Le rendez-vous avec Françoise Hardy - 1er extrait

Le 1^er janvier 2009, Laurent Goumarre recevait Françoise Hardy sur France Culture dans son émission Le rendez-vous à l'occasion de la parution en octobre de son livre Le désespoir des singes et autres bagatelles chez Robert Laffont.

Les motivations de l'autobiographie Laurent Goumarre : Vous avez entrepris ce texte depuis combien de temps ? Françoise Hardy : Quinze mois. Ca m'a pris quinze mois en travaillant tous les jours… Laurent Goumarre : Et pourquoi avant, vous refusiez de vous plier à l'exercice de l'autobiographie ? Françoise Hardy : Parce que… parce qu'on sait très bien, que quand on entreprend un récit autobiographique, ce qui est intéressant, c'est de parler de choses vraiment personnelles. Je l'ai constaté au fil de l'écriture. Dès que je parlais de travail, c'était vite ennuyeux.

Enfin, en tout cas moi, je m'ennuyais très rapidement. Dès que je parlais de choses très privées, de ma vie privée, etc… ça m'intéressait moi-même (rires) beaucoup plus que tout le reste, donc évidemment, c'est pareil pour le lecteur et c'est toujours délicat de parler de ça parce que ça implique d'autres personnes que vous, qui n'ont probablement pas envie qu'on raconte des choses comme ça, qui les concernent aussi, de manière personnelle. Et, mais bon, en même temps, tout est dans la manière dont on écrit les choses. Et si j'en parlais, c'était aussi parce que ça me donnait l'opportunité d'apporter un éclairage à mes déboires sentimentaux…

Laurent Goumarre : … que l'on pouvaient voir.. entendre dans les chansons notamment …
Françoise Hardy : Oui. Oui oui. Mais ce qui est important, c'est : "Pourquoi ?". Pourquoi est-ce qu'on rencontre toujours les mêmes situations difficiles etc… et évidemment, la réponse c'est parce que soi même on induit sans s'en rendre compte certaines situations, certaines attitudes… mais ça, c'est intéressant à développer, c'est intéressant à analyser et je trouvais que ça pouvait être un point intéressant du livre pour d'éventuels lecteurs.

Autant je trouve que Françoise a eu une bonne idée d'essayer d'expliquer le "pourquoi" de ses déboires sentimentaux autant je pense qu'elle a fait une erreur en envisageant son récit presque uniquement sous les "choses très privées"...

J'aurais préféré qu'elle accorde un peu plus de place à son trajet professionnel quitte à alléger certaines anecdotes qui ne sont pas toutes du meilleur goût comme par exemple la complaisance sur le rôle de Susi Wyss dans l'éveil de la sexualité de son fils et de ses copains...

Je vais être très désagréable mais tant pis.
Si FH ne parle pas plus de son trajet professionnel, c'est qu'elle n'y a vraiment pas pris part. Elle l'a subi plutôt qu'induit. Et elle l'avoue, ça l'ennuie.
C'est ce que je dis constamment : elle a réussi à traverser en plein milieu les années du swinging London sans en rien voir.
Imaginez un étranger à Paris en plein Mai 68 et qui ne saurait rien des barricades et autres manifestations. C'est Françoise au milieu des Stones et des Beatles.
Finalement, elle est très nombriliste.
Et malgré ça on l'aime. Nous aussi on est masos.

Je crois que c'est exactement ça. "Elle a subi son trajet professionnel".... tout au moins à partir de 1973 quand elle décidé de ne plus être qu'une simple interprète....

D'ailleurs, à partir de cette date le livre plonge dans la vision romanesque et tout ce qui concerne le professionnel que ce soit la musique ou l'astrologie est largement passé sous silence au profit d'introspections psychanalytiques à tendances masochistes....