En décembre 1966, Françoise Hardy faisait la couverture du mensuel
Formidable. Jean Nouailhac lui consacrait un article intitulé
Françoise Hardy s'anime... au cinéma.
Petit monde hétéroclite et voyageur, en couleurs, en cinérama et en vitesse, "Grand-Prix" a promené ses champions, ses bolides et ses vedettes, à travers l'Europe. Sur le plateau où l'amitié et le métier se transcrivaient en quatre langues, on parlait français, italien, allemand et anglais...
L'aventure était au coin de la piste, derrière la caméra où mécaniciens et pilotes, techniciens et acteurs fraternisaient dans le tintamarre assourdissant des compétitions. C'était du cinéma... C'est vrai : c'était aussi autre chose. De ces cinq mois passés sur les pistes, Françoise a gardé le meilleur souvenir...
Sans doute aussi a-t-elle eu le temps de passer en revue sa propre aventure, celle d'une écolière bien sage du cour La Bruyère, amoureuse d'une guitare, d'une rose et d'une chanson. La chance avait frappé à sa porte le 14 novembre 1961 : les disques Vogue lui signent ce jour-là, un contrat d'un an.
Un an plus tard, le 8 octobre 1962, elle chante son tube "Tous les garçons et les filles " à l'émission télévisée d'André Salvet "Toute la chanson" ; la voilà catapultée directement dans le petit monde des idoles. Son style sport sophistiqué a conquis en moins de deux un public qui ne demandait que ça.
Et pourtant, elle nageait à contre-courant dans une génération pas encore "perdue" mais abandonnée à elle-même qui se saoulait déjà du bruit confus des guitares électriques et des pots d'échappement trafiqués. La bombe "Beatles" arrivait en France chez des jeunes qui allaient se jeter à corps perdu dans les rythmes nouveaux venus d’Angleterre.
A force de talent et de persévérance, elle s'est imposée avec des chansons d'amour triste jusqu'à devenir la muse de sa génération. Johhny, Sylvie, R. Anthony sont ses amis, mais Barbara est son idole.