Discographie française... Mes préférences:
Celle du 3ème EP (décembre 62) est définitivement une des plus jolies, et les chansons parmi ses plus simples, fraîches ou naïves... Parvenez-vous à vous soustraire au charme associé des visuels de pochette et des chansons qu'ils contiennent? Moi non.
Comme je suis puriste normalement je ne devrais pas prêter attention à ce EP puisqu'il contient quatre chansons déjà parues sur l'album paru en novembre, donc ça fait doublon, mais entre nous, ce serait dommage: la pochette est trop jolie.
Avez-vous la nostalgie des EPs (super 45t pour parler français)? Moi oui, et pourtant je n'ai pas vécu cette époque... Il m'est arrivé cependant de croiser ce format, ainsi que celui des 25cm (albums huit titres en général) dans ma jeunesse, et je trouvais que ce format avait un charme fou... le 33t c'est trop long, le 45t simple trop court. Sur un EP 4 titres ou un LP 8 titres, le chanteur peut déjà partager un monde, sans ennuyer l'auditeur (ou lui prendre trop de son temps). Un EP quatre titres suffit à faire voguer l'auditeur sur la rêverie... La pochette ci-dessus a quelque chose de printanier, et laisse son empreinte sur l'auditeur qui peut éventuellement se demander ce que ces chansons peuvent bien avoir d'exceptionnel: rien, rien si ce n'est un charme naïf qui a peut-être plus de valeur qu'on ne le croit. C'est comme le chant des oiseaux: c'est agréable sans qu'on s'en rende compte. Peu de chose peut importer: il suffit de prêter l'oreille.
Celle-ci est particulièrement réussie, quoiqu'un peu trompeuse quand on sait que Françoise n'est pas une grande guitariste. Mais ça en jette!
Elle est particulièrement jolie sur celui-ci... Pour l'instant je remarque que mes visuels préférés ne correspondent pas à mes chansons préférées... tout en étant bien incapable d'en détester la moindre ("les chansons de Françoise qu'on déteste": tiens, voilà un autre sujet intéressant!).
Tiens voilà bien le premier EP associant un visuel et des chansons que j'aime particulièrement, un EP de choix, ce qui explique mon avatar.
Terminé pour les 45t, passons aux pochettes d'albums...
Bien qu'on puisse soupçonner que la pochette fut retravaillée (manque de naturel), c'est une réussite. D'abord on est vraiment en 62: le nombre de chanteurs portant alors une redingote marron clair à cette époque, typiquement folk (bon chez Françoise c'est trompeur elle ne fait pas vraiment du folk...)... et puis ce regard transperce la pochette, ou c'est moi?
Donc c'est difficile à expliquer mais cette simple pochette semble emblématique... associant une forme d'élégance (l'allure, le parapluie) à une forme de liberté (les longs cheveux volant au vent...). Mais ce ne serait rien s'il n'y avait, sur le vinyle, cette voix... et un joli don pour bredouiller des chansons bleues en trois notes et quelques mots... le plus simplement du monde.
Je ne serais pas surpris pour qu'on soit tous d'accord pour dire que c'est la plus jolie de ses pochettes d'albums... mais je peux me tromper. En même temps son regard est bizarre, sur cette pochette, ce n'est pas celle qui est susceptible de nous "toucher" le plus. C'est juste un zoom bleu-vert magnifique, presque comme un tableau.
On change de couleur: bon, Françoise a les yeux bleus ou les yeux bruns, finalement?
(je plaisante). C'est curieux comme cet album aux chansons automnales et à la pochette qui se veut automnale, garde quelque chose de printanier, mais peut-être pas du printemps de saison, plutôt du printemps de la vie... car si Françoise y chante que sa jeunesse fout l'camp (un thème récurrent depuis "Mon amie la rose"), cela reste un album de jeunesse, de jeunesse mélancolique, sentimentale ou romantique, mais de jeunesse quand même, que trahit la pâquerette qu'elle garde au bord des lèvres. Ce ne sont que des prémisses de mélancolie, un bourdon qui ne fait qu'affleurer... une caresse de tristesse.
Une de ses meilleures également. Là elle y paraît plus fière, plus confiante (ce qui peut se justifier par la qualité de l'ouvrage), elle ne se contente pas de poser pacifiquement ou mélancoliquement, elle est saisie en mouvement, un mouvement que retranscrit bien l'album et sa musique élastique, céleste et fugitive...
L'ultime état de grâce? Certainement son album anglais le plus réussi, qui m'a enchanté et a aussi enchanté les quelques personnes auxquelles je l'ai fait écouter... (je me souviens d'un correspondant allemand qui est devenu fan à partir de celui-là...). J'aime beaucoup cette pochette rouge, incandescente comme cette brulûre qui est la seule chanson française du disque... Où sont-ils allé chercher ce son? Ces guirlandes de guitares? Ce romantisme splendide et soyeux comme la rosée?
Quand je vous dis qu'à un moment je ne fais plus de différence entre le visuel et la musique!