Nombre de messages : 9972 Age : 61 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/08/2007
(#) Sujet: 3 janvier 2017 - Gala Mar 3 Jan 2017 - 19:18
GALA Thomas Durand | mardi 3 janvier 2017 à 14:30
Jugée perdue par la médecine en 2015, elle revient de loin. L’amour des siens a été plus fort que la mort. Elle en a fait un livre déjà écoulé à 40 000 exemplaires. Mais il reste à Françoise tant de belles choses à dire encore, notamment à son fils Thomas…
« Mais enfin, vous êtes comme tous les journalistes ! Vous n’écoutez pas ce qu’on vous dit ! » L’accueil, sur le pas de sa porte, est frontal. Malgré ses indications à l’interphone, nous avons pris un escalier de service, au lieu de l’ascenseur ouvrant sur le palier de son appartement parisien. Elle nous pardonnera, en lisant ce papier, de l’avoir fait exprès. Histoire d’engager la conversation. Pas facile de se présenter à Françoise Hardy, icône de la chanson française, consultante des astres et de l’au-delà. Miraculée, tout court. Affaiblie par son cancer du système lymphatique, découvert en 2004, la chanteuse est entrée à l’hôpital, en mars 2015. Mauvaises configurations des étoiles. Alors qu’elle prend une douche dans sa chambre, elle perd l’équilibre et chute. Bilan : de multiples fractures et, suite au choc, un œdème pulmonaire qui la plonge dans un état d’inconscience. Pendant son long sommeil, son crabe, lui, reste bien vivace, meurtrissant chair et rêves. Revenue d’entre les morts, grâce à « une chimiothérapie de la dernière chance » acceptée par Jacques Dutronc et leur fils Thomas, Françoise s’est mise à l’écriture. Sorti début novembre, son livre Un cadeau du ciel… (éditions des Equateurs) raconte sa lente résurrection. Face à nous, la suppliciée n’a rien perdu de sa grâce. Son extrême rectitude fascine. Ses élans de tendresse émeuvent. Elle vous fixe de son regard bleu-gris, puis, à plusieurs reprises, scrute l’azur. Elle est autre, elle est ailleurs. Mais pas si insaisissable… Gala : Vous avez écrit Un cadeau du ciel… pour comprendre ce qui s’était passé durant votre hospitalisation. Pourquoi vous encombrer de ces souvenirs ? F. H. : Ce n’était pas vraiment une volonté de ma part. On m’a dit les choses petit à petit. Le soir, seule dans ma chambre d'hôpital, je me sentais terriblement angoissée. Bien qu’abrutie de morphine, je mesurais l’ampleur du désastre, sans trop savoir pourquoi je ne pouvais plus me servir de mon bras droit, ni marcher. Par la suite, j’ai appris que ma fin avait été annoncée à Jacques et à Thomas. Savoir que je leur avais infligé un tel choc, malgré moi, m’a bouleversée. J’ai tenté de comprendre pourquoi j’étais encore là, alors que tous les médecins m’avaient jugée perdue. (…)
Gala : Longtemps, vous avez été une amoureuse dans l’attente. Etes-vous encore sensible aux témoignages d’affection de vos proches ? F. H. : Si je reste trop longtemps sans nouvelles de Thomas, je m’inquiète un peu. Idem pour Jacques, avec lequel je communique surtout par mails. Les siens, souvent amusants, sont évidemment très brefs. Vous me rappelez d’ailleurs qu’il ne m’a pas donné signe de vie depuis un petit moment, je vais devoir me manifester. D’autant plus que je suis récemment tombée sur une jolie photo de nous, jeunes, que je n'avais jamais vue et que j’aimerais lui envoyer. En général, je n’écris pas pour qu’on me réponde. Avec Jacques et Thomas, c’est un peu différent. Quand Thomas est par monts et par vaux, j’utilise Internet pour le géolocaliser ! (Rires) Je ne veux pas l’embêter. Quand il est à Paris et ne répond pas à un SMS, là, par contre, je commence à me poser des questions… (Rires) (…)
Gala : Dans votre livre, vous évoquez de façon très touchante la gêne que vous éprouvez, alors que Thomas assiste à l’une de vos séances de rééducation. Est-ce important pour vous de rester une mère idéale dans son regard ? F. H. : J’aurais préféré éviter cette situation. Jacques m’a souvent répété que Thomas est très sensible et je le pense aussi. Peut-être se réjouissait-il de ce léger mieux que mon kinésithérapeute tenait à lui exposer. Personnellement, je n'étais pas sûre qu’il s’agisse de larmes de joie, quand j’ai vu ses yeux s’embuer. Je m’en voulais de lui infliger le triste spectacle d’une maman malade, toute tordue, à peine capable de se tenir debout. Thomas lira peut-être mon livre, quand je ne serai plus là. Pour l’instant, il travaille et il n’a vraiment pas besoin de revivre les épreuves que je lui ai fait traverser.
