Juillet 1963 - Françoise Hardy interviewée par Oggi - Partie 1
Auteur
Message
Jérôme Administrateur
Nombre de messages : 9974 Age : 61 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/08/2007
(#) Sujet: Juillet 1963 - Françoise Hardy interviewée par Oggi - Partie 1 Mar 11 Juil 2017 - 14:43
TEXTE ORIGINAL
LA CANTANTE CHE DEVE TUTTO A DE GAULLE
Studentessa diciannovenne della Sorbona, Françoise Hardy è divenuta di colpo celebre per esser apparsa due minuti sui teleschermi la notte in cui venti milioni di francesi stavano aspettando davanti alla TV i risultati dell'ultimo referendum indetto dal generale
Cannes. Françoise Hardy a passeggio sulla Croisette durante l'ultimo festival cinematografico. La cantante, che è alta un metro e settantadue, e pesa appena quarantanove chili, ha lanciate un nuovo stile femminile : migliala di ragazze francesi hanno dimenticato la per pettinarsi come lei, con i capelli lunghi e lisci.
Corrispondenza Di LINO RIZZI
Parigi, La Hardy mentre sta doppiandosi in una scena del film "Il castello di Svezia", diretto de Vadim (a sinistra). Françoise scrive sia le parole sia la musica delle canzoni che interpreta il disco "Tous les garçons et les filles", che l'ha portata al successo, è oggi il best-seller della musica leggera francese. La Hardy riuscita venderne ben cinquemila copie in un giorno, dopo il suo fortunato esordio televisivo. La giovane cantante è apparsa un paio di volte anche sui teleschermi italiani.
Quando sporge la mascella inferiore in un movimento incosciente, la sua rassomiglianza con una graziosa scimmietta diventa impressionante : ha infatti il naso un po' camuso, gli zigomi forti, le guance scavate, il mento pronunciato.
Ma adesso che è immobile, che i capelli lunghi e lisci inquadrano un volto ermetico, triste e dolce, fatto di ombre fuggenti e di macchie piene di luce, ricorda certi ritratti di Rembrandt.
Le domande sono quelle di sempre, un po' ovvie, un po' disordinate, qualcuna insolente. Françoise Hardy responde senza convitizione ma anche senza tradire nota o insofferenza. "Qual è il suo pittore preferito ?", "Serge Bourguignon", " Il suo autore ?", "La Sagan", "Il suo poeta ?", "Baudelaire", " Se interessa alla moda ?", "Guardo gli abiti confezionati sulle riviste femminili e quando sono di mio gusto li compro", "Il suo piatto preferito ? ", "Le "crêpes" alla marmelata ", " Il suo profumo ? ", "L'acqua di colonia", "Cosa pensa della politica ?", " Non so nulla, non mi interessa, sono contro gli estremismi. I io la mentalità del francese medio ", " Che cosa le suggerisce la parola patria ?", "La Francia , è chiaro, ma io non ci penso mai", " E la guerra ?", "La guerra è male, la pace è bene.. e cosi sia ! ".
Affondata nella grande poltrona, Françoise risponde senza muovere un solo tratto del viso, le braccia e le mani immobili sui braccioli. Il questionario si fa incalzante e allora la ragazza posa le mani sul grembo e le torace, come chi non è più sicuro di sé.
" E per l'integrazione europea o per l'Europa delle patrie ? ", " Per l'Europa delle patrie " ," E cioé? ", " Cosi com'è ora! ", " Cosa pensa della Chiesa ! ", " E una cosa importante, anche se è in ritardo in più di un punto "," E della aristocrazia? ", " Non dice più nulla ", " E della borghesia ? ", " Io appartengo alla piccola borghesia ! ", " E il matrimonio ? ", " Non ci penso ", " Vorrebbe avere dei figli ? ", " Mah ", " E l'amore ? ", " Ah l'amore ", " Che peso ha sulla sua vita? ", " Il quarantanove per cento ".
Non è mai sincero e completo il personaggio che balza agli occhi con questo tipo di interviste. Vista cosi Françoise Hardy è l'immagine di una certa Francia, un po' mediocre, un po' egoista, un po' diffidente, un po' reazionaria. "La verita è", mi confiderà più tardi Françoise, "che da quando sono diventata una "vedette" della canzone, cioè da poco più di sette mesi, vivo in uno stato di ansia, di inquietudine, di paura…".
"Paura di che?", chiedo, " Di tutto del pubblico, del successo, di me stressa. Ho il torto di avere una faccia che fa credere alla gente che io sia intelligente. Tutti dicono che ho un'aria misteriosa.. E io credo invece di esser come quella donna di cui parla Baudelaire : uno scrigno vuoto. E che cosa mi succederà quando, un giorno o l'altro, la gente se ne accorgerà ? Tutto è successo cosi in fretta…"
Dernière édition par Jérôme le Sam 15 Juil 2017 - 10:30, édité 1 fois
Jérôme Administrateur
Nombre de messages : 9974 Age : 61 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/08/2007
(#) Sujet: Re: Juillet 1963 - Françoise Hardy interviewée par Oggi - Partie 1 Mar 11 Juil 2017 - 14:43
TRADUCTION
LA CHANTEUSE QUI DOIT TOUT A DE GAULLE
Étudiante de dix-neuf ans à la Sorbonne, Françoise Hardy est devenue instantanément populaire après être apparue deux minutes à la télévision la nuit où vingt millions de Français attendaient devant la télévision les résultats du référendum organisé par le général.
