qu'elle chantait d'une voix étranglée, sauvage, en totale liberté... A cette époque elle n'avait sorti qu'un ou deux 45 tours, des adaptations folk ensorcelées par une sublime voix de sirène... Une vraie claque en ce qui me concerne! Elle s'est ensuite embarquée dans une aventure plus expérimentale dans les années 70, où elle fait exploser le cadre de la chansonnette, le moins qu'on puisse dire!   Mais j'aime bien. J'ai le coffret Libertés? qui parcourt une partie de son oeuvre en 4 CDs.

A propos de chanteuse associée à la vague yéyé qui fit un virage à 180° dans les années 70, que dire de Stella? Qui se moquait gentiment des yéyé mais en faisait partie (sa fantaisie était d'ailleurs appréciée chez SLC), avant de participer au groupe Magma dans les années 70! 

Eddy Mitchell: je respecte et parfois, aime voire admire. J'ai découvert sur YT ce que je crois être son premier mini album en solo, de 1963... une tentative de jeunesse très attachante, où il tente le style Drifters ou Ben E.King, avec des violons derrière un chant dont la prise de risque implique le coeur! J'adore ça. C'est beau. Connaissant son amour de la musique, il devait aimer les productions de Leiber et Stoller! 

Danyel Gérard: peut-être a t-il été le premier (avec Richard Anthony)? J'ai repéré un 45t de 1958! Restituant parfaitement le côté sautillant, pétillant du rock'n'roll à guitares claires, sur un rythme enjoué quelque part entre twist et rockabilly! Le gars devait aimer le Bakersfield sound! Je pense que c'est quelqu'un dont il faut redécouvrir l'oeuvre. Il faisait partie de ceux qui propageaient le son issu de rock'n'roll américain, qui avait quelques années de retard en Europe. Le son des Shadows a déferlé en France, il y avait plein de guitaristes qui participèrent à la fête, parmi eux Claude Ciari des Champions, qui a popularisé "La plage" en France (avant que Marie Laforêt ne la chante la même année). Claude Ciari qui se trouve, non par hasard, à côté de Danyel Gérard sur cette photo pour avoir aussi participé à ses disques. 

Françoise a rappelé combien Cliff Richard a été important pour elle, un certain son anglais, et Cliff Richard était accompagné par les Shadows... Ce son on le retrouve bien sûr sur "Le temps de l'amour", qui est presque devenu emblématique de la vague yéyé...

Commentaires sur la rangée suivante prochainement. 

Deuxième rangée...

France Gall: je suis fan, cette chanteuse a eu une chance inouïe, ou alors elle était douée pour le bonheur (ai-je lu quelque part, et c'est fort possible!). Je ne jetterai strictement rien des années 60, mais alors rien de rien. Même "Sacré Charlemagne", réécoutez-le à l'occasion, c'est un morceau pop très réussi! C'est un constant exercice d'ouverture d'esprit que d'écouter son oeuvre très diverse, dès les tout débuts (où elle adapte en chanson par exemple dès son 1er 45t l'adagio d'Albinoni qui n'est d'ailleurs pas d'Albinoni, et c'est charmant comme tout, même extrêmement touchant...). Bien entourée (son père, Goraguer, Gainsbourg, puis bien sûr Michel Berger dans les décennies suivantes), rien de ce qu'elle a fait ne manque d'intérêt, et elle a bien sûr fait preuve d'une grande cohérence dans les années 70 et 80, prêtant à merveille sa voix à la musique de son mari... et s'attachant à des messages humanistes de plus en plus bienvenus par les tristes temps qui courent... Si on arrête le temps au mois d'avril 66, France Gall vient de sortir "Baby Pop", avec un rythme très appuyé, similaire à "Qui est in, qui est out" que Gainsbourg sort à peu près au même moment. Ce son très excitant et rock lui a été inspiré (à Serge pour les deux titres) de son voyage à Londres. 

