Solitudes (1991)

En 1991, Patrick Juvet tente après une longue éclipse de revenir dans le monde de la chanson. Il demande à Françoise Hardy d'écrire un texte sur une musique de sa composition. La chanson s'appellera Solitudes et donnera son nom à l'album. Malgré un très beau clip, le disque ne rencontrera pas le succès recherché.

Je ne connaissais pas ce texte, et encore moins la chanson.
Mais voilà un texte comme je les apprécie peu : je le trouve prétentieux, recherché, loin du naturel qui me faisait naguère apprécier les chansons de Françoise.
J'ai l'impression qu'elle a suivi  les règles du livre "Comment écrire une chanson pour les nuls" (s'il existait).
Autant elle est dans son registre, superbe, quand elle écrit "fais moi une place au fond de ta bulle", autant je la trouve hors des clous quand elle écrit "si le mot de passe est shit" pour rimer avec habite. N'est pas Gainsbourg qui veut !

Melle Hardy est plus simple, beaucoup plus "droit au coeur", plus "amour - toujours".

Je vais m'attirer des tas de reproches mais les textes récents me font penser à Eric Satie qui, aussi longtemps qu'il a été un compositeur "autodidacte", a été génial. Dès qu'il a appris la composition, l'orchestration, bref, la musique, il n'a plus donné que des compositions tarabiscotées, musicalement correctes mais sans plus aucune âme.

Et ça me ferait énormément de peine que F.H. perde sa simplicité, son naturel poétique pour donner dans des textes "qui ont du sens".

La musique de la chanson fait très années 80 même un peu trop je trouve ce qui fait qu'aujourd'hui elle est vraiment datée.

Le texte me semble un peu dicté par la musique. Difficile d'écrire quelque chose de très poétique là-dessus. Mais tout n'est pas si simple pour moi : C'est quoi des boulages ?

Je me demande si le côté artificiel du texte n'est pas dû au fait que la chanson a été écrite spécifiquement pour Patrick Juvet. Françoise a probablement subit inconsciemment l'influence du répertoire passé de Juvet marqué par la fête, les néons, le strass, le paraître.... Malgré tout je trouve qu'il y a une certaine profondeur dans le discours.

Et le clip, je l'aime bien

Boulages : inconnu au bataillon des dicos dont je dispose.
"Profondeur dans le discours" : on pourrait même parler d'abîmes.

Bienvenue au CBI, le club des boulages inconnus....

Sur internet, je viens de trouver ça (source : http://sandrakavital.blogspot.com/2006/03/boulage-en-images.html ) :

Au cours de la fabrication du pain, la pâte doit subir un certain nombre de manipulations particulièrement après la première fermentation, parmi lesquelles le pesage, la division, le boulage et le façonnage. Le boulage consiste à donner à la pâte une forme de boule régulière: cette étape importante permet de restructurer le réseau de gluten et de corriger éventuellement la force de la pâte en boulant plus ou moins serré. En dehors de l'aspect technique, le boulage permet également d'obtenir de belles miches de pain, des petits pains individuels tout ronds, et des pains au lait et des brioches bien réguliers.



En résumé : le boulage sert à avoir de belle miches !

"Bon sang, mais c'est bien sûr" ! J'ai d'ailleurs pour habitude de faire comme compliment "T'as eu un beau boulage tu sais".
C'est imparable.
Et puis miches de pain va tellement bien dans ce texte.
Mais je me demandais s'il ne s'agissait pas d'une faute de frappe et qu'elle voulait plutôt parler de bousages, là j'aurais compris, car c'est vraiment de la ........

Allez, Alexandre et Claude vous m'avez fait bien rire, je vais en remettre une couche : arrêtez de faire du boudage sur cette chanson

C'est quand même pas facile à placer ce mot dans la conversation, à moins d'être boulanger évidemment.

Peut-être qu'elle avait fait un pari ?

Alexandre a écrit:

C'est quand même pas facile à placer ce mot dans la conversation, à moins d'être boulanger évidemment.

On devrait sonder Ségolène, je suis sûre qu'elle ferait un bourdage de premère