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Dans l’histoire de Match, ils ne sont pas nombreux à avoir fait la une après un simple passage télé. Le 28 octobre 1962, les Français disent « oui » deux fois. D’abord à l’élection au suffrage universel du président de la République, mais aussi à cette frêle jeune fille en noir, timide et un peu gauche, qui interprète au cours de la soirée sa chanson « Tous les garçons et les filles ». Et qui va « faire exploser le standard », comme on disait à l’époque.
Au sein des millions de familles françaises devant leur écran, Françoise Hardy plaît à tout le monde. Les jeunes filles se reconnaissent dans cette longue et parfaite silhouette romantique. Les garçons en tombent fous amoureux. Et pour les parents, c’est la belle-fille idéale. Distinguée, sûrement intelligente et certainement discrète. Ça les change du ramdam des agités du bocal, les yé-yé donc, qui braillent depuis quelque temps sur les tourne-disques de leurs ados.
Dans les semaines qui suivent, les ventes de son 45-tours s’envolent. Et le succès semble parti pour durer. Paris Match fait donc sa couverture avec Françoise Hardy le 5 janvier 1963, et élargit au phénomène qui embrase la jeunesse du pays qui compte, « au 1er janvier 1961, 2 743 500 jeunes Français recensés de 16 à 20 ans », précise l’article. Certains de ces jeunes fans sont invités à comparer leurs idoles avec celles de leurs parents. Montand ? Trenet ? Le verdict est sec mais bien formulé : des « vieux pot-au-feu » !
« La petite étudiante d’allemand à la Sorbonne qu’elle était il y a quelques mois » fascine le public, et ses ventes de disques ne faiblissent pas. On est désormais à plus de 200 000 exemplaires. « Plus que Piaf et la Callas » s’étonne le journaliste, Olivier Merlin. À tel point que Paris Match décide de lui consacrer une nouvelle une, deux mois après la première. Et prestigieuse en plus ! « Numéro exceptionnel ! Pour la première fois. 32 pages couleurs ». On la relooke chez un grand couturier, plus glamour : coiffure de chez Alexandre, robe Dior. Elle est sublime. Naturelle ou sophistiquée, tout lui va. Au sein de la rédaction, on avait surtout compris qu’elle était un « personnage Match » (certains le sont, d’autres pas, sans qu’on puisse bien l’expliquer…) et c’était clair : Françoise Hardy et nous allions souvent nous retrouver dans les années à venir. La preuve dans ce hors-série.
«Françoise Hardy, icône mélancolique», un hors-série de Paris Match
Notre hors-série « Françoise Hardy, icône mélancolique », 92 pages de photos et de reportages exclusifs consacrées à l'égérie du temps des copains, en vente dès le jeudi 11 janvier chez votre marchand de journaux et sur notre boutique en ligne...
Source : https://www.parismatch.com/culture/musique/francoise-hardy-icone-melancolique-un-hors-serie-de-paris-match-233554
Dim 21 Jan 2024 - 20:51