Serge Gainsbourg: là je ne dirai même pas que je suis fan, l'oeuvre s'impose d'elle-même, passionnante, immense... si vous voulez moi au départ je ne suis pas fan (ado je préférais Brel et Ferré), mais en découvrant, forcément... Pour en rester à l'époque, la créativité de Gainsbourg est incroyable, le nombre de perles qu'il compose pour d'autres chanteuses et chanteurs, c'est étourdissant. Et toujours marqué du sceau du génie, la patte Gainsbourg, dans les textes, les rimes ciselées, et l'inspiration musicale (qui aime jouer avec les rythmes). Reconnaîtrez-vous ce thème qu'il composait déjà en 1966 pour un film appelé Les coeurs verts? 



Frankie Jordan: je ne le connais que pour les duos qu'il a fait avec Sylvie, les tout débuts de Sylvie. Pas le meilleur de Sylvie, faut avouer. 

Michèle Torr: j'adore. Elle est complètement sous-estimée quoique toujours très populaire. Impossible de ne pas aimer cette chanteuse quand on aime les chanteurs, justement. Ce don qu'ont certains de vous emballer par la force du chant... Ses 45t des années 60 sont un régal... ont autant de saveur que n'importe quel 45t américain de soul ou de rock, ou n'importe quelle ballade sentimentale. Quand elle chante bleue, elle sonne bleue, quand elle chante écarlate, elle sonne écarlate. On y trouve de la volupté, de la tendresse, de la passion. Vous n'êtes pas convaincus? Tant pis pour vous!

Sheila: j'ai l'intégrale de ses singles des années 60, et comme je l'ai déjà écrit quelque part sur ce forum, c'est une expérience de joie. Son inlassable enthousiasme l'a conduite à faire les choses les plus folles, audacieuses, ridicules, innocentes, et pour moi, souvent réjouissantes, d'autant que c'était toujours généreux et, d'un point de vue musical parfois très intéressant, avec une production lumineuse, explosive, très rythmée. Beaucoup de reprises, bien sûr. Sheila me touche souvent, car son chant est sincère, même si parfois peu nuancé. Un de ses tours de force est "La petite église", où elle est carrément bouleversante. Ce que j'en dis...

Chantal Goya: là on fait un voyage au pays de l'innocence. Je ne sais pas si on peut trouver un autre chant aussi innocent que celui-là. JJ Debout lui a composé, entre autres, des ballades d'une grande douceur, et d'une grande simplicité. Quelque part, déjà des berceuses pour enfants. Il faut réécouter les années 60 de Chantal Goya. D'ailleurs personne ne m'a attendu pour le faire! Réécoutez par exemple "Pense pas trop": cette flûte entêtante, cette simplicité quasiment médiévale, cette naïveté... le besoin d'un retour aux sources qu'on trouve aussi dans le folk anglais... 

Dany Logan: je ne connais pas bien. C'est pas les groupes du genre qui manquaient à l'époque: Dany Logan et les Pirates, Vic Laurens et les Vautours, les Fantômes, les Chaussettes Noires, les Chats Sauvages, les Aiglons, les Champions, les Pénitents, les Charlots, les Missiles, les Médiators, Les Lionceaux, les Pingouins, les Play Boys, les Zodiaques, les Panthères, les Daltons, les Cyclones, mais gardons le meilleur pour la fin: les Touistitis!  

Quelle belle déclaration d'amour à la chanson des années 60

L'instrumental de Je t'aime moi non plus, m'a étonné

Quant aux Touistitis, j'ai trouvé ça "très frais".

