MIchel Berger

Vu sur FRANCE 2 ce WE : Françoise Hardy parlant de sa collaboration avec Michel Berger.

http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/people/64497/le-tragique-destin-de-michel-berger.html
http://www.pluzz.fr/un-jour-un-destin.html



Le tragique destin de Michel Berger

Un jour, un destin sur France 2 revient sur la carrière du chanteur, en insistant sur ses blessures intimes

Ce n'est pas toujours le cas, mais ce nouveau numéro du magazine Un jour, un destin, présenté par Laurent Delahousse, est particulièrement triste. Voici «Michel Berger, messages personnels»,
diffusé en deuxième partie de soirée, sur France 2. La présentation des différents chapitres de l'émission donne le ton de la tragédie du destin qui va s'y jouer: «Blessure d'enfance », « Au nom du père », « Le
coeur brisé », « La mélodie du malheur ». Il faut vraiment avoir été fan du chanteur populaire et compositeur génial (comme le dit un de ses proches, « il suffit d'écouter une ou deux fois ses chansons pour les avoir en tête toute la journée »), disparu il y a presque vingt ans, pour ne pas zapper.

« De Michel Berger, que sait-on ? », interroge Laurent Delahousse comme à chaque début d'émission. L'homme n'a jamais aimé se livrer, précise-t-il. L'histoire sans doute était trop personnelle. C'est ce que l'on se dit aussi en regardant la suite. Derrière l'image romantique, sage, timide de l'artiste, se cachait un être déchiré par la hantise de l'abandon, par la fuite ou par la mort.Michel-Jean Hamburger, alias Michel Berger, a été abandonné à l'âge de 5 ans par son père, qui a déserté, du jour au lendemain, la sphère familiale. Sauf que ce père « n'était pas un poivrot accroché au comptoir d'un zinc », comme le rappelle le journaliste Bertrand Dicale. C'était un illustre personnage, le néphro­logue Jean Hamburger. On l'observe, lors de son admission à l'Académie française, sous la coupole de l'Institut, prononçant un discours où l'on retient ces mots : « Changer de nom comme pour effacer son père. » Images d'archive. Dans l'assistance, Michel Berger et son épouse, la chanteuse France Gall, semblent plus proches de l'ennui que de l'émotion contenue.
Son biographe Éric Didi, son attaché de presse Grégoire Collard, son oncle Roland Haas, mais aussi ses amis, Marlène Jobert, Jean-Jacques Goldman... racontent ce que l'artiste leur avait confié. L'injustifiable comportement du médecin est, lui, interprété par son confrère Gabriel Michel, au diagnostic froid.
Michel Berger, dont les photos en noir et blanc se succèdent, adopte la passion de sa concertiste de mère : la musique. Tout se raconte par le menu : le premier groupe entre copains, dont Jean-Philippe Saint-Geours fut. Le premier contrat avec la maison de disques Pathé Marconi. La photo historique du paysage musical de l'époque pour « Salut les copains ». La rencontre avec Véronique Sanson.
Là, on vibre. La voix sensationnelle de la belle jeune femme d'alors retentit. Leur passion nous enchante. La rupture brutale, inattendue, de la belle terrasse Michel Berger et plombe le téléspectateur. C'est à nouveau la litanie des pleurs.L'arrivée de France Gall dans la vie du chanteur égaye l'atmosphère. « Starmania », ses succès. La séquence sur la disparition de Daniel Balavoine, dont il était très proche, finit par nous donner du vague à l'âme, à nous aussi. Sur le plateau, Françoise Hardy, puis Richard Berry témoignent brièvement. On aurait aimé écouter davantage de chansons de Michel Berger.

Sur la fameuse photo mythique des sixties, il y a le jeune Michel Berger ( à gauche à la 3ème rangée ) : on se demande comment il avait pu se faufiler la, alors qu'il n'avait à l'époque quasiment rien produit ... )

La présence de Michel Berger sur la photo était bien expliquée dans le reportage. Sa maison de disque croyait en son talent d'artiste.

Quant à Françoise elle a toujours été une fan absolue de Michel Berger et lui est restée fidèle d'où son intervention.

Oui, elle croyait en lui et finalement à juste titre, mais à ce moment là, il n'était encore personne sinon un espoir.

On comprend également que les paroles de Message personnel s'adressent à Véronique Sanson. J'ai appris dans cette émission, que Véronique et lui n'ont pas arrêté de s'envoyer des messages par chansons interposées.

J'aime à peu près tous les disques qu'il a faits avec France Gall, qui contiennent quelques chefs d'œuvre, et tout le reste aussi, mais je ne connais pas tout. Lui et France allaient très bien ensemble musicalement. J'ai son album solo de 1973, qui est joli, et sans doute plus que ça (notamment "Demain", réécoutez cette chanson à l'occasion). Tout le monde connaît "Tout pour la musique" je suppose, mais je recommande de réécouter, peut-être qu'on n'a jamais bien écouté... cette chanson a des qualités "planantes", c'est une sorte de paradis céleste et groovy... Quand les voix de France et Michel se mélangent à la fin, c'est juste sublime, idyllique, une ode à la musique, du moins à la musique de Michel Berger...

Sinon, son chef d'œuvre absolu, c'est "La chanson d'une terrienne", qu'il convient d'écouter du début à la fin... La construction du morceau est brillantissime. Le motif fait A-B-C-D-B-A. La composition retombe sur ses pattes, progresse comme de l'aube au soir, jusqu'au mélange des deux crépuscules (celui du matin et celui du soir)... et en toile de fond, le bruissement de la planète, le même soleil qui se lève ou se couche, pour tous les terriens: "partout je suis chez moi...".

