Pour le numéro de janvier 2009 du magazine
Rock and Folk Françoise Hardy s'entretenait à bâtons rompus avec Philippe Manœuvre à l'occasion de la sortie de son autobiographie
Le désespoir des singes et autres bagatelles.
Philippe Manœuvre : "On ne sent aucune amertume dans le livre, aucun regret... "Françoise Hardy : "Mais pourquoi de l'amertume ? Je me sens très privilégiée. Ceux qui ressentent de l'amertume ont dû tomber de très haut. Ça ne pouvait pas m'arriver puisque je pensais toujours que ça allait s'arrêter du jour au lendemain."
Philippe Manœuvre : "Dans le livre, vous racontez très bien votre rencontre avec Gainsbourg. Il vous apporte beaucoup."Françoise Hardy : "Souvent, dans ce livre, j'avais à cœur de raconter des choses que je trouvais intéressantes dans l'absolu. Gainsbourg dit à propos de cet album que j'avais enregistré avec mon amie Tuca et dont j'étais très fière :
"Rien ne sert d'avoir de beaux wagons si on n'a pas une locomotive pour les tirer. " Cette phrase-là est tellement importante, chaque directeur artistique devrait la dire aux chanteurs qu'il engage. C'est facile à dire, cela dit. On sait qu'il faut une locomotive mais c'est difficile à trouver. J'ai toujours plus ou moins su quand une chanson en était une. C'est là où on se rend compte qu'il y a des phénomènes conjoncturels qui sont très importants. On peut avoir un album médiocre qui va bien se vendre parce que la conjoncture — qui est multifactorielle et nous échappe complètement — est bonne."