Gala : Thomas n’est plus un petit garçon… F. H. : J’exagère peut-être sa vulnérabilité. Thomas s’est émancipé très tôt. Mais pour moi, il n’a pas d’âge. Et avec tout ce qu’on a vécu…
Gala : Vous n’évoquez jamais votre disparition ? F. H. : J’ai écrit le titre Tant de belles choses, dont on me parle souvent, après le diagnostic de mon lymphome, il y a plus de dix ans. A l’époque, Thomas craignait déjà de perdre son grand-père qu’il adorait. Alors que nous fêtions mon anniversaire et celui d’une amie, au restaurant, il s’est levé de table. Notre amie, assise en face de lui, m’a dit qu’il s’était isolé pour pleurer. Son chagrin m’a remuée, au point de m’inspirer le texte de Tant de belles choses, le lendemain. Cette chanson a fait pleurer Jacques. Imaginez la fierté que j’en tire ! (Rires)
Gala : On vous sent inquiète de la capacité de Thomas à faire votre deuil… F. H. : Il s’est presque excusé d'avoir accepté, avec son père, que l'oncologue m'administre les chimios de la dernière chance. Je l’entends encore me dire : « Je savais que tu rêvais de mourir dans ton sommeil, mais le médecin a évoqué la possibilité que tu ailles mieux avec ce traitement. Nous ne pouvions pas refuser. » Thomas est entouré d’amis. Mais j’aimerais tant qu’il connaisse à son tour le bonheur d’être parent… (…)
Propos recueillis par Thomas Durand Retrouvez l'intégralité de notre grand entretien inédit avec Françoise Hardy dans le magazine Gala en kiosque ce mercredi 4 janvier.
Nombre de messages : 597 Age : 75 Localisation : Royaume Uni Date d'inscription : 02/01/2010
(#) Sujet: Re: 3 janvier 2017 - Gala Mer 4 Jan 2017 - 2:14
luc Fanissime
Nombre de messages : 1653 Age : 72 Localisation : BELGIQUE Date d'inscription : 20/07/2009
(#) Sujet: Re: 3 janvier 2017 - Gala Mer 4 Jan 2017 - 10:39
Lu dans GALA ce 4 janvier 2016 : Couple de légende, ils ont passé leurs vies à s'attendre, se fuir et se retrouver. La mort, que Françoise Hardy a frôlée en 2015, leur a permis de mesurer la force de leurs sentiments, aussi singuliers que puissants. Quand la chanteuse évoque Jacques Dutronc, le père de son fils Thomas, c'est un peu plus qu'un « message personnel ». C'est une déclaration d'amour. Bouleversante. Il a infligé à cette angoissée de naissance, fille d’un adultère et femme jamais suffisamment rassurée sur son pouvoir de séduction, les plus grands maux d’amour. Elle a dédié à ce garçon choyé par sa mère, éternel playboy au cigare et au charme incandescents, les plus beaux mots d’amour. Variations sur le même « t’aime ». Souffrir pour Jacques Dutronc ne fut pas vraiment souffrir pour Françoise Hardy. Tout comme fuir Françoise Hardy n’était peut-être qu’une manière de lui donner rendez-vous pour Jacques Dutronc… Cinquante ans après leur première rencontre arrangée par un directeur artistique, malgré les envolées, fugues, contretemps et anicroches, la partition reste infinie entre ces deux-là. Rencontrer Hardy, c’est inévitablement aborder Dutronc. Dans le modeste confort de son appartement parisien, tenant plus du refuge que d’une suite VIP, Françoise feint de s’étonner de la curiosité des journalistes pour leur couple. Menant des vies séparées depuis la fin des années 90, ils n’ont pourtant jamais dissolu leur mariage, célébré à Monticello, en Corse, en 1981. Madame prétexte des raisons administratives. Parade qui tombe pour peu qu’on lui cite les passages de son dernier livre Un cadeau du ciel… (Edition des Equateurs), dans lesquels elle cite abondamment Thomas, l’enfant de l’amour né en 1973, mais tout autant Jacques, son « veuf imminent » redevenu « mon mari ». Atteinte d’un cancer du système lymphatique, diagnostiqué en 2004, Françoise Hardy a frôlé la mort en 2015, après une mauvaise chute… à l’hôpital, où elle espérait soigner un début de grippe. Choc brutal, mais salutaire. Plongée dans un état d’inconscience, Françoise a voyagé de l’autre côté du ciel, mais une chimiothérapie de la dernière chance – décidée par Thomas « et Jacques », tient-elle à préciser – l’a ramenée du côté des vivants. Un cadeau du ciel… raconte sa lente résurrection. Et son envie de vivre, qui semble