Brûlure

Brûlure
Paroles et musique : Françoise Hardy
Créée en 1972




Tiens? On a enfin mis Brûlure sur YouTube (d'ici à ce que ce soit bientôt supprimé, ainsi que ce message qui se désintégrera dans trois heures )! Je la mets pour ceux ou celles qui ne connaîtraient pas (Elma?)

Et je n'en démords pas: ce crescendo est superbe, les cordes splendides, avec la batterie qui propulse le tout dans l'éther, et cette voix qui rêve...

Merci Lil' Bear . Non je ne connaissais pas. J'ai un peu de mal à partager ton enthousiasme, le son de l'accompagnement écrasant les paroles et la voix de FH. Je vais chercher d'autres sources pour mieux me rendre compte.

Tu ne trouveras pas de meilleure source, Elma, celle-ci est très fidèle à celle du CD (je soupçonne le CD If You Listen d'être même meilleur que le vinyle Love Songs en termes de son). La présence orchestrale est, pour moi, ce qui fait sa splendeur. Les mots de Françoise, qui ont peu de relief sur le papier, dans cet enregistrement jaillissent comme des bribes de façon spatiale. C'était la meilleure façon de leur donner de l'impact, dans une sorte d'irrationalité brumeuse, comme lorsqu'on a des sentiments ou des sensations qu'on ne sait formuler précisément. Certains essaient seulement avec des mots, et on appelle cela de la poésie. D'autres ont recours à la musique. Avec "Brûlure", les mots et la voix de Françoise font partie intégrante de l'orchestre, en quelque sorte.

Adorable, cet ours qui remue ses portugaises!

Waouh . Avec un tel enthousiasme, si joliment traduit, je vais réécouter avec une optique différente. Comme toi j'aime beaucoup le son des cordes et le crescendo de l'harmonie portée par l'orchestre. Reste, je pense, à se mettre dans l'ambiance que tu décris pour apprécier pleinement.

Et de deux !
Anne a trouvé son pendant et Elma aussi.

J'peux avoir moi aussi un petit ours avec les oreilles qui bougent ?

Et un ourson spécial Claude ; les oreilles ne bougent pas mais le cerveau cogite !!
Maintenant si je trouve Brûlure sympa, je n'adhère pas plus que cela. Je ne dois pas avoir la même corde que Lil'Bear qui pourrait me toucher sur ce titre.

"Brûlure" me fait l'effet d'une spirale qui me décolle verticalement du sol. Je l'écoute au casque (j'écoute presque toujours au casque), ce qui me permet de me laisser porter plus facilement. Les accords de guitare tourbillonnent, et le reste de l'accompagnement se charge de soulever ce tourbillon (c'est le principe du crescendo). Un indice qui fait que le chant de Françoise est bien plus musical que textuel: cette façon qu'elle a de scander "il m'a brû-lé aussi" (les quatre notes ci-scandées reviendront en guise d'épilogue). La voix se fond dans le rythme, martelé par le piano à chaque début de mesure. Cette façon qu'elle a de lancer des mots rappelle Barbara. Dans "l'Aigle noir", par exemple, Barbara fait quelques redondances: "quand soudain, surgissant de nulle part, il a surgi l'aigle noir". Elle répète le mot "surgir" de façon incantatoire. Françoise s'autorise aussi des redondances ici, parce qu'elle prend le parti de décoller. Elle fait le choix de l'atmosphère. Mais c'est en accord avec le propos, bien sûr. Elle a peut-être demandé aux arrangeurs de mettre en forme une sensation griffonnée sur le papier. Françoise savait-elle ce qu'elle voulait musicalement, où est-ce surtout l'oeuvre de l'arrangeur? Je ne sais pas. En tout cas, je lui tire mon chapeau!

Il y a un moment, dans "Brûlure", où on ne s'élève plus, où on nage dans l'espace: un tapis de cordes, qui jusqu'alors participait au crescendo, joue seul cette harmonie. Cela me rappelle un peu le premier album de Nick Drake (du folk de chambre). Or, corrigez-moi si je me trompe, je crois bien que ce sont les séances d'enregistrement de cet album anglais de Françoise que Nick venait écouter dans l'ombre, sans dire un mot?

Le retour de la chanson sur Youtube