Le rendez-vous avec Françoise Hardy - 6ème extrait

Le 1^er janvier 2009, Laurent Goumarre recevait Françoise Hardy sur France Culture dans son émission Le rendez-vous à l'occasion de la parution en octobre de son livre Le désespoir des singes et autres bagatelles chez Robert Laffont.

Au sujet de Salvador Dali, en passant par John Frankenheimer

Françoise Hardy: " Salvador Dali, je crois que je l'ai rencontré à New York. J'avais tourné… plus exactement fait de la figuration, dans un film de John Frankenheimer, dont je publie la photo tout simplement parce qu'il était d'une beauté, tellement saisissante. Voilà ! J' voulais qu'on voit comme cet homme, qui est décédé il y a assez peu de temps, était beau et séduisant ! Et donc, j'avais fait de la figuration dans son film Grand Prix, sur les voitures, les formules I, voitures de courses, et je m'étais retrouvée à New York pour la promotion de ce film.

Et, je crois que c'est à ce moment là que… alors, dans quelles circonstances ? C'est quand même très loin, c'est en 1966 !... que l'on m'a présenté lors d'un déjeuner, quelqu'un qui s'appelle Jean-Claude Tramont, qui a fait du cinéma par la suite. Enfin, c'est quelqu'un, il me semble, qui vivait à New York à cette époque là, mais qui était d'origine française comme son nom l'indique et, il a tourné par la suite un film avec Jacques et Annie Girardot, et il m'a présenté Salvador Dali. Donc voilà. Et, je l'ai… ensuite, chaque fois que Salvador Dali venait à Paris, c'est-à-dire une fois par an, toujours à la même saison, il descendait à l'hôtel Meurice, donc, j'étais convoquée de temps en temps, et je me retrouvais dans sa suite avec d'autres personnes et je ne résistais pas à ce genre d'invitations parce que il faisait un numéro qui était hilarant, enfin vraiment hilarant…"

Laurent Goumarre : "C'est-à-dire ?"

Françoise Hardy : "Je ne peux pas vous l'imiter mais il avait une façon d'être complètement hors norme, un discours qu'était hors norme et qu'était pour le coup, c'est le cas de le dire, surréaliste ! (Rires). Non, mais moi, je me lassais pas de ça. C'était vraiment un spectacle inouï et j'ai eu la chance que… à un certain moment, je me suis retrouvée à Cadaquès, alors là c'est quelque chose que je ne raconte pas dans le récit pour une histoire personnelle, voilà, que je préfère ne pas raconter.

Et, Jean-Marie Périer est venu faire des photos avec Salvador Dali, chez lui, dans sa villa qui était tout à côté de Cadaquès. Et Salvador Dali nous a invités à dîner et nous nous sommes retrouvés, Jean-Marie et moi, face à lui et face à son épouse qu'il cachait tout le temps, on le la voyait jamais, donc face à la célèbre Gala. Et pour la première fois, j'ai vu un Salvador Dali qui ne faisait pas son numéro, qui était très calme, presque ennuyeux (rires)… Parce que le contraste était tellement saisissant ! Vous comprenez ! Entre tout le panache qu'il avait quand il était en représentation puis d'un seul coup là ! Voilà ! Avec sa femme, qui avait l'air d'une momie et qui ne mangeait que du riz à l'eau à ce moment là. Enfin, c'est ce que j'ai retenu.

Jérôme a écrit:

Françoise Hardy : "Parce que le contraste était tellement saisissant ! Vous comprenez ! Entre tout le panache qu'il avait quand il était en représentation puis d'un seul coup là ! Voilà ! Avec sa femme, qui avait l'air d'une momie et qui ne mangeait que du riz à l'eau à ce moment là. Enfin, c'est ce que j'ai retenu".

Compte tenu de ses propres relations avec J Dutronc, quel cynisme... Sans compter que souvent le personnage public est bien différent de celui qu'il est en privé, c'est à dire pas en représentation.

C'est vrai que dans le film Grand Prix, Françoise a un petit rôle mais elle exagère en assimilant sa participation à de la simple figuration !

Dali est surtout connu pour ses excès dans ses interviews et je connais mal le Dali "intime". Je connais davantage celui qui faisait de la publicité pour le chocolat...