1968 - Françoise et Udo

Courant 1968, Françoise tourne pour les télévisions allemande et française le show Françoise et Udo réalisé par Pierre Koralnik. Pour l’occasion, Françoise Hardy retrouve Udo Jürgens, qui assurait l’année précédente la première partie de ses concerts au Canada.

Le show se présente sous la forme d’une fiction : deux inconnus qui auraient pu se rencontrer dans un hôtel parisien, dans un train partant pour la Bretagne ou même ailleurs… partagent deux jours à s’aimer, à parler de leurs amis et à évoquer les gens qu’ils aimeraient mieux connaître.

Les conditions atmosphériques du tournage sont exécrables notamment pour les scènes situées en Autriche où la température avoisine les -30°C.

De nombreux invités de prestige voire inattendus font partie de l’aventure : l’écrivain Eugène Ionesco, avec qui Françoise a une conversation à bâtons rompus sur la signification des rêves, le peintre Bernard Buffet et sa femme, le chanteur Georges Brassens, le couturier Paco Rabanne et le réalisateur Jean-Luc Godard.



Le show fait la part belle aux chansons. Françoise chante notamment : Il n’y a pas d’amour heureux, La maison où j’ai grandi, L’amitié, Ma jeunesse fout l’camp, Des ronds dans l’eau Now you want to be loved et Ein Fenster wird hell.

Malheureusement, en raison d’une scène de lit jugée trop osée pour l’époque, la diffusion du show prévue à la mi-novembre 1968 sera annulée au tout dernier moment. L’époque était à la libération des mœurs mais l’esprit de liberté de mai n’avait pas encore vaincu la censure télévisuelle.
 

Trois rares extraits du show publiés aujourd'hui avec surtout (dommage pour nous) des images centrées sur Udo...



Espérons que d'autres extraits seront publiés.  

Y a de très beaux plans avec Françoise quand même.

REMBOB'ina vous propose une archive exceptionnelle et inédite à la télévision car censurée durant 53 ans. « Françoise et Udo » est un film tourné par Pierre Koralnik en 1968, il dresse un portrait original et fictionné de deux artistes : Françoise Hardy Udo Jürgens. Le scenario du film, la rencontre inopinée des deux grandes vedettes de l'époque dans un train et les scènes dans le lit d'une chambre d'hôtel, a beaucoup choqué les dirigeants de l'ORTF qui ont décidé de le déprogrammer et de le consigner dans « l'enfer » de la télévision qui est le nom le placard des programmes jamais diffusés.
Dans Rembob'ina Françoise Hardy et Pierre Koralnik partagent leurs souvenirs de tournage de ce film atypique et charmant.

Invités : Françoise Hardy, Pierre Koralnik, réalisateur et Agnès Chauveau de l'INA.

C'est une plongée dans l'histoire de notre pays au travers des trésors cachés de la télévision. Fictions, documentaires, magazines d'actualité, émission de divertissements, débats politiques...
Le dimanche, Patrick Cohen nous invite à jeter un coup d'oeil dans le rétroviseur de notre petite lucarne. En présence d'acteurs ou de témoins de l'époque, de spécialistes des archives de l'INA, Patrick Cohen revient sur les grandes heures de la télévision. Emblématiques ou polémiques, ces programmes ont marqué les esprits et l'histoire du petit écran.

DIFFUSIONS SUR LCP TNT
SAMEDI 12 JUIN 2021 À 14:00
DIMANCHE 20 JUIN 2021 À 16:00
DIFFUSIONS SUR LCP 100%
SAMEDI 12 JUIN 2021 À 14:00
DIMANCHE 20 JUIN 2021 À 16:00

Vidéo accessible ici : https://lcp.fr/programmes/rembob-ina/francoise-et-udo-1968-66015

La vidéo est également accessible directement ci-dessous, grâce à Erik Doorme.

Merci Jérôme et merci Erik. 

J'ai regardé le film de Koralnik samedi dernier, mais je n'avais pas regardé la suite après le film car il y avait la finale dames de tennis. 

Intéressants commentaires dans cette émission, avec aussi Françoise au téléphone. 

J'ai aimé ce film original et libre, dont de nombreuses images m'étaient déjà familières (ne serait-ce que l'avatar de Jérôme), et j'ignorais qu'elles en faisaient partie (comme l'échange avec Brassens). Toujours étonné par la censure, car la scène de la chambre est restée chaste, on ne voit pas l'ombre d'un sein.   Je suppose que c'est la liberté de ce couple de rencontre qui a choqué, c'est vrai qu'ils se retrouvent un peu vite nus sous les draps dans une chambre d'hôtel, mais bon... 

Deux choses m'ont captivé: la beauté de l'image lorsque Françoise chante son répertoire de 67, généralement en cadrant son visage et ses cheveux longs, de paire avec la fluidité féerique de son chant, et le romantisme des mélodies. C'est juste magnifique, estampillé Françoise 67. "Ma jeunesse fout l'camp" n'a en particulier rien perdu de sa poésie (je me la suis prise encore en pleine poire, pour ainsi dire). 

L'autre chose qui m'a captivé est définitivement le sourire de Françoise, qui contraste avec l'apparente impassibilité de son visage. Dès qu'elle sourit, ou rit, c'est le charme de l'enfance qui surgit, un tout autre monde rayonnant d'innocence et d'insouciance, assez différent d'une sorte de beauté froide, douce et mélancolique qu'on pourrait lui prêter. Quelque chose qui montre, éventuellement, qu'elle ne se prenait pas au sérieux, et pouvait faire par exemple ce genre de film jusqu'à en perdre le souvenir pour la moitié des scènes (comme elle l'a dit au téléphone). Ce sourire est toujours aux aguets, au détour de chaque dialogue comme une insouciance vitale. Ce sourire, c'est la vie. C'est un charme qu'on ne connaît ni ne devine forcément de Françoise lorsqu'on ne fait qu'écouter ses chansons. J'y vois le sourire d'une enfant. Je me rappelle avoir été surpris par "cet autre visage" sur une photo de la petite fille qu'elle fut (que je crois avoir vue sur ce forum). 

Ce sourire et ces chansons sont les deux facettes d'une même personne. 

Merci Lil' Bear ! C'est toujours un régal de te lire.

Ce film est très original et il y a beaucoup de fraîcheur dans les échanges entre Udo Jürgens et Françoise Hardy. Le fait que l'un parle en allemand et que l'autre lui réponde naturellement tantôt en français tantôt en allemand amène beaucoup de charme aux conversations. On sent que Françoise Hardy se laisse un peu porter par l'ambiance en laissant échapper des confidences réelles ou rêvées. Il n'y a pas de jeu d'actrice, c'est pratiquement un ressenti spontané à partir d'un fil conducteur peu contraignant.

J'aime beaucoup le passage avec "ma jeunesse fout l'camp" où Françoise chante au beau milieu d'une étendue d'eau. Ca semble tout aussi irréel que parfaitement justifié avec cette barque qui peu à peu s'éloigne de plus en plus.

Ce tournage remonte à plus de 50 ans. L'innocence juvénile qui s'en dégage est prodigieuse. Françoise Hardy apparaît sous de nombreuses facettes inattendues mais c'est surtout dans les mises en scène de ses grandes chansons de 67/68 que j'ai été le plus ému et attendri.

C'est formidable d'avoir enfin pu voir ce show dans son entier !