Troisième rangée (en partant du haut)

Là il y en a pas mal que je ne connais pas bien du tout: Michel Paje (1), Sophie Hecquet (4), Noël Deschamps (5), Guy Mardel (10), Billy Bridge (11)... Pour le peu que j'ai écouté (au gré de ma curiosité ces dernières années), j'ai trouvé Michel Paje gentillet, Noël Deschamps plus dynamique et intéressant (l'oeuvre vers laquelle j'irais en priorité parmi ce groupe). Mardel je ne connais que "N'avoue jamais...", Billy Bridge je ne connais quasiment pas du tout (j'ai dû écouter un ou deux trucs que j'ai déjà oubliés). Je ne connais pas Sophie Hecquet quoique son visage me soit vaguement familier sans que je sache pourquoi. Je crois avoir lu que c'était une amie de la regrettée Valérie Sarn, qui avait sorti quelques 45t à l'époque que j'ai beaucoup aimés en les découvrant sur YouTube. 

Ronnie Bird (2): j'ai acheté son intégrale il n'y a pas si longtemps, un coffret de ses EPs (label Magic), un bel objet qu'on peut recommander chaudement aux fans des années 60 françaises, sous influence rock anglais! Ronald Méhu (de son vrai nom) fut peut-être le premier à avoir adopté en France la coiffure au bol des Beatles et consorts, ou celle de Brian Jones plutôt, vu que la musique du monsieur était plus axée sur celle des Rolling Stones (il a fait une chouette reprise de l'irrésistible "The last time" - sous le titre de "Elle m'attend"). Il a aussi repris une chanson de Mike Berry, "Tribute to Buddy Holly" qui est devenue "Adieu l'ami", à mon avis sa version est meilleure! 

Une autre chanteuse adoptera cette coupe au bol: Stone (des futurs Stone et Charden). Elle aussi portée sur le rock anglais, peut-être à cause d'Eric Charden qui lui adaptait/composait déjà ses musiques. Elle n'est pas sur la photo car, tout comme Dani et Zouzou (elles aussi sur la vague du rock anglais), n'est apparue que durant l'année 66. 

Monty (3): je connais peu mais j'ai souvent noté son nom dans le crédit de compositions diverses. Il semblait très inspiré par le rythm'n'blues classique (du type "Can I get a witness" de Marvin Gaye). Il a composé pour les Fizz, un trio vocal féminin remarquable dont faisait partie Danièle Licari. 

Jacky Moulière: je connais un peu, ce qu'il faisait m'a paru bien sympathique. Je l'ai trouvé plus intéressant lorsqu'il offrait ses propres mélodies, au lieu d'adapter des classiques américains ou anglais. Une de mes plus agréables surprises fut de noter qu'il a composé les mélodies d'un maxi 45t d'Anne Anderssen que j'aime beaucoup, le seul qu'icelle ait sorti en France vers 1969 avant de partir faire carrière au Canada (j'aime d'ailleurs bien moins ce qu'elle a fait là-bas musicalement). Les textes de ce EP sont de Maurice Pon (qui a beaucoup écrit pour Salvador, notamment la fameuse "chanson douce"). Il se trouve que Jacky Moulière, comme Tiny Yong, était sur le label indépendant d'Henri Salvador. J'ignore ce qu'est devenu Jacky Moulière, à vrai dire il me semble avoir lu qu'il n'était plus de ce monde (?).

Annie Philippe: j'ai son intégrale sixties (label? Devinez!), son parcours est très intéressant. Elle a tenté des choses diverses, avec une certaine fraîcheur. Même si sa voix peut être un peu trop acidulée, autant qu'une France Gall à ses débuts, ça passe. Intéressant de voir vers les années 67 un collaborateur du nom d'Alain Bashung! 

Claude François: je crois qu'on ne le présente plus...   J'aime son énergie, son influence Motown... et une ballade comme "Pauvre petite fille riche" (que reprenait aussi Marianne Mille) est jolie... 

Eileen: une américaine (si je ne dis pas de bêtises) qui a tenté de faire carrière en France. J'ai écouté ses chansons pour enfants sur YouTube, c'est amusant. Elle est sans doute plus connue pour sa reprise en français de "These boots are made for walking" (Nancy Sinatra), mais énormément de chanteuses l'ont reprise à l'époque (j'ai une préférence pour l'adaptation québecoise de Muguette). 

rangée suivante : c'est la rangée des artistes dont j'aime tout spécialement les premiers enregistrements!

