En septembre 1993, Eric Chemouny et Patrick Robert Galéra du magazine Platine invitent Françoise Hardy à se pencher sur sa carrière dans une conversation à bâtons rompus.
Platine : Comment est née votre envie d'écrire et d'interpréter des chansons ? Françoise Hardy : J'ai toujours été attirée par ce mode d'expression. A l'âge de 12 ans, j'achetais déjà des partitions "Je ne sais pas" de Jacques Brel, "La rue Saint Vincent"… Le véritable déclic fût la découverte par hasard en tournant le bouton d'une radio anglaise qui s'appelait Radio Luxembourg, et qui diffusait du rock'n roll et de la country : Elvis Presley, Paul Anka, les Everly Brothers… Ce fût une révélation car ce que je connaissais de plus moderne étaient les chansons de Bécaud, d'Aznavour et de Brassens.
Platine : On dit que vous étiez aussi fan de Georges Guétary… Françoise Hardy : Oui, quand j'avais 10 ans (rires). Ma sœur, elle, avait choisi Tino Rossi. Il faut dire qu'à la radio, ne passaient que Luis Mariano, Tino Rossi, ou Georges Guétary : Tous les chanteurs de charme ou d'opérette, en fait.
Platine : Etiez-vous collectionneuse de disques ? Françoise Hardy : Peut-être que si j'en avais eu les moyens, je l'aurais été. J'avais néanmoins acquis plusieurs 45 tours de Guétary que j'avais tous vendus pour m'acheter un seul disque de Paul Anka.
Platine : Quel regard portez-vous sur la "collectionnite aiguë" dont vous êtes l'objet ? Françoise Hardy : Je n'en ai pas vraiment conscience, personne ne m'en rend compte. Mais cela me fait toujours un peu peur car si je suis fière de certaines chansons, il y en a aussi beaucoup dont j'ai honte et que je préfèrerais que l'on oublie.
Platine : Comme "C'était charmant"… Françoise Hardy : Pas du tout. Vous voyez comme les gens sont mal informés ! D'ailleurs, personne ne connaît cette chanson ! Non, je faisais plutôt allusion à certaines chansons de mes premiers albums chez Vogue, tout ce qui a précédé "L'amitié" en fait.
.... (à suivre) ....
Dernière édition par Jérôme le Sam 1 Avr 2017 - 19:52, édité 3 fois
Zorba Embrasé
Nombre de messages : 674 Age : 75 Localisation : Naxos Grèce Date d'inscription : 14/12/2007
Merveilleux album, merveilleuse pochette, merveilleuses orchestrations, merveilleuse chanson effectivement méconnue....
J'adore quand Françoise enregistre ses deux voix superposées, chaque fois qu'elle a tenté l'expérience de la technique point-contrepoint (?) ou chant-contrechant (?) ce fut une réussite. Peut-être pourrions-nous jouer à répertorier quelque part les chansons enregistrées avec ce procédé (ex : Ouverts ou fermés...)
Et puis cette flûte qui faisait des zigouigouis, selon Françoise, moi je l'aimais bien, cette flûte....
PS : Jérôme je poste le 1999ème message. Qui sera le 2000ème ? Cà se fête, non ?
Alexandre Modérateur
Nombre de messages : 3574 Age : 51 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/08/2007
C'est vrai que Bécaud, Aznavour et Brassens sont plus modernes et plus toniques que Mariano, Guétary et Rossi réunis.... mais ça fait drôle de lire que Françoise Hardy aimait ça. Ca paraît si ancien... C'était vraiment une autre époque.
Une fois de plus, elle précise que tout ce qu'elle a fait avant L'amitié ne vaut pas tripette. C'est dur pour les admirateurs de ses débuts. Moi même j'aime beaucoup Le premier bonheur du jour et Mon amie la rose mais visiblement elle passe tout ça à la trappe dans un paquet cadeau avec Tous les garçons et les filles...
Tu as raison Zorba, C'était charmant est tout à fait divin avec cette seconde voix.... Elle a pas mal pratiqué ce type d'accompagnement jusqu'à l'album Soleil. Je sais pas si elle a continué ensuite.
Zorba Embrasé
Nombre de messages : 674 Age : 75 Localisation : Naxos Grèce Date d'inscription : 14/12/2007
Tu peux bien : Je rêve de me perdre.... Et je cours à ma perte.... Et par peur de me perdre.... Tu croiras que tu veux de moi.... ha...ah...
Longtemps MA chanson préférée (passée aussi à la trappe.... bou hou hou...)
La terre : La terre est grise.... Hmmm mmmh... La terre est triste.... Hmmm mmmmh... Que tout est triste... Hmmmm mmmmh.. Que tout est gris.... Hmmmm mmmh.. Que tu t'ennuies...
Suzanne : Toute la chanson est à double voix ce qui donne la sensation d'un écho sans que je parvienne à savoir si les deux partitions sont différentes ou juste doublées !
A suivre.... Dis moi Jérôme si le sujet est intéressant et s'il y a un endroit spécial où tu souhaite le voir continuer.
claude Hypermordu
Nombre de messages : 1057 Age : 77 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/08/2007
"Tout ce qu'il y a avant l'Amitié". Je continue à être persuadé que Melle Hardy a traversé toute une période de sa vie et de la notre sans se rendre compte de ce qu'elle a pu représenter, de ce que toutes ces chansons qu'elle renie ont pu signifier. Mais toutes ces chansons justement ont plu telles qu'elles étaient et rien ne dit qu'orchestrées ou interprétées autrement, elles auraient eu le même impact. Qui ne s'est pas essayé aux trois malheureux accords de "Tous les garçons...." qui n'a pas tenté l'intro guitare de "Le temps de l'amour". Eh bien Mademoiselle, sachez que vos fans disent merci à Roger Samyn et à vos premiers arrangeurs. La simplicité est ce qui touche plus surement droit au coeur. On est quand même balèzes, car on aime une artiste malgré elle. On parle souvent de l'ego surdimentionné des artistes et bien pour FH, cet ego se mesure au pied à coulisse. On est dans la nano mesure.
Zorba Embrasé
Nombre de messages : 674 Age : 75 Localisation : Naxos Grèce Date d'inscription : 14/12/2007
"J'suis d'accord"....beaucoup d'à propos ce Zorba. S'il est d'accord avec moi, que dire de plus ? Je plaisante, mais, même si Zorba est plus jeune que moi, on peut se considérer de la même génération : celle des admirateurs qui accompagnent FH depuis toujours et pour qui c'est un crève coeur que de l'entendre dire et redire "Je n'ai fait que des daubes jusqu'à l'Amitié". Dommage pour nous, il y a tant de chansons avant l'Amitié qui ont été écrites et composées pour chacun d'entre nous, persos. Même "C'est à l'amour auquel je pense" a visé juste malgré sa faute de français (mais aimer n'est pas une faute, juste une erreur !). Et puis il faut dire aussi que ces chansons à la musiquette d'accompagnement et à la ligne harmonique simplissimes tranchaient avec ce qu'on entendait jusqu'alors. Ces chansons à la musique compliquée, aux violons omni présents, genre André Claveau, Maria Candido et autres bêleurs. Est arrivée une fille toute simple, avec des chansons toutes simples, des paroles toutes simples, des musiques toutes simples. Un grand bol de fraîcheur, d'innocence et de spontanéité dans un environnement musical compassé (et dans compassé, il y a aussi passé). Et elle a fait mouche, et on ne s'en est toujours pas remis, et on n'a pas l'intention de s'en remettre !