Françoise Hardy - Mon amie la rose


 
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 7 avril 2010 - Le télégramme de Brest

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Jérôme
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Jérôme

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7 avril 2010 - Le télégramme de Brest _
Message(#) Sujet: 7 avril 2010 - Le télégramme de Brest 7 avril 2010 - Le télégramme de Brest Default12Mer 7 Avr 2010 - 14:06

Françoise Hardy. «Atrocement normale»

7 avril 2010

Grande dame discrète de la chanson, Françoise Hardy vient de livrer un nouvel album au charme envoûtant: «La pluie sans parapluie». Vedette dès ses débuts en 1962, à l'âge de 18 ans, l'artiste ne s'est départie ni de son élégance, ni de son humilité. Madame Dutronc a évoqué avec nous son vingt-sixième album-studio, son parcours et ses bonheurs de maman.

Quatre ans après l'album de duos « (Parenthèses...) », vous présentez « La pluie sans parapluie ». Ce nouveau disque correspondait-il à une envie particulière ?
Non. En tant que personne qui fait des disques de temps à autre, il n'y a pas de raison autre que l'envie d'exercer son activité. En essayant quand même de se faire un peu désirer, c'est-à-dire en ne sortant pas un album tous les six mois. Ce qui de toute façon serait impossible, parce que c'est difficile de trouver de bonnes mélodies. Je suis uniquement auteur, donc complètement tributaire de ce que les musiciens m'apportent. Mon seul critère de sélection, c'est la qualité.

Différents climats répondent à vos exigences de qualité. Votre nouvel album est éclectique avec des ballades aériennes, une très jolie ritournelle à la fin, et des chansons pop-rock comme « Champ d'honneur »...
« Champ d'honneur », c'est grâce à cet ami, Alain Lubrano, avec qui je travaille depuis plus de vingt ans. Il est le seul à m'apporter des chansons un peu pop-rock qui me plaisent. C'est pour ça que je continue à travailler avec lui.

Qu'est-ce qui vous donne au départ l'envie d'écrire une chanson ?
La qualité mélodique, il n'y a que ça qui compte. Pour moi, la mélodie est plus importante que le texte qui demeure secondaire et doit se mettre au service de la musique.

Pourquoi puisez-vous votre inspiration dans des climats mélancoliques ?
Chaque auteur a ses thèmes de prédilection. J'ai lu il n'y a pas longtemps le dernier roman de mon ami Patrick Modiano : il écrit la même chose depuis le début ! En amenant à chaque fois des éléments différents. Mais il tourne toujours autour du même pot. Moi aussi, en tant que personne qui écris des textes de chansons. Je crois que c'est un peu valable pour chaque personne qui s'exprime.

Affirmez-vous toujours n'aimer que les chansons tristes ?
Oui et non, parce qu'il y a quelquefois des chansons justement pop-rock plus enlevées. Mais c'est vrai que s'il y a une pointe de nostalgie, je suis plus touchée, plus comblée. Comme disait Alfred de Musset, « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». En musique classique, par exemple, ce sont les adagios qui m'intéressent le plus.

Vous avez collaboré avec différents compositeurs et auteurs sur votre nouvel album. Comment les choisissez-vous ?
Mais je ne les choisis pas ! Pas du tout. Je suis en contact, par exemple, avec Ben Christophers depuis quelques années. Il m'a envoyé un mail en octobre 2008, alors que j'étais en plein dans la promotion de mon livre. Je lui ai dit que dès le début de l'année suivante, j'allais penser à un autre album, et que si jamais il avait une mélodie qui traînait, je serais très intéressée de l'entendre. Il m'en a envoyé cinq, parmi lesquelles celle de la chanson « Esquives » qui m'a tout de suite accrochée.
Pareil avec Thierry Stremler. On se connaît depuis quelques années. Il m'avait envoyé un an et quelque auparavant un CD avec des maquettes. Je n'avais pas du tout eu envie de l'écouter parce que j'étais à fond dans autre chose et que je n'avais pas la disponibilité mentale pour cela.
Et puis, un jour où j'avais besoin de faire un peu d'ordre, j'ai failli jeter ce CD. Je me suis dit, oh lala, quand même, il faut que j'écoute ! Et je suis tombée sur cette très très jolie mélodie qui est devenue « Mieux le connaître ». J'ai tout de suite contacté Thierry par e-mail pour lui dire : voilà, je viens seulement d'écouter ton CD. Est-ce que je peux te bloquer cette mélodie si elle est encore libre ?

