Françoise Hardy dans Elle en 1965 (4ème extrait)

Dans le numéro de Elle du 25 janvier 1965, Claude Berthod proposait à Françoise Hardy de mieux la faire connaître le temps d'un tête à tête.

MES COMPLEXES ont grandi avec moi. Quand j'ai commencé, à l'école, à dépasser toutes les autres d'une tête, à être toujours d'une année à l'autre, la plus jeune, la plus grande, la plus maigre et la plus moche, je me suis mise à devenir tellement gauche, tellement mal dans ma peau qu'il ne me restait qu'une solution : devenir aussi la première de la classe. La forte en thème, la besogneuse méprisée des cancres bien plus doués et bien habillés.

ÊTRE AMOUREUSE, c'est être malheureuse : inquiète, jalouse, jamais tranquille ! Mais quand on ne l'est pas, c'est fou ce qu'on s'ennuie. Être heureuse, ce n'est pas un état, c'est une grâce qui vous est accordée cinq minutes par semaine... ou par mois. Ou jamais. Généralement la grâce de désirer très fort quelque chose qui va enfin se réaliser. Le bonheur c'est le cœur qui bat, la tête qui éclate, la gorge sèche. C'est fou ou ça n'est pas. Dès qu'on s'installe dans le ronron, on s'ennuie.

C'est amusant de voir à quel point la perception de Françoise Hardy sur elle-même est très en contradiction avec la description qui en est faite aujourd'hui sur le site GET THE LOOK

L'icône beauté : Françoise Hardy

Rarement une star française aura autant marqué son temps, en France et dans le monde : la divine Françoise Hardy s'est très vite imposée comme l'égérie absolue des sixties, à la fois lolita mutine et garçonne androgyne. Chanteuse, mannequin, actrice ... La sibylline icône touche à tout, avec talent et succès.

Née en 1944 à Paris, Françoise Hardy grandit entourée d'une mère célibataire et d'une soeur cadette. Adolescente complexée, la jeune fille obtient son bac en 1961 et réclame une guitare en récompense. Dès lors, la belle écrit et compose sans relâche. Signée sur le label Vogue, elle sort en 1962 le titre "Tous les garçons et les filles", qui s'impose vite comme un véritable tube.

Sa carrière lancée, Françoise Hardy devient la coqueluche de la jeunesse et son immense popularité atteint le Canada, le Japon, le Danemark, l'Espagne, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ... Partout, le style et l'allure garçonne de la jeune chanteuse sont copiés et la star suscite l'hystérie, ce qui la perturbe et la met mal à l'aise... Le cinéaste Roger Vadim lui fait faire ses premiers pas au cinéma dans "Château en Suède" en 1963.

Sa ligne parfaite, ses longs cheveux bruns frangés et surtout son merveilleux visage au regard félin lui valent les attentions des couturiers André Courrèges, Yves Saint-Laurent, Pierre Cardin ou encore Paco Rabanne, qui voient en elle l'incarnation de la beauté moderne. La moue boudeuse de Françoise Hardy s'affiche ainsi partout, sous l'impulsion de son compagnon de l'époque, Jean-Marie Périer, photographe de la revue Salut les Copains.

Aujourd'hui encore, Françoise Hardy continue d'inspirer. Ainsi, on a pu entendre sa chanson "Le temps de l'amour" en bande-son de "Moonrise Kingdom", film d'ouverture du Festival de Cannes 2012], et son visage s'affiche sur une ligne de tee shirts de la marque Maje. Une égérie totalement intemporelle.

(source : http://www.get-the-look.fr/article/l-icone-beaute-francoise-hardy_a1947/1 )

Ce qu'on a franchement du mal à croire, c'est qu'elle ait pu être "moche". Remarquez qu'il y a de très belles femmes dont les photos d'enfance ne laissaient a priori rien présager de tel.

Marrant, pour moi ce fut plutôt le contraire.

Moi ce que je trouve positif, c'est sa réaction vis-à-vis de ses complexes, somme toute assez classiques chez les adolescent(e)s : devenir aussi la première de la classe. C'est quand même mieux que de se morfondre dans son état de mal être . En attendant elle décrit très bien comment à cet âge on peut mal vivre la différence, ou ce qu'elle perçoit comme tel. J'ai plus de mal lorsque FH dit qu'Être heureuse, ce n'est pas un état, c'est une grâce. Les relations, amoureuses ou autres, sont bien le reflet de ce que l'on est et l'on veut, non pas un cadeau divin. D'ailleurs lorsqu'elle dit c'est fou ce qu'on s'ennuie, elle illustre bien son incapacité à vivre une relation sereine. Sa description du bonheur montre en tous cas qu'elle l'a rencontré, et c'est tant mieux pour elle!