Françoise Hardy dans Best (2ème extrait)

En septembre 1988, Françoise Hardy s'entretenait avec le magazine Best. C'était l'occasion de commenter sa décision d'arrêter la chanson et de parler de son dernier album en date (Décalages).

Françoise Hardy : "Pour ce disque, je ne voulais pas de producteur, pendant des années, c'est Gabriel Yared qui a tenu ce rôle pour moi, et j'en suis extrêmement fière, c'est avec lui que j'ai enregistré des chansons de très grande qualité. Mais il y a toujours des conflits, sur le choix des chansons, sur les arrangements, etc. Là, avec Jean-Noël Chaléat, qui est d'abord compositeur, on avait tout, les chansons, les maquettes, l'ambiance musicale. On m'a conseillé donc quelques personnes, des Anglais, ca n'a pas marché tout de suite comme je l'aurais voulu. J'ai fini par rencontrer Steven Short, que j'ai chargé de trouver des musiciens et de les canaliser ensuite. En trois semaines ils ont fait les programmations, à Londres, et quand je suis arrivée au studio, au lieu de tomber sur les cinq musiciens que je m'attendais à trouver, il n'y avait qu'un énorme synclavier avec un seul musicien ! J'étais un peu inquiète, mais on m'a expliqué que c'est ainsi que tout le monde travaille en Angleterre, alors je me suis inclinée."

Françoise Hardy : "Mais je reste sur une certaine frustration, parce que la réalisation de ce disque n'a pas été ce que je souhaitais. Moi je voulais un esprit guitare électrique ! Comme j'avais été enthousiasmée par le dernier Stranglers, j'ai pensé un moment à Jean-Jacques Burnel, parce qu'il avait travaillé avec Jacques et que je savais qu'il me connaissait et qu'il serait intéressé de travailler avec moi. Je n'ai jamais eu l'occasion de le rencontrer, mais Etienne Daho à Londres lui a parlé de mon admiration pour ce disque, et Burnel lui a dit qu'il serait ravi que je vienne passer un mois chez lui pour répéter avec le groupe. Et j'ai eu peur de ça, je l'avoue. Maintenant que j'ai eu tous ces problèmes, je me dis que c'était une opportunité que je n'aurai plus jamais, et que j'ai fait l'erreur de ma vie. Tant pis."

Jérôme a écrit:

Burnel lui a dit qu'il serait ravi que je vienne passer un mois chez lui pour répéter avec le groupe.

Je ne connaissais pas cette anecdote. C'est rageant de penser que "Décalages" aurait pu être autre chose qu'un disque fait par des machines…

L'album tel qu'il est m'a toujours plu. Je ne suis pas certain qu'une ambiance plus électrique m'aurait séduit. En tout cas l'expression "Maintenant que j'ai eu tous ces problèmes, je me dis que c'était une opportunité que je n'aurai plus jamais, et que j'ai fait l'erreur de ma vie. Tant pis." m'a fait beaucoup rire. C'est vraiment l'exemple type de l'autoflagellation hardyenne.

Non, je ne trouve pas.
Elle s'autoflagelle pour des choses qui souvent ne le méritent pas.
Avoir "loupé" les Stranglers, c'est une connerie qu'on peut regretter.

De là à avancer que c'est l'erreur de sa vie, il ne faut peut-être rien exagérer.

Tout ça me donne envie de connaître un peu les Stranglers. (Je dois avouer que je ne connais pas du tout ). En cherchant sur deezer, je trouverais sûrement quelque chose d'intéressant à découvrir.