Pourquoi Calogero ?
Calogero, jamais je ne me serais adressée à lui, ça ne me serait pas venu à l'esprit. C'est lui qui a pris l'initiative de me présenter une chanson (« Noir sur blanc », ndlr). Jean-Louis Murat, pareil ! C'est un artiste que j'aime beaucoup, de même que Calogero qui a des mélodies formidables ! Mais Jean-Louis Murat est un artiste qui m'intéresse beaucoup. Je n'aurais pas eu l'idée de l'embêter en lui demandant s'il n'avait pas une chanson pour moi. Et puis d'un seul coup, alors que mon disque était presque terminé, il m'a fait parvenir quatre chansons, dont une sur laquelle j'ai craqué instantanément. Au point que, bien qu'il n'était plus possible de prendre du retard, parce qu'on était déjà hors délai, on s'est débrouillé pour enregistrer cette chanson juste après les fêtes.

La chanson de Jean-Louis Murat est la seule que vous interprétez en anglais...
Oui. La maison de disques aurait bien aimé que ce soit en français, mais comme il fallait enregistrer très vite à cause des impératifs de dates fixées pour le mastering, le marketing, etc., il n'avait pas le temps de penser à un texte en français. Et de toute façon, il souhaitait que sa chanson « Memory divine » reste en anglais.

Dans ce titre, la langue et une guitare blues s'harmonisent magnifiquement !
Oui, c'est Jean-Louis qui a fait ce choix.

« Les mots s'envolent », chanson d'Arthur H qui clôt votre album, possède aussi une magie. Elle reste gravée très longtemps dans la tête de l'auditeur.
Alors, là aussi, Arthur H est quelqu'un à qui je n'aurais jamais pensé demander quoi que ce soit. Encore qu'on m'avait signifié qu'au moment de l'album de duos, il aimerait bien écrire quelque chose pour moi. Mais bon, son univers est quand même assez différent du mien et je n'avais pas en tête de le solliciter. C'est lui qui m'a fait parvenir cette chanson, « Les mots s'envolent ». Elle m'est apparue immédiatement comme une très bonne chanson pour conclure un album.
Idem avec La Grande Sophie, notre collaboration n'était pas du tout prévue. Elle a su par une journaliste, - Sophie Delassein et qui s'occupe de la chanson française pour le Nouvel Obs -, que j'adorais son morceau « Quelqu'un d'autre ». Du coup, on a eu un contact et elle m'a envoyé plusieurs chansons, dont celle-là de l'album qui, au départ, s'appelait « Le mystère de Mister ». Il a fallu changer le titre à cause de l'album de -M-. C'est drôle d'avoir la même idée en même temps ! Et c'est étonnant que personne n'ait eu plus tôt cette envie de jouer avec les mots « Mister » et « mystère ».

Quelle est l'histoire de la chanson « La pluie sans parapluie » ?
Pendant que j'étais en train d'écrire péniblement mon autobiographie, Alain Lubrano m'a conseillé d'aller sur MySpace écouter cette chanson d'une artiste allemande qui s'appelle Fouxi, en me disant : si jamais tu dois faire un album un jour, tu devrais chanter quelque chose comme ça. J'ai écouté, j'ai trouvé ça très bien, puis je n'y ai plus pensé ! En janvier 2009, au moment où il fallait vraiment que je me mette à songer sérieusement à trouver des chansons, j'y ai repensé, et j'ai contacté Alain pour savoir comment je pourrais réécouter cette chanson. Le même jour, Fouxi avait envoyé un mail à Alain ! Elle lui signalait qu'elle sortait un album incluant la chanson.
C'était un peu contrariant, mais en même temps, quand j'ai entendu sa version, je me suis dit qu'il était possible d'en faire une différente.

