Françoise Hardy dans TGV Magazine (Dernier extrait)

En mai 2010, Françoise Hardy était interviewée par Olivier Boucreux pour TGV magazine.

Olivier Boucreux : "'Avec des paroles comme "la peine vaudrait bien le prix de ce dernier détour / tant pis pour tous les non-dits les appels au secours", on peut aussi voir cette chanson comme un ultime message à Jacques Dutronc... "

Françoise Hardy : "Eh bien pas du tout ! Vous savez on se connaît depuis quarante-trois ans, les flammes de la passion ont fini par s'éteindre. Dans mon livre je cite une remarque de Claude Sarraute qui m'a beaucoup fait rire. Sur le plateau de Laurent Ruquier alors qu'on lui conseillait de donner du Viagra à son mari, elle a répondu : "Mais tu ne comprends rien. Avoir des relations physiques avec son vieux mari reviendrait à commettre un inceste !". Une relation qui dure depuis des décennies se transforme forcément en relation fraternelle."

Là elle est on ne peut plus claire vis-à-vis de ses pensées ! . L'amour a peu de chance dans la durée sans amitié. Cette dernière a plus de probabilité d'être "éternelle" que la passion comme le remarque FH.

J'ai pas bien compris le truc de l'inceste mais le truc de la relation fraternelle oui

Moi je comprends bien ce que Claude Sarraute a voulu dire en parlant d'inceste, mais il faut avouer que ça prête à réflexion! A savoir que la fraternité et le désir sexuel ne feraient pas bon ménage? Que lorsqu'on se connaît trop, on ne peut plus se désirer, car il manque une part de mystère, de fantasmes?

Il existe quand même des vieux couples qui ont su entretenir la passion, non?

Fabrice Lucchini a dit des choses très intéressantes au sujet du couple chez Mireille Dumas (on peut en voir des extraits sur YouTube). Il n'était guère positif non plus, du reste!

A bientôt 60 ans, et 30 de mariage, je suis tout à fait en phase avec cela :"Mais tu ne comprends rien. Avoir des relations physiques avec son vieux mari reviendrait à commettre un inceste !". Une relation qui dure depuis des décennies se transforme forcément en relation fraternelle."
En réalité, c'est un peu différent : c'est une mélange de relation fraternelle et amoureuse. Le désir des sens s'éteint doucement et fait place à de la complicité. A l'age de Sarraute, il ne reste que la complicité et donc la fraternité.
"Que lorsqu'on se connaît trop, on ne peut plus se désirer, car il manque une part de mystère, de fantasmes?" Ici, on a peut-être l'explication de cela ...
De toute façon, nous sommes programmés pour 3 ans d'amour. ( C'est hormonal, phéromones ... ). L'explication Darwinienne à ce sujet est claire : le temps de faire un enfant, que le mâle apporte son soutien à la mère et à l'enfant, et puis basta...
Mais la société y a mis son grain de sel: il faut de la stabilité, le contrat social le plus élémentaire étant celui de la famille, on est prié de faire taire ses hormones... C'est ce qu'ont fait Françoise et Jacques...

Ce qui me déprime Luc, dans ton témoignage intéressant, c'est que lorsque l'on a ni frère ni soeur, comment passe t on de la complicité à la "fraternité" ? Espérons qu'il existe une autre alternative