Merci Lil'Bear. Je connais beaucoup de chansons de France Gall mais curieusement celle-ci m'avait échappé.... 

Le prochain "Un jour, un destin" sera consacré à Michel Berger ! Vous pourrez réviser.
Samedi 16 novembre 2013 de 00:35 à 02:00 sur France 2 (Rediffusion)
http://television.telerama.fr/tele/magazine/un-jour-un-destin,4474689,emission29340119.php

Merci Lil'Bear pour cette prose étourdissante..
Il ne manquait plus que le mot "transcendantal" dans la liste de tes adjectifs..
Dommage !

Le mot, et non l'adjectif, qui résume ce qu'exprime si bien Lil'Bear, c'est l'osmose entre deux talents et sensibilités exceptionnelles. Je ne vais pas épiloguer sur qui sublime qui, l'addition nous transporte au delà du terre à terre. Dans un univers où il n'y a Plus d'été, j'embarque immédiatement 

Chère Elma, quand je vois le niveau de ta réponse sur ce forum (ainsi que la prose dithyrambique de Lili Bear), je comprends tout à fait pourquoi Françoise n'a jamais voulu tout au long de sa carrière gérer un quelconque "fan-club"..
A bon entendeur: salut !

Lil Bear et Elma se laissent porter par leur enthousiasme, Tommy par son mépris.  Chacun son truc !  
Pourquoi tant d agressivité gratuite ? Mystère...

Dans ce sujet consacré à Michel Berger, il me semblerait plus intéressant de lire des messages concernant directement.... Michel Berger.  

Il y a quelques années déjà, on m'a offert un coffret "Michel Berger" pour Noël. J'y ai retrouvé les albums des années 80 que je connaissais déjà mais aussi beaucoup d'enregistrements plus anciens dont j'ignorais jusqu'à l'existence et c'était passionnant de découvrir l'évolution d'un artiste depuis ses tout premiers 45 tours assez naïfs jusqu'à ses compositions purement instrumentales. Il est clair que c'était un musicien jusqu'au plus profond de lui.

Après, je n'ai pas toujours tout aimé. Souvent ses textes étaient nettement moins aboutis que ses mélodies mais bon, au global, ça sortait quand même du lot.  

Moi aussi je préfère avant tout ses mélodies et justement, c'est ce que FH privilégie depuis toujours. Leur collaboration est une sorte d'évidence, même si Françoise en "a bavé" dans la réalisation

Françoise a souvent cité la chanteuse Patricia dont elle aimait la chanson "Quand on est malheureux" que lui avait composée Michel Berger. Voici une autre chanson de Michel Berger que chantait Patricia. C'est absolument renversant. Détail: elle finit à 2:40 (après ce n'est que du silence).

Les filles n'apprennent qu'à sourire... Est-ce qu'une fille peut dire "je t'aime" ?
Quelles paroles étranges...   

Alexandre a écrit:

Les filles n'apprennent qu'à sourire... Est-ce qu'une fille peut dire "je t'aime" ?
Quelles paroles étranges...   

Pris au pied de la lettre, cela paraît absurde, et pourtant, avec la musique qui les accompagne, le sentiment me paraît limpide... A travers Patricia, Berger (s'il a écrit les paroles avec la musique, ce que je crois être le cas) exprime la timidité d'une fille qui n'ose pas confier son cœur amoureux, ni sortir de sa condition de fille sage et bien élevée. Le thème a été beaucoup traité, pourtant, avec Barbara et son "Je ne peux pas dire je t'aime", Christophe et ses mots bleus, et Françoise elle-même dans son prologue du Message personnel... "Ces mots j'aimerais vous les dire, je veux, je ne peux pas..."

Des personnes partagent leur collection de 45t sixties sur YouTube. Elles ont exaucé mes voeux en offrant deux chansons de Patricia composées par Michel Berger que je ne connaissais pas encore! 

Une preuve de plus - pour mes oreilles du moins - que les chansons de Berger sont à l'épreuve du temps! Et si jamais Françoise ne les connaissait pas, faites passer! 

Ce qui me frappe avec ces chansons composées par Berger pour Patricia, ou pour Isabelle, ou d'autres, c'est qu'il tente de leur construire un monde, de faire d'elle des personnages au milieu de cet univers (ici "Patricia" est directement nommée, de même pour Isabelle il y avait "La journée d'Isabelle"). C'est seulement ce que Berger imagine. Gainsbourg faisait pareil, mais Berger est plus romantique.  

J'ignore s'il est en fait plus intéressant, artistiquement, de vouloir faire du sur-mesure pour des chanteuses qui ne sont pas auteur. Leur faire "jouer" un personnage pour chaque album peut être tout aussi intéressant. De toute façon, je crois qu'il est impossible pour un "créatif" de faire autre chose que du subjectif. Il faut donc qu'ils inventent, qu'ils transposent. Patricia, Isabelle ou d'autres, lorsqu'elles chantent des chansons de Michel Berger, deviennent des personnages de Michel Berger, des femmes telles qu'il les dessine.  

Avec Françoise ce fut différent. Mais dans les années 70 Michel Berger avait un peu évolué, son travail avec France Gall allait aussi être différent - et son inspiration de conteur/faiseur (mêlée d'humanisme) davantage s'épanouir avec la comédie musicale. Ses chansons des années 60 sont presque un peu des ébauches de comédie musicale. En tout cas en deux ou trois minutes, Michel Berger à chaque fois livre des chansons vibrantes de vie et de sentiments, avec de la lumière, des degrés d'intensité, quand ce n'est pas tout simplement renversant de mélancolie. 

Patricia chantait très bien. Elle n'est jamais lourde dans l'emphase - en tout cas pas lorsqu'elle chante du Michel Berger.