Parce que vous avez modifié son texte ?
J'ai changé le texte parce que ce qu'elle fait, elle, n'était pas chantable par quelqu'un comme moi. Donc, je lui ai demandé l'autorisation de remanier les couplets.

Pourquoi avez-vous choisi de donner le titre de cette chanson également à votre album ?
C'est la maison de disques qui, dès que j'ai parlé de cette chanson, a dit : ah ça serait un très bon titre d'album ! On en resté là parce qu'en effet, c'est une image qui est très jolie et qui me correspond en même temps.

Quel premier extrait avez-vous choisi pour les radios ?
Une chanson de Calogero, « Noir sur blanc ».

Personnellement, j'aurais plutôt pensé à « Champ d'honneur »...
Oui, eh bien figurez-vous que dans mon esprit, c'était l'une ou l'autre. Mais ce sera certainement le deuxième extrait. Puis le troisième sera « La pluie sans parapluie », peut-être. L'ennui pour les radios, c'est que c'est un morceau très long et très lent. Mais c'est aussi la chanson qui fait l'unanimité sur cet album.

Est-il vrai que « Je ne vous aime pas » est dédiée à Danièle Darieux ?
Absolument. C'est moi qui ai tenu à dire que la chanson était un hommage à Danièle Darieux. Parce que j'ai entendu une interview d'elle à la radio où elle évoquait le film de Max Ophüls, « Madame de... », où elle jouait et que j'avais adoré. Elle faisait référence à sa fameuse réplique, faite à cet homme dont elle est tombée follement amoureuse dans le film et que joue Vittorio De Sica. Comme elle est mariée, elle est dans une situation intenable. Alors, elle lui dit simplement : « Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas, je ne vous aime pas ». Ce qui veut dire très exactement l'inverse : il est bien clair dans la situation du film qu'il s'agit d'une déclaration d'amour !
J'ai pensé que c'était une telle trouvaille cette réplique, qu'il faudrait que j'en fasse un thème de chanson. C'est venu comme ça.

Votre fils, Thomas Dutronc, a-t-il participé à l'album ?
Non, au moment où j'ai fait cet album, Thomas était absolument débordé : il finissait sa tournée, il travaillait énormément, je ne pouvais pas le mobiliser pour moi.
Et puis, bon, je trouve que le poids de ses parents est tellement lourd, qu'il faut qu'ils le laissent vivre sa vie et ne l'embêtent pas avec leur propre activité professionnelle (rires) !

Comment la maman suit-elle la carrière de son fils ?
Avec passion, avec beaucoup d'intérêt, et puis beaucoup d'inquiétude aussi. Et surtout un grand bonheur, parce que c'est vraiment une immense joie pour moi qu'il ait ce succès et qu'il fasse des chansons de cette qualité ! J'adore ses chansons : j'en écoute une presque tous les soirs avant de me coucher (rires) ! C'est vrai !
En plus il en a fait deux que personne ne connaît encore. Elles sont destinées à deux films différents : un de Dominique Faruggia et un autre de Luc Besson. J'en ai eu la primeur et je les écoute régulièrement. Je les trouve formidables.

