Dernière interview de Henri Salvador : La chanson française ? C'est la dégringolade, on est foutus...
Par Purepeople.com Pure People
Découvrez la dernière interview d'Henri Salvador. Il l' avait accordée le 8 février dernier à Michaël Gossent, journaliste à Paris-Normandie.
Un boulodrome, le plus grand d'Europe, va porter votre nom. Ça vous fait quoi ?« C'est un joli cadeau. J'ai appris cette décision il y a quelques mois. Des boulodromes et des salles portent déjà mon nom. Je serai là samedi, pour jouer. Véronique, de l'émission Véronique et Davina, avec qui je joue à Paris, sera également là. »
Comment êtes-vous venu à la pétanque ?« J'ai commencé assez tard, à 32 ans. J'étais à Cannes, sur la place. Un monsieur charmant a pris le temps de me faire une démonstration, de m'expliquer les trucs de la pétanque. Car c'est assez savant, il y a des finesses. Ce n'est pas si facile. Il faut connaître le terrain, sa boule, savoir la faire tourner dans le bon sens. »
La pétanque, c'est un sport ou un loisir ?« Un sport! Ça n'a l'air de rien, mais c'est très fatigant. Après une journée de sept parties, on peut aller se coucher (rires). »
Vous avez eu la chance de rencontrer des grands joueurs...« J'ai joué avec les cracks de la pétanque. Comme Philippe Quintais, le Zidane de la pétanque. »
En parlant de foot, vous êtes toujours supporter du PSG, où vous possédez quatre places à vie ?« Non, le foot, ce n'est plus trop mon truc. Les dirigeants du PSG m'ont écrit il y a quelques mois pour m'annoncer que les places à vie, c'était fini. Ce n'est pas très correct. Je sais qu'un supporter va les attaquer en justice. Enfin moi, maintenant, je parle tout le temps de l'OM, juste pour les embêter (rires). Le championnat de France, ce n'est pas terrible-terrible. En France, il n'y a plus qu'une seule grande équipe, c'est Lyon. »
Allez-vous chanter à Saint- Pierre-lès-Elbeuf ?« Non, ce n'est pas un gala. J'ai mis fin à ma carrière en public le 21 décembre dernier au Palais des Congrès. Je sais que des gens ne voudraient pas que j'arrête, mais j'ai quand même 90 ans ! »
Vous avez tout de même des projets musicaux ?« Je pars en avril enregistrer un album à Los Angeles. Ils ont engagé un orchestre à tout casser pour moi. Les musiciens me connaissent car je suis copain avec Quincy Jones ! »
Et que pensez-vous de l'actuelle chanson française ?« C'est la dégringolade. On est foutus. Il n'y a plus de compositeurs. »
Pourtant, vous avez travaillé avec des jeunes comme Benjamin Biolay et Keren Ann...« Non, je parle de compositeurs du niveau de Françoise Hardy, d'Alain Souchon. Il n'y a plus de talent. La chanson, c'est un art sérieux qu'on a pris à la rigolade. Ils ont oublié la qualité, pour pouvoir faire plus de fric. »
On vous voit tout le temps de sourire et de rire. Qu'est-ce que ça cache ?« Ça ne cache rien. Je suis né comme ça et j'espère que je vais mourir comme ça. »
Henri Salvador est décédé le 13 février d'une rupture d'anévrisme. Il avait 90 ans.
Malgré le décès du chanteur, le boulodrome Henri-Salvador sera inauguré samedi 16 février, à 18h, à Saint-Pierre-lès-Elbeuf, près de Rouen.
(source : http://fr.news.yahoo.com/purepeople/20080214/ten-derniere-interview-de-henri-salvador-0111c6b_1.html)