Le 5 novembre 2012 sortait
L'amour fou, le nouvel album de Françoise Hardy. Profitons de l'occasion pour passer en revue les 10 chansons de l'opus.
Aujourd'hui :
Mal au coeur La musique est de Thierry Stremler et les paroles de Françoise Hardy.
La chanson évoque une passion naissante. Perdue dans l'incompréhension de ce qui lui arrive, une femme parle de ses sensations physiques et mentales auprès de sa sœur et de son docteur. A mesure qu'elle énumère ses symptômes, censés être dus à une maladie non encore identifiée, elle prend conscience qu'il s'agit en fait de la manifestation de son état amoureux, de sa passion grandissante et de sa dépendance vis-à-vis de l'homme qu'elle aime.
En accord avec ce principe, le texte fait la part belle aux expressions à double sens. Quelques exemples :
- les bouffées de chaleur et le mal au cœur désignent à la fois une sensation de nausée et une très grande dépendance sentimentale
- l'expression "tremblements et stupeurs" (qui rappelle par ailleurs
Stupeurs et Tremblements, le roman d'Amélie Nothomb ) renvoie tout autant aux signes d'une maladie qu'à ceux d'un émoi passionnel.
La musique dispense une atmosphère pleine de plénitude à peine troublée par les questionnements de la femme sur son état amoureux.
Après analyse, la femme assume son bien-être d'amoureuse, allant jusqu'à dire :
"Je nage dans le bonheur en tout mal en tout déshonneur". On notera d'ailleurs que ce détournement de l'expression "en tout bien, tout honneur", lève une éventuelle ambiguïté en évoquant clairement un amour partagé et concret, là où les premiers mots de la chanson auraient pu laisser penser à un amour idéalisé et platonique.
Avec Françoise Hardy, le bonheur amoureux ne peut cependant qu'être un état passager... Quelques menaces sont présentes dans cette peinture idyllique : une addiction à l'être aimé transparaît tout au long de la chanson ("
J'ai tellement mal au cœur, allez vite le chercher docteur !") et quelques inquiétudes sont identifiées (
"Privée d'amortisseurs, le risque est majeur", "
D’où vient votre air songeur ? Faut-il avoir peur ? Vous en pensez quoi, ma sœur ?")
Après les drames évoqués dans les deux premières chansons de l'album, ce troisième titre permet de faire une pause emplie d'une certaine félicité contemplative....