Platine - "Interview Frontstage" - 6ème extrait

En septembre 1993, Eric Chemouny et Patrick Robert Galéra du magazine Platine invitent Françoise Hardy à se pencher sur sa carrière dans une conversation à bâtons rompus. A propos du couple, de l'inspiration et de la pudeur Platine : Votre relation avec Dutronc semble avoir inspiré la plupart de vos chansons. Considérez-vous qu'une chanson réussie ne peut naître que d'un état de souffrance amoureuse ? Françoise Hardy : Dans mon cas, oui. Les problèmes d'ordre sentimental ont polarisé toute mon existence. Cela a débuté très tôt avec mon père et ma mère. Il est des gens dont l'épreuve de vie va se développer sur le plan professionnel ou matériel. Pour moi, c'est sur le plan affectif.

Platine : En écrivant un texte, vous arrive-t-il de penser : "Là, je me livre trop. La pudeur me l'interdit…" ?
Françoise Hardy : Après coup seulement. Mais comment faire autrement ? Même si on est pudique dans la vie, on s'exhibe complètement dans une chanson. Quand j'aborde ce sujet, je pense toujours à Véronique Sanson. En écoutant bien, toute sa vie transparaît dans ses textes.

Platine : On vous voit souvent parler très ouvertement de votre relation de couple dans la presse féminine. Pourtant, vous passez pour secrète, voire introvertie…
Françoise Hardy : C'est vrai. Mais cette relation dure depuis si longtemps… (Silence). Non, la vraie réponse est que je ne sais pas parler d'autre chose que de sentiments, de la relation au sein du couple, et pas uniquement par rapport à mon vécu, mais aussi avec ma compréhension progressive des difficultés relationnelles. Quand j'accepte une interview, c'est davantage pour communiquer sur ces sujets qui me passionnent que pour me raconter. Si je dis, par exemple, qu'une relation de couple basée sur le désir exclut la complicité, j'ai l'impression, sûrement prétentieuse, de faire passer une idée intéressante.

Platine : Vous vous exprimez aussi volontiers sur la notion de fidélité. Vous semblez très indulgente envers l'Autre…
Françoise Hardy : J'aime beaucoup parler de ces choses là. La fidélité n'existe pas, à mon sens. Cette notion ne repose sur rien et n'a aucune valeur morale dans la mesure où elle n'est que la résultant de facteurs multiples.

.... (à suivre) ....

Jérôme a écrit:

Françoise Hardy : J'aime beaucoup parler de ces choses là. La fidélité n'existe pas, à mon sens. Cette notion ne repose sur rien et n'a aucune valeur morale dans la mesure où elle n'est que la résultant de facteurs multiples.

Anne ! Cette fois c'est moi qui ne comprends pas ce qu'elle a voulu dire...

J'ai bien peur Alexandre que ni Anne, ni toi, ni moi, ni surtout Melle Hardy ne comprenons ce qu'elle a voulu dire.
Si la fidélité n'est pas une valeur morale, qu'est ce que c'est ?
Pour ma part je ne suis pas fidèle, sauf en amitié et à mes principes. De ce fait, je me rends bien compte que la fidélité existe, ou alors c'est que je suis vraiment aussi c... et inculte qu'on me l'a dit sur un autre forum !