Le 1er janvier 2005, à l'occasion de la sortie de l'album
Tant de belles choses, Pierre Derensy interviewait Françoise Hardy pour
Rock'n'France.
A propos de l'ouverture musicalePierre Derensy : Vous appelez sur votre album le peu connu Ben Christophers ? Françoise Hardy : J’ai entendu
My beautiful Demon, depuis j’en suis raide dingue. J’étais en contact avec son producteur qui devant mon enthousiasme m’a donné l’adresse e-mail de Ben. On a correspondu et cela s’est fait tout naturellement. Je ne sais pas qui est le premier de lui ou de moi qui ait proposé de travailler ensemble. Mais ce garçon je ne l’ai pas rencontré en réalité. C’est une amitié virtuelle.
Pierre Derensy : Je voulais revenir sur un album Le Danger sorti en 1996 qui vous avait porté sur un autre style ? Françoise Hardy : J’adore cet album un peu rock. J’étais enchantée et fière. J’étais dans une période de grand mal être. Un mal-être sentimental. C’était comme la fin de ma vie sentimentale. C’était les derniers soubresauts, les dernières révoltes par rapport à ça (rire).
Pierre Derensy : Vous vous verriez travailler avec des gens qui ne sont pas de votre matière ? des personnes comme Dominique A ou Miossec ? Françoise Hardy : J’aurais beaucoup de mal. Christophe Miossec je le connais, sur le plan humain il est adorable, mais mon grand truc c’est la mélodie et pour moi Miossec n’est pas un grand mélodiste. Il a écrit de très belles choses mais à la limite je préfère des gens qui écrivent moins bien mais qui ont des mélodies. Dominique A c’est un peu pareil. Je connais pas très bien mais le peu que j’ai entendu ne m’attire pas. Peut être est il trop d’aujourd’hui ou de demain. Je suis très traditionnelle sur ce rapport à la musique. C’est pour ça par exemple que je n’arrête pas de dire du bien de Benjamin Biolay. Sur le disque de sa sœur il y a au moins 4 chansons que je peux écouter continuellement !
Pierre Derensy : Il y a un petit jeu dans la presse qui consiste à toujours vous demander vos choix de disques comme si l’on était étonné qu’une personne comme vous puisse écouter Garbage ou Massive Attack ? Françoise Hardy : Je suis très éloigné de cet univers et pourtant j’adore ça ! Il n’y a pas de raison. Maintenant j’écoute moins car j’ai eu un vrai coup de foudre pour la musique classique et plus particulièrement Hélène Grimaud. Un vrai coup de foudre fracassant qui m’a amené vers la musique classique. En l’espace de 4-5 ans j’ai découvert des choses fascinantes comme Richter que je trouve très rock n’roll dans sa façon d’être et de jouer. C’est un peu un bric à brac de passer de Radiohead à Richter (rire). La dernière chose que j’ai découverte de rock anglais c’est Muse. Comme j’aimerais chanter
Absolution (rire).
(source :
http://www.rocknfrance.free.fr/chronique-album.php?id_album=10086)