Michel Berger: je suis fan de tout ce qu'il a fait dans les années 60 pour d'autres autant que pour lui-même, mais quelle révélation que de découvrir ses chansons d'adolescent entre 1963 et 1966... C'est le talent dans son vierge éclat! Beaucoup de vivacité, de légèreté, de sens mélodique et rythmique merveilleusement mêlés... un bonheur. On sent la même chose en écoutant par exemple les premiers Beatles, une sorte d'inspiration spontanée. On sent aussi beaucoup l'influence (revendiquée) de Ray Charles. J'aime aussi tout ce qu'il a fait dans les années 70 et 80, toujours en évoluant avec son temps. En fait j'aime presque tout chez lui. Il y a une grande honnêteté dans son travail. Il parle de choses simples, et peut en faire quelque chose d'épique, car on a tous une vie intérieure. Pour moi, dès "L'oiseau chanteur", Berger a déjà révélé une moitié de son oeuvre à venir. Tout est en gestation, l'inspiration à l'état brut. La grâce de la mélodie, la vertu de la rêverie. 

Michel Laurent: je connais peu, mais j'ai bon souvenir de ce que j'ai écouté. Excellent chanteur. Le répertoire a peut-être un peu vieilli.  

Nicole des Surfs: j'avoue, je ne saurais mettre un prénom sur chaque Surf présent sur cette photo. Je connais un peu leurs chansons, que des reprises. A vrai dire j'ai même acheté une compile basique. Leur reprise de "I only want to be with you" n'est pas mauvaise, la chanteuse principale tient bien la note au bord de la cassure, ce qui lui donne un peu d'intensité. Mais bon, qui peut tenir cette "note au bord de la cassure" mieux que Dusty elle-même? (je suis fan d'icelle)
Je crois que Richard Anthony avait chanté cette chanson en premier? Mais une des choses qui m'a frappé chez les yéyés, c'est qu'il y avait un marché de reprises, c'était à qui allait reprendre le premier! Un peu mesquin, tout ça. 

Salvatore Adamo: j'aime beaucoup! Là encore, étonnant de découvrir les toutes premières chansons, comme "Si j'osais". Quelle jolie voix! Il a aussi offert des chansons à d'autres, souvent très jolies. Encore un talent fluide. 

Thierry Vincent: je ne connais pas. 

Tiny Yong: dans la famille des tout premiers enregistrements, je demande "Le monde de Suzie Wong" par Thien Huong (vrai nom de Tiny Yong). Adaptation en chanson de la musique du film (j'ignore s'il en existe une chanson anglaise, je n'ai rien trouvé de tel en tout cas). C'était un ou deux ans avant qu'elle ne fasse son entrée chez les yéyés, en faisant des reprises sympathiques. 

Antoine: si vous ne connaissez que les "Elucubrations" (ce fut mon cas pendant si longtemps), il convient de redécouvrir tous ses premiers 45t! "Juste quelques flocons qui tombent", par exemple. Amusant d'apprendre qu'il fut découvert par Christian Fechner et Germinal Tenas, deux jeunes apprentis directeurs artistiques du label Vogue (peut-être faisant indirectement concurrence à Dutronc?), qui cherchaient un Donovan français! J'aime sa collaboration avec Les Problèmes en 1965, excellent groupe (avant qu'ils ne fassent les Charlots), et le passage d'une certaine Karine dont j'aime beaucoup "Pas adieu"... (beatnik vibration!  )

Françoise: avril 66, c'est l'époque de "La maison où j'ai grandi"... et l'année où elle sortira mon album préféré (s'il fallait n'en choisir qu'un). Que des chansons d'un romantisme renversant (et l'utilisation du clavecin!   ). Marrant, l'estampille du clavecin, essentiellement 66-67. Pourquoi?  En tout cas, l'inspiration de Françoise est hors du temps... 