Vous sortez un album, mais par contre, vous ne le défendrez pas en tournée. Pourquoi avez-vous définitivement arrêté les concerts à l'âge de 24 ans ?
Parce que je n'ai pas les qualités requises pour ça.
Je déteste la vie itinérante. Je suis une sédentaire. D'une sédentarité quasiment névrotique.
Et puis, je suis trop limitée, vocalement, rythmiquement, pour pouvoir faire de la scène.
Enfin, je suis trop émotive aussi, mais ça c'est lié. Je serais moins émotive si j'étais moins limitée vocalement. Parce que ma voix ne répond pas toujours : je peux avoir des enrouements, des tas de soucis. Et quand j'ai des voix à faire pour l'enregistrement d'un album, vous n'imaginez pas l'angoisse dans laquelle ça me met ! En plus, là, j'ai enregistré vraiment à la mauvaise saison : j'avais toujours peur d'attraper quelque chose... Pour moi, chanter n'est pas quelque chose qui m'est naturel. Mais, quand j'arrive à surmonter mes difficultés, j'adore ça ! Seulement je ne sais jamais d'avance si je vais y arriver ou pas.
Donc la scène, ce n'est pas fait pour moi. Je ne suis pas assez à l'aise avec moi-même. Par contre, je suis ravie, absolument, que Thomas, lui, s'y épanouisse. Je suis très contente que quelqu'un dans la famille qui adore ça.
Jacques (Dutronc, ndlr), lui, ça ne lui pose pas de problème, mais il peut s'en passer. Il l'a prouvé. Il a de la chance avec sa voix. Il ne pratique pas du tout, il n'a pas chanté depuis quinze ans, et là, il revient, et il chante avec une voix absolument inaltérée ! Donc il n'a pas d'angoisse par rapport au fait de chanter sur scène. En plus il a de la mémoire, alors que moi, non, j'oublie les textes... Enfin bref, je n'ai aucune des qualités requises pour faire de la scène, et pour y satisfaire un public.

Le fait de ne pas donner de concert n'offre aucune deuxième chance à vos chansons. Est-ce une pression supplémentaire lorsque vous enregistrez un disque ?
Scène ou pas scène, c'est la règle : il faudrait que les chansons soient parfaites à l'enregistrement. Parce que, sauf évidemment si un DVD du concert est tourné, ce qui se passe sur scène est beaucoup plus éphémère que l'enregistrement d'un disque qui, lui, a quelquefois une durée de vie très longue. Regardez Charles Trenet ! J'écoute encore ses enregistrements alors que je ne l'ai jamais vu sur scène.

En terme d'image, vous êtes passée du statut d'idole dans les années soixante à celui d'icône dans les années 2000. Comment vivez-vous tout cela ?
Oh, je ne m'en préoccupe pas. Tout ça, c'est les autres, c'est complètement extérieur à moi. Je ne me sens ni idole, ni icône. Moi, je me sens atrocement normale (rires).

Revenons aux années 60 : ce sont les années yéyé, vous êtes une vedette internationale, vous jouez dans des films, les grands couturiers comme Yves Saint Laurent et Paco Rabanne vous habillent...
Je n'ai jamais rencontré Yves Saint Laurent. J'ai effectivement porté une fois un de ses smokings parce qu'il fallait que je change de tenue de scène. J'allais souvent en Angleterre, et je savais que dans ce pays, ma nouvelle tenue de scène était quelque chose de très important pour la presse. Donc je m'étais rabattue sur un smoking de Saint Laurent. Mais sinon, la tenue de scène vraiment exceptionnelle que j'ai eu la chance de porter, était une création de Courrèges. C'était vraiment ça, MA tenue de scène.

Quant à Paco Rabanne, il vous avait fait une robe de diamants...
Oui. Paco Rabanne m'a fait un autre habit, que j'ai utilisé uniquement pour Londres. Cette fameuse tenue qui pesait seize kilos, dont l'entrejambe descendait au fur et à mesure sous le poids du métal... Au lieu de m'envoyer des couturières, il faisait appel à des ouvrières avec des tenailles pour ajuster cette tenue (rires).

