En février 1997, pour le magazine
Pop Meeting, Françoise Hardy retrouvait le chanteur de "Blur", Damon Albarn, accompagné d'Alex, le bassiste du groupe.
Pop Meeting : "Que pensez-vous des collaborations de plus en plus nombreuses entre artistes français et anglais ? Alex : "C'est une sorte d'eurotunnel musical, n'est-ce pas ? ."
Damon :"C'est une manœuvre politique, les gouvernements tentent ainsi de favoriser l'unification de l'Europe (rires) ! "
Françoise : "Étant introvertie, je suis anti-collaboration (rires) ! Pour faire des chansons dignes d'intérêt, il faut aller au bout de soi-même. Et si l'on tente de collaborer avec des artistes qui ont une personnalité très marquée, un univers connu, on fait quelque chose d'hybride. On emprunte l'univers de l'autre ou c'est lui qui emprunte votre univers. Il vaut mieux collaborer dans un esprit de pur divertissement, pas pour de vraies créations. "
Damon : "En général, les Anglais maîtrisent si mal les langues étrangères que cette collaboration se fait souvent en anglais."
Françoise : "En tout cas, la collaboration entre artistes est difficile, car il doit s'agir d'un véritable échange. On doit à la fois être sur la même longueur d'onde et à même de se compléter, avoir un échange d'égal à égal. De telles rencontres sont rares."
Damon : "C'est plus souvent un moyen pour l'artiste de satisfaire sa vanité. La célébrité nous donne la chance de travailler avec des gens qu'on a toujours admirés. Il en résulte souvent une auto-satisfaction, rien de plus. Notre collaboration avec Françoise s'est révélée fructueuse, car elle a écrit les paroles. L'association était authentique, sincère, et le résultat fut excellent."
Françoise : "Une collaboration comme la nôtre, plus ponctuelle, est beaucoup plus facile à mettre en place. C'est un peu comme celle de Valérie Lemercier et Divine Comedy, c'est le fruit d'une sympathie et d'une admiration mutuelles. On le fait pour s'amuser, mais ce n'est pas une étape fondamentale dans le parcours de chacun."