Danielle Darrieux

J'avais une fois vu l'extrait d'un film où Danielle Darrieux parlait gravement au chevet de quelqu'un, mais n'avais jamais vu ce film. L'extrait m'était resté en mémoire car je trouvais Danielle saisissante de justesse.

C'était donc La Vérité sur Bébé Donge, que je n'avais effectivement jamais vu. Merci Arte d'avoir diffusé ce vestige, tandis qu'un autre brûlait... Merci Arte de m'avoir permis de voir ce film au rythme d'un autre âge en ces temps où tout va trop vite... ce film où Darrieux la Belle est d'une gravité soudaine de bout en bout, comme habitée d'une pâleur fatale, de la fatalité des Destins...

Decoin n'est pas Hitchcock, il n'accentuera pas le drame interne d'une Tippi Hedren ou d'une Kim Novak en lui faisant danser une mèche de désordre sur le front... il fera passer la vie pour une mer de glace à ce Bébé dont l'Amour se fige d'intransigeance.

Jean Gabin, industriel ordinaire, sous-estime l'anormale gravité de cette femme qui ne vit pas, dont l'Idéal refuse de se rompre aux récifs de l'existence, quoique tordu de dépit pour avoir anticipé la défaite depuis la naissance. Un prélude à la libération de la femme. Un auspice singulier.

En cherchant un extrait sur YT pour illustrer mon propos, qu'est-ce que j'y trouve? Françoise partageant un souvenir semblable à propos du film: https://www.youtube.com/watch?v=Uv9onRQFLOE

salut

PS: après la tragédie d'hier soir, j'ai relu un texte sublime de Baudelaire, tiré des Paradis artificiels. Rien à voir avec Notre-Dame de Paris, sinon qu'il y parle de trois déesses: Notre-Dame des Larmes, Notre-Dame des Soupirs, Notre-Dame des Ténèbres. C'est juste beau.

Merci Lil' Bear, j'avais oublié l'interview et je ne suis pas certain d'avoir vu le film...
Mais avec autant de louanges, je vais probablement combler cette lacune sous peu.