Benjamin: apparemment il n'avait sorti qu'un 45t (?) mais ne savait pas trop où aller artistiquement... les labels ouvraient leurs portes à tout potentiel talent jouant d'une guitare, et advienne que pourra, ça marche ou pas. Le côté positif, c'est que beaucoup avaient la possibilité d'enregistrer un premier disque ou deux, le côté négatif est que ça devait "marcher" sinon "au revoir", même si la qualité était là... on peut remarquer qu'en 66 et 67, un label comme Barclay produisait plein de jeunes (45t seulement)... mais beaucoup sont partis comme ils étaient venus. Aujourd'hui, en redécouvrant parfois on pêche des perles (j'en ai pêché plein... je tiens une liste!  ). On se balade sur YouTube comme on le ferait dans une brocante. 

Les deux dernières rangées:

Dick Rivers: il reste attaché à une esthétique du rock'n'roll, et son amour de la musique américaine est indéniable lorsqu'on écoute son premier album solo par exemple, très soigné. "Les yeux de Lydia" par exemple s'attache à l'intemporalité d'un style, qu'on pouvait trouver chez Gene Vincent, Buddy Holly ou les Everly Brothers. Pour découvrir combien Gene Vincent pouvait être renversant dans la ballade, il faut écouter sa reprise de "Unchained melody". Mais bien sûr ce qui fait qu'on respecte ou admire Dick Rivers (ou Eddy Mitchell) c'est leur maîtrise d'une variété de styles. Rivers propose des ballades mais aussi des choses plus rythmées, qu'il interprète formidablement d'une voix galopante ou chaloupée. 

Monique des Surfs: c'était la chanteuse soliste du groupe, elle se débrouillait pas mal!

Hervé Vilard: je ne connais que "Capri c'est fini", en gros. J'ignore ce que vaut le reste de son oeuvre.

Jocelyn: j'ai écouté sur YouTube, effectivement elle rappelait beaucoup Brenda Lee. Ses chansons n'étaient pas mauvaises, et sa personnalité était attachante (très naturelle dans les interviews). Elle a hélas disparu dans un accident de moto quelques années plus tard, alors qu'elle considérait faire un retour dans la chanson (ai-je lu).

Richard Anthony: un spécialiste des reprises. Je ne peux pas dire que j'adore, mais ça pouvait être intéressant parfois, et ce n'était pas trop mal arrangé. Evidemment "Et j'entends siffler le train" est un classique (de l'adaptation française), mais j'ai aussi trouvé excellente son adaptation du Concerto de Aranjuez: Aranjuez mon amour. 

Les Surfs: Dave, Rocky, Coco et Pat. Salut. 

Le Petit Prince: C'est bien joli d'être copain. Ce qui m'épate dans ce document est essentiellement la danse de Cloclo. 

Christophe: j'aime tout chez lui. Ce qui me touche le plus est ce genre de chose: Le beau bizarre (1978)

Mes prochains commentaires en 2027. 

Un montage vidéo "Salut les copains", sympa et pêchu :

Jérôme a écrit:

Si j'ai du temps, je tenterai de trouver des photos récentes pour remplacer les visages de l'époque. Ça risque de faire mal...

Sans complètement me dédire, je n'ai actualisé qu'une toute petite partie de la photo pour éviter de sombrer dans le naufrage du mauvais goût.

C'est pas sport pour la partie du haut 

"et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu...", tiens, Hugues Aufray l'amoureux des chevaux, ça lui va bien...

Hélas le chanteur Christophe vient d'être admis à l'hôpital pour insuffisance respiratoire. C'est inquiétant et toutes mes pensées vont à lui, je lui souhaite courage et rétablissement. 

Des personnes comme Françoise sont très vulnérables, cela va sans dire, j'espère qu'elle fait très attention à elle.