Elma Critique du forum
Nombre de messages : 2089 Age : 64 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/08/2007
| (#) Sujet: 4 novembre 2012 - La croix Ven 9 Nov 2012 - 12:45 | |
| Françoise Hardy et Benjamin Biolay, portraits croisés par Jean-Yves DANA - L’Amour fou, 27 e disque de Françoise Hardy, marque ses cinquante ans de carrière. - Vengeance, 7 e livraison de Benjamin Biolay, succède à La Superbe, l’album phénomène de 2009. Elle a près de 69 ans, lui bientôt 40. Elle est liée depuis 1994 au label Virgin Music, chez EMI. Lui l’a quitté en 2009 pour s’épanouir dans le giron d’une maison de disques indépendante, Naïve. Elle s’est opposée à François Hollande en raison de son projet de réforme fiscale lors de la dernière élection présidentielle, lui a fait partie de son comité de soutien… Malgré toutes leurs différences, Françoise Hardy et Benjamin Biolay se ressemblent comme deux Capricorne (elle est née un 17 janvier, lui trois jours plus tard). Deux enfants timides et terribles dont les œuvres sont habitées par une même urgence à fleur de peau, un même plaisir à chanter les tourments des relations sentimentales, pour les dépasser peut-être.
Egérie
Françoise Hardy est l’égérie de générations d’artistes, Benjamin Biolay le créateur de mots et de notes d’une constellation d’interprètes. Il a du reste écrit une chanson pour elle en 2004, L’Ombre de la Lune. Sur leurs nouvelles livraisons, ces deux-là semblent à nouveau se répondre : « J’ai toujours été attirée par le même type d’hommes, et mes comportements inadéquats ont eux aussi toujours été les mêmes, hélas », se confie la chanteuse dans la présentation de L’Amour fou, disque dense, lent, rempli de piano mélancolique et de cordes vibrantes. « Toi mon amour je t’aime et tout ça me perdra », rétorque son alter ego dans Marlène déconne, un titre de Vengeance, album fragile, charnel, à l’âme pop et romantique, rock et soul, rap et lyrique.
Emotions
Plus encore que sur ses créations précédentes, Françoise Hardy trempe sa plume dans l’encre des émotions qui se réveillent les nuits sans lune. Nuits d’insomnies, de doutes ou de mésaventures. Dès les premiers accords de piano de L’Amour fou, signés Thierry Stremler, la chanteuse emporte son auditeur dans un paysage sonore voisinant avec la littérature romantique. Univers romanesque, anachronique, dans lequel sa voix lancinante, vibrante, affleurante, trouve aisément sa place. Cette chanson mystérieuse, qui ouvre le bal, puise sa chair, dit-elle, dans la lecture de L’Américain, de Henry James, nouvelle amoureuse au dénouement implacable. La chanson déroule avec affres et dialogues les tourments d’une comtesse vieillissante, sans doute, d’un temps révolu, convoquée en urgence au chevet d’un jeune galant sur le point de succomber – au sens propre – par amour pour elle… On entend, entre les lignes d’une partition nocturne, la fraîcheur matinale, les toilettes qui se froissent, la calèche qui se dépêche, la stupéfaction de la comtesse, étonnée et soucieuse de paraître belle encore…
Autoportrait
Sans doute cette entrée en matière est-elle une pièce de l’autoportrait au miroir brisé de l’interprète des âmes en peine dépeinte sur la pochette rouge du disque. Comme les neuf autres chansons de l’album, dont un texte de désespoir de Victor Hugo, Si vous n’avez rien à me dire (« pourquoi venir auprès de moi »). Ou la douceur suffocante de Mal au cœur, le trouble érotique de Soie et fourrures, celui plus vertigineux de Pourquoi vous ?, le mysticisme des Fous de bassan, le mélange de frêle attente et de vaine espérance de L’Enfer et le Paradis…
Epopée intime
La même source irrigue l’album de Benjamin Biolay, son septième depuis 2001. Vengeance : si l’on en croit la chanson titre, qui invite à vivre et laisser vivre, le propos n’est pas de crier mais de dépasser la vengeance. Dans la veine du précédent album, en 2009, qui incitait à garder « la superbe » dans le chaos, le disque poursuit l’épopée intime du chanteur, son errance urbaine et noctambule (dans Belle époque, duo avec le rappeur Oxmo Puccino, notamment), son exploration des effondrements vertigineux et des nouveaux départs. L’album s’ouvre avec Aime mon amour, résignation lucide plus que cruelle d’un homme à laisser partir la femme aimée et injonction à la choyer adressée au nouvel élu. La passation après les sanglots : « puisqu’elle est à toi désormais » ; le renoncement après l’affliction : « Et oublie mon nom à jamais. »
Apaisement
Suit le temps de Profite (en duo avec Vanessa Paradis, dont Biolay signe le prochain album) : l’indépendance tourbillonnante, nouvellement acquise, remplace l’apathie d’après la rupture. Confusion des sentiments. Et, plus loin, l’enfoncement Sous le lac gelé : le bonheur comme les secrets et les peines couvent sous le givre. Les inflexions de Biolay rappellent alors la voix rauque et rock de Bashung. Un point culminant de l’album qui, malgré ses heures sombres (Personne dans mon lit, Le sommeil attendra), file vers une lumière apaisante grâce aux appels à l’aide (Trésor trésor) et aux méditations (La fin de la fin), reléguant finalement le passé douloureux au rang de « confettis » jaunis.(source : http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Actualite/Francoise-Hardy-et-Benjamin-Biolay-portraits-croises-_EG_-2012-11-04-871978 ) |
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Alexandre Modérateur
Nombre de messages : 3574 Age : 51 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/08/2007
| (#) Sujet: Re: 4 novembre 2012 - La croix Sam 10 Nov 2012 - 11:40 | |
| C'est bizarre de les associer pour la seconde fois (après l'émission sur Canal+). Du coup l'article est un peu déséquilibré même si on sent une bonne adhésion pour le disque de Françoise Hardy. |
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Elma Critique du forum
Nombre de messages : 2089 Age : 64 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/08/2007
| (#) Sujet: Re: 4 novembre 2012 - La croix Sam 10 Nov 2012 - 11:52 | |
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| (#) Sujet: Re: 4 novembre 2012 - La croix | |
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