Aviez-vous à l'époque l'impression d'être emportée dans un vrai tourbillon ?
Un peu, oui. Je ne saurais pas vous en dire plus. Je ne peux pas commenter trop ce genre de choses. Parce que, si vous voulez, tout ce qui se passait alors était un peu extérieur à moi.
Ce qui n'était pas extérieur, c'était le fait de faire les chansons ainsi que ma vie personnelle. Et ma vie personnelle inspirait mes chansons. Elles étaient vraiment nourries de tous les tourments dans lesquels j'étais plongée. Et j'avais tellement de tourments que le reste me passait complètement au-dessus de la tête...

Un question un peu malicieuse : vous êtes-vous mise à la psychologie et à l'astrologie à la fin des années soixante pour tenter de comprendre le fonctionnement de Jacques Dutronc ?
Oui, bien sûr ! Pour tenter de comprendre pourquoi j'avais toujours des problèmes pénibles et répétitifs dans ma vie sentimentale. Et pour comprendre ma relation avec Jacques Dutronc, bien sûr.
Mais j'avais commencé à consulter un astrologue avant de rencontrer Jacques, quand j'étais encore avec Jean-Marie Périer. Que je n'ai pas quitté pour Jacques Dutronc ! Il y avait déjà eu rupture avec Jean-Marie, longtemps avant que je ne le rencontre. Je le dis parce que ça m'est arrivé de tomber sur des articles qui disaient que Jean-Marie avait été très fair-play par rapport à Jacques alors que je l'avais quitté pour Jacques et tout ça, mais non, ce n'est pas du tout ce qui s'est passé !

De toute façon, pour rétablir des vérités, vous avez publié votre autobiographie, « Le désespoir des singes... et autres bagatelles » en 2008, où vous vous racontez avec une grande sincérité. Un livre devenu un best-seller. Comment expliquez-vous qu'il ait eu un tel succès ?
Je ne sais pas... Peut-être parce que c'est un bon livre (rires) !

A quelle nécessité correspondait pour vous l'écriture de cet ouvrage ?
Cela faisait à peu près trois ou quatre ans que je refusais les propositions d'un ami éditeur, qui est le même qui avait embêté Hélène Grimaud pour qu'elle écrive un livre sur sa vie, – livre qui a été un énorme best-seller ! Il a réussi à me convaincre finalement en me relançant à un moment où j'avais du temps devant moi. Je venais de finir la promotion de l'album de duos, « (Parenthèses...) », et en même temps, il n'était pas question que je repasse à un autre disque parce qu'il faut quand même laissé s'écouler un peu de temps entre deux.
L'argument qu'il a utilisé était que, quand je ne serai plus là, il y aurait des biographies non autorisées, que c'était embêtant, et que ce serait bien s'il y avait un document de référence dans lequel il y aurait MA vérité. Donc, moi, par rapport, non pas à un public qui est totalement abstrait pour moi, mais par rapport aux gens qui m'importent, j'ai trouvé, qu'en effet, ce serait bien qu'il y ait un document avec ma vérité.
Parce que j'ai beaucoup souffert toute ma vie des dénaturations journalistiques, médiatiques et autres. Vous savez, vous essayez d'être la plus claire possible quand vous vous adressez à certains journalistes – pas tous évidemment, il y a d'heureuses exceptions ! Et puis quand vous tombez sur les propos qu'ils vous font tenir, vous ne vous reconnaissez pas dedans !
Quelquefois, ils remplacent un mot, et ça change absolument tout l'esprit de ce que vous avez voulu dire ! Donc voilà, c'est ça qui m'a vraiment décidée.
En même temps, j'avais l'espoir que, peut-être, je pourrais parler de certaines choses, ou avoir certaines réflexions sur des sujets qui intéressent tout le monde, comme la relation de couple, ou l'enfance, ou la santé.
Voilà, ça m'intéressait de donner mon point de vue, parce que je sais que dans certains domaines, il ne rejoint pas tout à fait l'avis général.

