Françoise Hardy-La pluie sans parapluie
Cœur battant, œil perçant de part en part comme la voix, pas si menue qu’on le dit souvent, mais capable d’être dans les paroles à la fois la plaie et le couteau.
Depuis ses premiers disques, depuis Dans le monde entier à la mélodie susurrée, en français, en anglais, en allemand, et surtout depuis l’album "Le danger", du clair obscur aux sources vives de tant de belles choses qui font tenir debout, croire et vivre, de chansons d’effroi comme Dix heures du soir en été jusqu’aux duos sentimentaux des "Parenthèses", il y a quelque chose de douloureusement élégant, de tragiquement chaud, de toujours poignant dans les chansons de Françoise Hardy. On ne se lasse pas de l’avancée lilas de sa voix, tour à tour ardente et frêle, dans les orages électriques ou les nappes brumeuses de la musique qui la porte et l’enveloppe. La pluie sans parapluie est un chant d’ondine sous l’averse, qui attend toujours son beau chevalier Hans, entre les cordes du cœur éclaté et le silence rouge et noir de l’autre côté du ciel.
Écoutez-la, toujours nouvelle et toujours elle, Françoise Hardy. Écoutez, dans Noir sur blanc, sa voix fuser Si à mon cou vous venez vous pendre Haut et court puis se faire mélancoliquement câline Sachez que tout Ne tient qu’à vous Viendrez-vous ?
(source : http://www.erosonyx.com/?Francoise-Hardy-La-pluie-sans&debut_meme_rubrique=10 )