Françoise Hardy dans Best (4ème extrait)

En septembre 1988, Françoise Hardy s'entretenait avec le magazine Best. C'était l'occasion de commenter sa décision d'arrêter la chanson et de parler de son dernier album en date (Décalages).

Françoise Hardy : "Pour « Décalages », je ne sais pas si c'est la fatigue, ou le fait que les instruments électroniques et acoustiques ne sont pas réglés pareil, mais j'ai pour la première fois eu des problèmes de justesse. Ca ne m'était jamais arrivé en cinq albums faits avec Gabriel Yared, parce qu'il écrivait tout, qu'il était là pour orienter les musiciens. Mais là, avec cette machine... dès le départ je me suis dit qu'une machine et un musicien ne pouvaient pas faire aussi bien que cinq personnes. Parfois je me fais le reproche de ne pas avoir plus étudié la musique. A part mes premiers disques, qui étaient nullissimes sur le plan musical, dès que je suis allé enregistrer en Angleterre, j'ai eu la chance de tomber tout de suite sur des gens parfaits. Si bien que je me suis laissé porter et là je viens d'en supporter les conséquences. Je suis sous le coup d'une frustration. Ce n'est pas que je trouve ce disque pas bien, mais je sais qu'il aurait pu être mieux, d'autant plus qu'il a coûté très cher ! Alors quand on est miné par quelque chose, il faut tout de suite avancer et ne pas ressasser le passé. Donc j'ai dit à Jean-Noël Chaléat : Continuons d'écrire, et une fois qu'on aura réuni quelques chansons, on ira les proposer."

Jamais contente comme d'hab'

(Jamais contente comme d'hab' )c'est fou! elle ne change pas! elle passe sa vie a étre insatisfaite! et pourtant elle en a rendu des gens heureux!

Elle est perfectioniste et je crois que ça s'aggrave de disque en disque, mais n'est ce pas ce souci de perfection justement qui fait qu'elle est tant respectée aujourd'hui dans le milieu de la musique, beaucoup plus respectée qu'une Sheila ou une Sylvie Vartan, on rappelle toujours qu'elle est une îcone des années 60 mais jamais avec le mépris avec lequel les gens parlent de ces années car dès le début elle s'est démarquée d'abord en tant qu'auteur compositeur interprète et par le contenu de ses textes

Au milieu de cette "auto insatisfaction", limite mise en avant d'un prétexte justifiant son envie d'arrêter (c'est son droit), FH dit quand même quelque de positif : quand on est miné par quelque chose, il faut tout de suite avancer et ne pas ressasser le passé. Très complexe cette femme, entre son besoin de perfectionnisme, son envie de lâcher tout, sa tendance à minimiser ce qu'elle a pu apporter à la chanson et le fait que malgré tout, elle souhaite faire mieux...

Tout à fait d'accord avec toi Elma, mais si La Belle était trop lisse est-ce que nous l'aimerions autant ! What is the question !

Il me semble que dans l'autobiographie elle racontait que Gabriel Yared ou (Bernard Estardy ?) avait identifié d'où venait les difficultés de justesse qu'elle avait ressenties : tout simplement, les nappes de cordes du synclavier étaient toutes un petit peu fausses... Il est donc finalement assez rassurant qu'elle en ait été gênée Ca prouve qu'elle a une très bonne oreille !