Continuez-vous toujours à étudier l'astrologie ?
Oui, l'astrologie contemporaine et non pas traditionnelle. Nous avons la chance d'avoir en France un astrologue qui est certainement un des plus éminents dans toute l'histoire de l'astrologie. Il s'appelle Jean-Pierre Nicola. Il a refondé l'astrologie en la réexpliquant à partir des réalités du système solaire.
Il est le seul à l'avoir fait d'une façon aussi intelligente. C'est cette astrologie-là que j'ai essayé de comprendre. Et vous savez, l'astrologie, à partir du moment où vous vous y êtes intéressés, ça reste toujours là ! Elle offre toujours une grille de lecture. Chaque fois que je m'intéresse à quelqu'un, ou que, par exemple, je fais une émission avec telle personnalité, tel artiste, tel homme politique, etc., immédiatement, j'ai le réflexe de regarder son thème si j'en ai connaissance.

Et son thème vous éclaire à chaque fois sur sa personnalité ?
Cela va dans les deux sens. Ce que je perçois de sa personnalité me permet de mieux comprendre le thème, et quelquefois, ce que je vois dans le thème me permet de mieux comprendre la personnalité.

Vous intéressez-vous toujours également à la graphologie ?
Oui, mais moins. Bon, c'est toujours pareil, j'ai étudié, je suis allé à des cours pendant quelques années, mais ça fait déjà pas mal de temps. J'ai passé le premier examen. Seulement ensuite, si j'avais voulu continuer, il aurait fallu quasiment ne faire que ça, ce qui n'était pas envisageable.
Et puis c'est très difficile. Presque plus que l'astrologie, parce qu'il y a beaucoup plus de paramètres. Et une écriture recèle de nombreux pièges.
L'astrologie donne des informations sur un conditionnement. Elle ne révèle pas une personnalité dans son ensemble. Alors qu'une écriture donne une idée de la personnalité, mais à condition d'avoir étudié pendant très longtemps. Et d'être doué pour ça. Parce que quelquefois, les écritures peuvent vous induire en erreur. Parfois, vous avez des gens, dont, par exemple, l'enfance a été brutale sur le plan affectif, etc. Ce que vous verrez de leur écriture – enfin, attention, ce n'est pas valable pour tous les gens qui ont eu une enfance difficile ! – pourra être seulement leur immaturité affective. Et vous ne remarquerez rien d'autre, parce que c'est caché par l'immaturité affective. Vous pourrez avoir quelqu'un d'extrêmement brillant intellectuellement, dans certains cas, ça sera masqué dans l'écriture par cette immaturité affective dominante... C'est pour cela que c'est très compliqué la graphologie. Vous pouvez vraiment être piégé.
Bon, il y a quand même des éléments que vous voyez, comme la mobilité ou le côté statique... Vous pouvez déceler dans une lettre si quelqu'un a une éthique ou pas. Alors qu'en astrologie, si vous avez le ciel de quelqu'un, vous ne savez pas pour autant si la personne a une éthique ou pas.

Comment vous présenteriez-vous : « Françoise Hardy, chanteuse » ?
Je ne sais pas : je ne me vois pas trop comme une chanteuse, mais, en même temps, j'en suis une pour les gens. Je me vois plus comme un auteur, et en même temps, comment dire, il y a des auteurs qui sont dix fois plus forts que moi ! Je n'en tire pas une fierté particulière.
Finalement, ce que j'aurai fait toute ma vie, c'est d'essayer de mettre des mots sur des mélodies. Avec plus ou moins de bonheur, et plus ou moins d'inspiration. Enfin, plus ou moins de bonheur d'inspiration !

