Jérôme Administrateur
Nombre de messages : 9972 Age : 61 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/08/2007
| (#) Sujet: 21 avril 2021 - Interview de Télé 7 Jours Jeu 22 Avr 2021 - 14:24 | |
| Françoise Hardy : « Une seule chanson de moi à retenir ? Peut-être… "Je suis de trop ici" »21/04/2021 - 18h05D’abord, elle a refusé. Puis, s’est ravisée et a accepté la proposition de commenter ses textes dans "Chansons sur toi et nous" (éditions des Équateurs), revenant ainsi sur son parcours artistique et sa vie. Rare à la télévision, elle était récemment au cœur d’un joli documentaire de Matthieu Jaubert et Émilie Valentin diffusé sur Arte, "La Discrète". Celui-ci est disponible sur la plateforme de SVOD Arte.tv jusqu’au 6 mai prochain. Pour Télé 7 Jours, elle a accepté de répondre à nos questions par écrit.Auriez-vous voulu vivre une autre vie ? Et si oui, laquelle ?Françoise Hardy : Vivre une autre vie ne m’a pas effleurée. J’ai toujours pensé que j’avais eu beaucoup de chance, à commencer par celle d’avoir un mari (Jacques Dutronc) et un fils exceptionnels (Thomas), et aussi celle d’avoir un petit don pour repérer les bonnes mélodies et écrire de bons textes qui touchent un certain public. Avoir un physique télégénique est également une chance, mais on n’a aucun mérite à ça !Croyez-vous au pouvoir des chansons ?Les chansons sentimentales, romantiques, qui expriment une émotion authentique provenant du plus profond de soi me transcendent et me font pleurer. Récemment, j’ai réécouté Je suis de trop ici, dont j’avais écrit le texte sur une très belle mélodie composée par mon ami Jean-Noël Chaléat. Cela m’a mis les larmes aux yeux, autant qu’au début. Les chansons que je préfère me font cet effet-là : Puisque tu pars et Encore un soir de Jean-Jacques Goldman, Mortelles pensées de Véronique Sanson, Quelques mots d’amour de Michel Berger, A la vie à l’amour de Jacques (Dutronc, son mari), Sésame et Viens dans mon île de Thomas (Dutronc, son fils)...A quoi ça sert une chanson ?Je n’aime pas le mot servir pour qualifier la chanson ou la musique. Faire une chanson, c’est souvent fabriquer quelque chose de beau, qui émeuve, qui fasse rêver ou qui mette en joie, à partir de quelque chose de banal, de courant. Quoi de plus banal qu’un chagrin d’amour ? Faire une chanson implique la beauté et la magie d’abord de la mélodie puis du texte qui en est indissociable. Mais les chansons diffèrent forcément d’un artiste à l’autre et il y a des registres bien plus étendus que le mien. Je pense à cette chanson Les deux oncles de Georges Brassens qui fait réfléchir à l’absurdité des guerres. Certaines chansons de Charles Trenet détendent comme Y’a d’la joie, tandis que d’autres font pleurer comme Revoir Paris, Que reste-t-il de nos amours ? Être à la fois léger et profond comme lui et d’autres l’ont été, c’est extraordinaire.De toutes les mélodies que vous avez composées, de tous les textes que vous avez écrits, y en a-t-il une/un que le public a peut-être délaissé et que vous aimeriez que l’on réécoute aujourd’hui ?La plupart de mes chansons les plus belles sont inconnues du public, juste de quelques fans.Quel est le mot que vous vous êtes toujours interdit d’écrire dans une chanson ?J’écris ce que je ressens avec mon vocabulaire qui n’est pas très varié, et je n’aime pas la vulgarité. J’ai entendu une jeune chanteuse se vanter d’avoir pris la liberté d’utiliser Mon cul dans une de ses chansons. Personnellement, ça me heurte plus que ça ne me touche, mais chacun fait comme il l’entend.Et quel est le mot que vous avez le plus utilisé ?Je ne sais pas, je n’ai jamais analysé ce genre de chose. Je choisis toujours les mots qui subliment et expriment mon ressenti le mieux, le plus exactement, le plus simplement possible !S’il n’y avait qu’une chanson que vous voudriez que l’on retienne de vous, laquelle serait-ce ?C’est impossible de vous répondre, il y en a tout de même beaucoup, voire trop ! Pas Tous les garçons et les filles, ni Le temps de l’amour, ni Comment te dire adieu, ni Mon amie la rose - celles dont on me parle le plus souvent ! Peut-être… Je suis de trop ici. Le désespoir qu’on ressent quand on constate, sans rien dire, que l’autre est attiré ailleurs, a abouti dans mon cas à quelque chose d’aussi beau qu’émouvant. Alain Souchon a fait sur le même sujet aussi bien ou mieux avec sa chanson Somerset Maugham."Il importe davantage d’aimer que d’être aimée" écrivez-vous dans Chansons sur toi et nous. Je vous retourne la formule. Est-ce que, pour vous, il importe davantage de chanter que d’être chantée ?Pas vraiment. J’ai beaucoup apprécié comme Julien (Clerc) a chanté Fais-moi une place et Mon ange, Patrick Juvet Solitudes, et Diane Tell Faire à nouveau connaissance. Lorsque Keren Ann a interprété La question, un beau texte que j’avais écrit sur une belle mélodie de mon amie Tuca, sa version m’a parue meilleure que la mienne.Vous croyez en la libération des âmes après la mort. Que croyez-vous que la vôtre aura appris dans cette vie ?Je crois en effet que quand le corps physique a fait son temps, il rend l’âme qui retourne là d’où elle était venue mais enrichie par tout ce que sa vie lui a enseigné. J’en sais un peu plus sur l’amour et j’ai appris que le discernement est la priorité des priorités. Que sans un discernement suffisant, on peut faire beaucoup de mal autour de soi en général, à ceux qu’on aime en particulier. Mais j’espère avoir appris d’autres choses aussi qui ne viennent pas pour l’instant à mon esprit d’escalier.Interview Frédérick RapillySource : https://www.programme-television.org/news-tv/Francoise-Hardy-Une-seul-chanson-de-moi-a-retenir-Peut-etre-Je-suis-de-trop-ici-4671931 |
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