Françoise Hardy : "Une médium m'a ouvert la voie"
Chaque mois, une personnalité revient sur un moment de prise de conscience spirituelle ou existentielle. Ce mois-ci, Françoise Hardy.
Bertrand Révillion
Elle vous accueille avec gentillesse dans son appartement parisien, se love dans son canapé, disponible pour évoquer sa démarche spirituelle.
D’emblée, on découvre une Françoise Hardy passionnée par le sujet : « La question spirituelle m’a toujours taraudée… Dieu comptait beaucoup dans mon enfance. J’étais une petite fille très pieuse ! J’ai baigné dans le catholicisme, avec lequel j’ai pris mes distances à l’adolescence. Trop de pesanteurs, de moralisme… Il m’a fallu tâtonner pour trouver d’autres voies. »
L’époque tourne alors le regard vers l’Orient et ses sagesses millénaires. Après le tourbillon du vedettariat « peu propice à l’intériorité », Françoise Hardy fréquente les rayons « spiritualités » des librairies. Elle découvre le maître indien Krishnamurti. Mais elle finit par le trouver « déconnecté des réalités quotidiennes ». Un ami lui offre alors les Dialogues avec l’ange (de Gitta Mallasz (Aubier, 2007)), transcription d’une expérience spirituelle vécue pendant la Seconde Guerre mondiale par une jeune Hongroise, qui transmet des « paroles de vérité » dont elle affirme qu’elles ne viennent pas d’elle. Un livre qui prépare sans doute Françoise Hardy à l’une des grandes rencontres de sa vie…
« Un jour, un journaliste suisse m’a passé un enregistrement intitulé “Omnia Pastor”. Omnia est le pseudonyme d’une médium qui a transmis la pensée de Pastor, surnom d’un guide spirituel non incarné… J’ai immédiatement adhéré à ses réponses lumineuses. » Ce qui intéresse Françoise Hardy dans la pensée d’Omnia Pastor, c’est notamment la manière qu’elle a de démonter les arguments selon lesquels la présence du mal rend impossible l’existence d’un Dieu.
« On croit que Dieu est un Père bienveillant qui doit protéger ses enfants, et on ne Lui pardonne pas tous les malheurs inhérents à la condition terrestre qui, le plus souvent, ont l’homme pour cause ! Ou bien on voit de la “cruauté divine” dans des cataclysmes qui ne sont que les conséquences des lois qui régissent le monde matériel. »
Françoise Hardy n’hésite pas à se dire croyante. « Je ne crois pas au Père omnipotent des catholiques, mais en un principe créateur, une supraconscience. De même qu’il y a des hiérarchies ici-bas – le minéral, le végétal, l’animal, l’humain –, je crois qu’il y a aussi des hiérarchies dans l’au-delà, auxquelles appartiennent des êtres intermédiaires entre Dieu et nous, et qui correspondent à des paliers de l’évolution spirituelle. Lorsqu’un proche ne va pas bien ou que je ne vais pas bien, je m’adresse à ces êtres invisibles pour qu’ils nous aident à acquérir la force de supporter les malheurs inhérents à notre condition humaine. »
Elle n’en dira pas davantage : « Il est aussi difficile à la bactérie d’imaginer l’homme qu’à l’homme d’imaginer Dieu, cet absolu inconnaissable… »
source : http://www.psychologies.com/Culture/Philosophie-et-spiritualite/Le-jour-ou/Articles-et-Dossiers/Francoise-Hardy-Une-medium-m-a-ouvert-la-voie