Avez-vous des affinités avec la Bretagne ?
Pas tellement, non, je ne suis pas souvent allée en Bretagne, sauf quand j'étais toute petite. Jacques a plus de souvenirs que moi en Bretagne.
J'ai des affinités avec l'Autriche parce que j'ai passé toutes mes vacances, enfant et adolescente, dans une famille autrichienne : ça crée des liens, ça conditionne aussi.
Il y a pas mal d'années, j'avais fait une cure de thalassotérapie en Bretagne. Ce qui m'avait plu, quand on circulait, je ne sais pas si ça a changé depuis, c'était l'homogénéité de l'architecture.
En Corse, malheureusement, il y a des constructions qui sont moches. Parfois, vous voyez des pavillons qui déparent le paysage. Alors que la maison en Bretagne ne dépare pas le paysage. On parle beaucoup d'écologie. Moi-même, Dieu sait si je m'y intéressais quand j'étais toute jeune ! Mais je trouve que ce dont on ne parle pas assez, c'est la beauté architecturale. Cela me chagrine toujours beaucoup de voir, dans Paris par exemple, construire des immeubles qui sont tellement laids qu'on en veut aux autorités.

Avez-vous de nombreux projets pour 2010 ?
Oh non ! J'ai carrément enchaîné deux ans d'écriture et de promotion de mon livre, avec l'album. Je trouve que j'aurai droit à quelques mois de repos, une fois que la promotion de l'album sera terminée.
Il faut que je me repose un peu parce que maintenant, je suis beaucoup plus fragile évidemment qu'avant. Il y a des moments où il faut quand même un peu lâcher prise.

Vous reposerez-vous au soleil corse de votre maison de Monticello ?
Ah non, j'aime vraiment trop être chez moi à Paris. C'est le seul endroit où je me repose. Parce que tout ce que j'aime, c'est lire, et que j'ai tous mes livres à Paris. En Corse, j'en ai moins. Et puis là-bas, il y a beaucoup plus d'obligations domestiques, plus de passage.... C'est vraiment dans mon appartement à Paris que je me sens le mieux. En même temps, mes amis ne sont pas loin, je peux aller dîner avec eux, tranquillement. Ma vie, c'est vraiment Paris, et mon repos aussi.

Vous parlez lecture : auriez-vous un livre coup de coeur à nous conseiller ?
Je peux vous conseiller un écrivain que j'ai découvert il y a quelques années seulement et que je lis et relis à tel point qu'il est devenu ma drogue : c'est Henry James (1843-1916, ndlr). Il a écrit énormément, c'est l'un des plus grands auteurs de la littérature américaine et anglo-saxonne. L'homme est d'origine américaine, mais il a vécu une grande partie de sa vie en Angleterre et il s'est fait naturaliser anglais à la fin. Beaucoup de ses écrits ont été adaptés au cinéma, comme par exemple, « Portrait de femme ». Il est l'auteur de « La coupe d'or », « Les ailes de la colombe »... Son oeuvre est très abondante ! Et moi qui ne suis pas très friande de nouvelle, ou plutôt qui ne l'étais pas jusque-là, j'ai lu ses nouvelles qui ont été publiées par la Pléiade il y peu en bénéficiant de traductions absolument géniales. Du coup, je ne suis plus du tout rebutée par la nouvelle !
Henry James est un maître autant du roman que de la nouvelle. C'est l'un des plus grands écrivains du monde ! On ne peut pas comparer de grands écrivains entre eux, parce que ce qui fait son génie, c'est justement qu'il a un univers et un style à lui. Mais il est au moins, sinon plus, de la dimension d'un Marcel Proust ! Ou d'un Balzac !
Si vous ne le connaissez pas encore, commencez par son petit livre, « Le motif dans le tapis ». Il est absolument génial ! Vous verrez, ça vous donnera envie de lire tout le reste ! Et puis quand vous l'aurez fait, vous aurez vieilli d'au moins deux ou trois ans, parce qu'il a été très prolifique.
Après, vous aurez envie de le relire ! C'est mon cas. Je n'ai pas envie de me disperser à lire les choses qui paraissent, etc., qui sont souvent d'un intérêt très relatif par rapport à de très grands écrivains du passé. Heureusement, il y en a encore quelques-uns dans le présent : comme Patrick Modiano !




Propos recueillis par Frédéric Jambon



(source : http://www.letelegramme.com/ig/loisirs/musique/francoise-hardy-atrocement-normale-07-04-2010-859705.php )
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