Le rendez-vous avec Françoise Hardy - 2ème extrait

Le 1^er janvier 2009, Laurent Goumarre recevait Françoise Hardy sur France Culture dans son émission Le rendez-vous à l'occasion de la parution en octobre de son livre Le désespoir des singes et autres bagatelles chez Robert Laffont.

L’origine de Tant de belles choses

Françoise Hardy : « C’était au mois de janvier 2004, on venait de me diagnostiquer un lymphome non hodgkinien, Dieu merci, mais pour moi qui savait pas trop ce qu’étaient les lymphomes, qui subodorait juste que c’était quand même quelque chose de méchant de grave etc. et qui ait un tempérament en même temps très anxieux, d’un seul coup, j’me suis dit : « Mais oh qu’est-ce que j’ai là ? Et qu’est-ce qui va m’arriver ? Est-ce que je serai là à la fin de l’année ? ». Enfin, y’a eu toute une période, toute la période des investigations très poussées vous savez pour repérer si… où est-ce qu’il y a des choses embêtantes dans le corps etc., où on est dans un état d’angoisse mais alors je ne souhaite ça à personne ! Malheureusement, on passe presque tous par là à un moment ou à un autre et voilà quoi…

Et j’me suis trouvée lors d’un dîner anniversaire avec mon fils Thomas, sa compagne et puis son père. Et puis, à un moment, Thomas n’a pas pu dissimuler son chagrin, son inquiétude d’autant moins d’ailleurs qui son grand-père qu’il aimait beaucoup allait très très très très mal aussi. Et j’avais reçu une très jolie musique de mon ami Alain Lubrano et de Pascale Daniel, qui travaillait avec lui à ce moment là, et… c’est ainsi que j’ai écrit le texte de Tant de belles choses parce que à vrai dire, je me disais : « Mais peut-être qu’à la fin de l’année je ne serai pas là quoi… ». Et c’était plus un message par rapport à mon fils, par rapport aux gens que j’aime, pour dire que même si on n’est plus là physiquement… La mort qu’est-ce que c’est ? C’est, c’est juste l’esprit qui se libère du corps, le corps qui est soumis aux lois de la matière ! Malheureusement, les lois de la matière c’est qu’il y a un commencement, une usure, une fin. On peut pas échapper à ça. Mais l’esprit, lui, n’est pas de même nature et en fait bon, l’esprit ou l’âme, on peut appeler ça aussi comme ça, donc… donc il est libéré il poursuit sa route autrement et je pense, je veux penser que les liens vraiment très forts subsistent même si ici on est sorti de son corps. »

A lire, ça donne le bourdon tout ça

Pourtant la chanson bien que triste est plutôt apaisante voire optimiste. J'aimerais bien penser comme Françoise qu'à la fin l'esprit quitte le corps et lui survit mais bon... à défaut de certitude, je préfère rester dans ce bas monde.

La photo mère / fils n'est pas glamour pour un sou.

En tout cas moi, je veux bien que mon esprit quitte mon corps et se réincarne dans un autre corps.
Mon Dieu s'il vous plaît, pas dans celui de Françoise, j'aime trop la vie et vivre bien !