Le 24 novembre 2004, à l'occasion de la sortie de l'album
Tant de belles choses, Frédéric Bonnaud recevait Françoise Hardy dans l'émission Charivari diffusée sur France Inter.
A propos de Perry Blake et Ben Christophers Frédéric Bonnaud : Perry Blake ou Ben Christophers sont des musiciens anglais. Vous dites que c'est des gens qui ne vous ont jamais rencontrée... Françoise Hardy : Si si si mais Perry Blake je l'ai découvert grâce à une émission de France Inter à savoir l'émission de Bernard Lenoir. J'avais été tellement emballée par son premier album qui est un chef-d'œuvre absolu à mes oreilles ... pour ne pas dire à mes yeux … | |
Frédéric Bonnaud : Et c'est vous qui avez suscité la rencontre ?
Françoise Hardy : En réalité, je suis allée à sa "black session". Et comme je savais... si je n'avais pas su... qu'il me connaissait un p'tit peu, parce que j'étais tombée par hasard sur une interview dans laquelle on lui demandait s'il connaissait certains artistes français. Donc il évoquait Serge Gainsbourg et puis il citait mon nom aussi. Donc, si j'avais pas su ça, je n'serais peut-être pas allée le saluer parce qu'on se sent toujours un peu … Bon, finalement j'suis quand même allée le saluer et puis on s'est revus, pas beaucoup d'ailleurs, il m'avait demandé à un certain moment de faire une voix sur une de ses chansons qui était quasiment une intervention de choriste, le rêve de ma vie (rires) d'être choriste se réalisait enfin ! (rires)
Frédéric Bonnaud : C'est-à-dire pour une fois ne pas être à l'avant...Françoise Hardy : Oui oui oui oui oui oui. Et puis donc là j'avais déjà cinq six chansons et là j'me suis dit quand même bon, j'vais lui téléphoner, j'vais lui demander s'il a pas par hasard une chanson qui traîne dans un tiroir pour lui dire que je suis preneuse, enfin, que je suis intéressée.
Frédéric Bonnaud : Et avec l'autre musicien anglais ?
Françoise Hardy : Alors l'autre j'le connaissais pas du tout. J'l'ai découvert également grâce à Bernard Lenoir y a pas mal d'années. Il avait interprété une chanson qu'il avait composée et écrite qui s'appelle
My beautiful demon qui est un chef-d'œuvre aussi incroyable et donc les circonstances ont fait que je me suis retrouvée face à son producteur c'est-à-dire face au producteur de cette chanson. Donc évidemment on a parlé de cette chanson. J'lui ai dit tout le bien que j'en pensais. J'lui ai dit bon que..... C'est une chanson qui est très peu connue mais j'pense que quand une chanson est un chef-d'œuvre, le temps joue pour elle. Fatalement, il va arriver un moment où quelqu'un, un autre interprète, va faire exister cette chanson autrement et peut-être mieux. Enfin mieux, j'veux dire plus. Pas mieux parce que la version de Ben Christophers est parfaite. Et donc, de fil en aiguille, il m'a donné l'adresse e-mail de Ben Christophers. Je lui ai envoyé un p'tit mail. Nous avons eu une correspondance comme ça par e-mails. Et puis, il me semble que ça s'est fait tout naturellement. Je n'arrive pas à me souvenir lequel des deux a proposé à l'autre de faire une chanson ensemble. Et ce qui était très drôle avec Ben Christophers c'est qu'il m'a d'abord envoyé une maquette qu'était mais alors... à tomber à la renverse de tristesse ! Enfin, vraiment tout c'que j'aime, avec un piano extraordinaire noyé dans la reverb et tout ça, mais la mélodie je ne la saisissais pas bien alors je lui ai écrit...
Frédéric Bonnaud : Ce qui ressortait surtout c'était la nappe de tristesse ?
Françoise Hardy : C'était les arpèges de piano et puis il y avait une partie instrumentale qui était très étrange. Bon, alors donc, je lui ai demandé si la mélodie de ce qu'il venait de m'envoyer c'était les notes de piano. C'était tout à fait possible d'ailleurs de chanter les notes de piano. Et là-dessus, il m'a envoyé la véritable mélodie sur cette base. C'était une base qu'il m'avait envoyée et puis comme j'avais déjà commencé à écrire sur les notes de piano donc j'ai gardé la petite partie que j'avais commencée puis j'ai modifié un p'tit peu le cours du texte par rapport à la mélodie qu'il m'a envoyée par la suite.
... à suivre ...