Nous n'irons plus au bois
La chanson du poète
Le refrain de deux sous
Les vers de mirliton
J'ai bien sûr toujours supposé qu'il y avait de la part de Guy Bontempelli une vague évocation de la ronde pour enfants "Nous n'irons plus au bois" qui aurait été, dit-on (mais ce ne fut pas prouvé), écrite par La marquise de Pompadour en 1753. Cette ronde est de celles qui font partie de l'inconscient collectif.
Nous n'irons plus aux bois
Les lauriers sont coupés
La belle que voilà
La laiss'rons nous danser
La belle que voilà
La laiss'rons nous danser
Et les lauriers du bois
Les laiss'rons nous faner
Non, chacune à son tour
Ira les ramasser
Si la cigale y dort,
Ne faut pas la blesser
Le chant du rossignol
La viendra réveiller
Et aussi la fauvette
Avec son doux gosier
Et Jeanne, la bergère,
Avec son blanc panier,
Allant cueillir la fraise
Et la fleur d'églantier
Cigale, ma cigale,
Allons, il faut chanter
Car les lauriers du bois
Sont déjà repoussés.
Cette ronde enfantine a un refrain joyeux:
Entrez dans la danse,
Voyez comme on danse,
Sautez, dansez,
Embrassez qui vous voudrez.
Théodore de Banville s'en inspira cent ans plus tard dans une veine bien plus mélancolique
Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés (...)
Les lauriers sont coupés, et le cerf aux abois
Tressaille au son du cor ; nous n'irons plus au bois
Où des enfants charmants riait la folle troupe (...)
Voici l'herbe qu'on fauche et les lauriers qu'on coupe.
La ronde captiva aussi Claude Debussy (ce qui pourrait paraître curieux d'un point de vue musical).
Pour finir sur une merveilleuse coïncidence: il se trouve que Michèle Arnaud créa cette chanson pour un double 45t paru à la fin de 1962 et si je lui préfère de loin la reprise de Françoise, ce 45t contient aussi le sublime "Pourquoi mon Dieu", une chanson grecque dont George Moustaki adapta les paroles sur une musique de Manos Hadjidakis. J'en recommande l'écoute stéréo.