la surprendre la première. Manquait-elle de gratitude envers la vie, avant de revenir d’entre les morts ? Elle coupe : « Je me suis toujours sentie privilégiée. Y compris dans ma vie sentimentale. J’ai eu la chance d’aimer un homme qui en valait vraiment la peine. » Elle dit avoir écrit son livre, comme un détective mène l’enquête : « Le soir, seule dans ma chambre d’hôpital, je me sentais terriblement angoissée. Bien qu’abrutie de morphine, je mesurais l’ampleur du désastre, sans trop savoir pourquoi je ne pouvais plus me servir de mon bras droit, ni marcher. Par la suite, j’ai appris que ma fin avait été annoncée à Jacques et Thomas. Savoir que je leur avais infligé un tel choc, malgré moi, m’a bouleversée. J’ai tenté de comprendre pourquoi j’étais encore là, alors que les médecins m’avaient jugée perdue. » Françoise Hardy est une survivante… qui ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour « les hommes de (sa) vie ». « Si je reste trop longtemps sans nouvelles de Thomas, je m’inquiète un peu. Idem pour Jacques, avec lequel je communique surtout par mails. Les siens, souvent amusants, sont évidemment très brefs. Vous me rappelez d’ailleurs qu’il ne m’a pas donné signe de vie depuis un petit moment, je vais devoir me manifester », souffle-t-elle, comme si évoquer son fils impliquait de convoquer son père dans la foulée. Jacques, lui, a bien craint que Françoise ne se relève plus jamais de son lit de souffrances. « C’est ce qu’on m’a rapporté, nuance la suppliciée. C’est peut-être une interprétation. Quoique… Il a toujours cru qu’il mourrait avant moi, alors que c’est un phénix qui renaît toujours de ses cendres, comme ses amis Johnny et Eddy ! Pour ma part, je ne pense pas que je lui survivrais longtemps, s’il venait à disparaître avant moi. Jacques est un grand angoissé. Tout récemment, il a perdu son frère et il s’est imaginé le prochain sur la liste. Je lui ai retorqué qu’un peu d’eau avant le temps de couler sous les ponts ! » Leur jeunesse a peut-être foutu le camp, mais pas la tendresse. « Nous n’avons jamais manqué de tendresse l’un pour l’autre, confirme Françoise,mais quand on est jeune, la jalousie et la possessivité gâchent pas mal de choses. A notre âge, nous sommes débarrassés de ce genre de sentiments. Et la distance, lui vivant en Corse, moi à Paris, apaise peut-être encore plus la relation ! » L’été dernier, Françoise a rejoint Jacques et la nouvelle compagne de ce dernier, en Corse. « Jacques a été charmant. Quand il l’est, je le suis aussi. Enfin, j’espère ! », plaisante-t-elle. Sait-elle seulement ce qu’ils ont admiré l’un chez l’autre ? « Jacques a éprouvé des sentiments profonds pour moi, mais j’ignore si je lui ai inspiré de l’admiration », confie Françoise. Elle délivre la réponse, sans s’en rendre compte, au moment d’évoquer la chanson Tant de belles choses, écrite pour leur fils Thomas. « J’ai écrit ce titre, après le diagnostic de mon lymphome, il y a plus de dix ans. A l’époque, Thomas craignait déjà de perdre son grand-père qu’il adorait. Alors que nous fêtions mon anniversaire et celui d’une amie, au restaurant, il s’est levé de table. Notre amie, assise en face de lui, m’a dit qu’il s’était isolé pour pleurer. Son chagrin m’a remuée, au point de m’inspirer le texte de Tant de belles choses, le lendemain. Cette chanson a fait pleurer Jacques. Imaginez la fierté que j’en tire ! » Françoise Hardy et Jacques Dutronc, un amour infini… Retrouvez l'intégralité de notre grand entretien inédit avec Françoise Hardy dans le magazine Gala en kiosque ce mercredi 4 janvier. Crédit photo ouverture Sipa
Jérôme Administrateur
Nombre de messages : 9972 Age : 61 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/08/2007
Luc, merci pour le nouvel extrait. Ça complète bien le premier diffusé hier.
Il est appréciable de lire des lignes positives sur cette relation qui avait été plutôt malmenée dans l'autobiographie ("Le désespoir des singes et... autres bagatelles").
A croire que l'amour tendresse et plus profond que l'amour passion. (Vaste débat).
Dernière édition par Jérôme le Sam 14 Jan 2017 - 9:30, édité 1 fois