Cannes. Françoise Hardy se promenant sur la Croisette lors du dernier festival du film. La chanteuse, d'un mètre soixante-douze et d'à peine quarante neuf kilos, a lancé un nouveau style féminin : comme elle, des milliers de Françaises ont oublié leur peigne et portent des cheveux longs et raides.
Correspondance De LINO RIZZI
A Paris, Hardy pendant le doublage d'une scène du film " Un château en Suède ", dirigé par Vadim (à gauche). Françoise a écrit les paroles et la musique des chansons de l'album " Tous les garçons et les filles ", ce qui a conduit au succès. Aujourd'hui c'est le best-seller de la musique française. Hardy en vendrait cinq mille exemplaires par jour depuis ses chanceux débuts télévisés. La jeune chanteuse est aussi apparue à plusieurs reprises sur les écrans de télévision italiens.
Lorsqu'elle tend la mâchoire inférieure dans un mouvement inconscient, sa ressemblance avec un gracieux petit singe devient impressionnante : elle a en effet un petit nez, les pommettes fortes, les joues creusées, le menton prononcé.
Mais maintenant qu'elle est immobile, que les cheveux longs et raides encadrent un visage hermétique, triste et doux, fait d'ombres fuyantes et de taches pleines de lumière, elle rappelle certains portraits de Rembrandt.
Les questions sont celles de toujours, un peu évidentes, un peu désordonnées, parfois insolentes. Françoise Hardy y répond sans conviction mais sans trahir de note d'humeur ou d'impatience. " Quel est votre peintre préféré ? ", " Serge Bourguignon ", " Votre écrivain ? ", " Sagan ", " Votre poète ? ", " Baudelaire ", " Vous intéressez-vous à la mode ? ", " Je regarde les vêtements de confection dans les revues féminines et quand ils sont à mon goût je les achète ", " Votre plat préféré ? ", " Les " crêpes " à la marmelade ", " Votre parfum ? ", " L'eau de Cologne ", " Qu'est-ce que vous pensez de la politique ? ", " Rien, ça ne m'intéresse pas, je suis contre les extrémismes. J'ai la mentalité du Français moyen ", " Que vous suggère le mot patrie ? ", " La France, c'est clair, mais je n'y pense jamais ", " Et la guerre ? ", " La guerre c'est mal, la paix c'est bien... ainsi soit il ! ".
Noyée dans un grand fauteuil, Françoise répond sans bouger un seul trait du visage, les bras et les mains immobiles sur les accoudoirs. Le questionnaire se fait pressant et alors la jeune femme pose les mains sur les genoux et la poitrine, comme quelqu'un qui n'est plus sûr de lui.
" Vous êtes pour l'intégration européenne ou l'Europe des nations ? ", " Pour une Europe des patries ", " Pour quand ? ", " Pour maintenant ! " " Que pensez-vous de l'Eglise ? ", " C'est une chose importante même si elle est en retard sur plus d'un point ", " Et l'aristocratie ? ", " Ca ne me dit rien ", " Et la bourgeoisie ? ", " Je fais partie de la classe moyenne inférieure ! ", " Et le mariage ? ", " Je n'y pense pas ", " Vous voudriez avoir des enfants ? ", " Eh bien.. ", " Et l'amour ? ", " Oh l'amour ", " Quelle importance a-t-il dans votre vie ? ", " Il en représente quarante-neuf pour cent "
Il n'est jamais sincère et complet le personnage qui se dévoile aux yeux de chacun au fil de ce type d'entretiens. Il donne de Françoise Hardy l'image d'une certaine France, un peu médiocre, un peu égoïste, un peu méfiante, un peu réactionnaire. " La vérité " me confiera plus tard Françoise, c'est que depuis que je suis devenue une " vedette " de la chanson, il y a un peu plus de sept mois, je vis dans un état d'anxiété, d'agitation, de peur ...".
"Vous avez peur de quoi ?", demandé-je. "De tout, du public, de la réussite, de moi, cela me stresse. J'ai le tort d'avoir un visage qui incite les gens à penser que je suis intelligente. Tout le monde dit que j'ai un air mystérieux. Et je crois qu'au lieu de ça je suis comme cette femme dont Baudelaire parle : une boîte vide. Et que se passera-t-il quand, un jour ou l'autre, les gens le remarqueront ? Tout est allé si vite ..."
Lil' Bear Fanissime
Nombre de messages : 1467 Age : 55 Localisation : France Date d'inscription : 03/02/2008
(#) Sujet: Re: Juillet 1963 - Françoise Hardy interviewée par Oggi - Partie 1 Jeu 13 Juil 2017 - 21:47
Le dernier point rappelle sa chanson "Comme tant d'autres" (parue en mars sur son 4ème EP) dont le scopitone est un de mes préférés des années 60.
Contenu sponsorisé
(#) Sujet: Re: Juillet 1963 - Françoise Hardy interviewée par Oggi - Partie 1
Juillet 1963 - Françoise Hardy interviewée par Oggi - Partie 1