Françoise Hardy sur Europe 1 (4ème extrait)

Le 21 décembre 2005, Daniel Schick recevait Françoise Hardy sur Europe Un à l'occasion de la sortie de la compilation Le temps des souvenirs.

Daniel Schick : "Est-ce que les questions posées aux artistes ont changé depuis les années 60 à maintenant ?"
Françoise Hardy : "Pas assez. C'est à dire, les journalistes qui posent un peu des questions différentes, comme vous mon cher Daniel, sont quand même l'exception. Sinon, moi, chaque fois que je sors un nouvel album, en général, les journalistes ne trouvent rien de mieux à me demander que la manière dont j'ai rencontré Bob Dylan et autres... et autres bagatelles, véritablement hein, qui n'ont aucune espèce d'importance, ni dans mon existence, ni encore moins dans la sienne."

Daniel Schick : "Certaines chansons vous ont-elles conduite à vivre ce qui n'était que des chansons comme si les chansons vous avaient préparée à.... ? "
Françoise Hardy : "Je ne sais pas mais je sais que j'avais fait tout un album qui s'appelait entr'acte, qui était de la pure imagination. J'avais imaginé toute une soirée où j'allais tromper l'homme de ma vie pour lui rendre un peu la monnaie de sa pièce (rires). Et donc, vraiment c'est un concept album très original (rires). Non mais ça j'avais vraiment inventé la situation, évidemment en me basant sur des choses que je vivais mais le nœud, le nœud de la situation, je ne l'avais pas vécu à ce moment là."

Daniel Schick : "Alors ça fait un certain temps que vous n'êtes pas en totale harmonie avec vous même..."
Françoise Hardy : "Je ne l'ai jamais été mon cher Daniel qu'est-ce que vous chantez là !"

Daniel Schick : "Justement avec le temps, avec les chansons qui essaient de dire... est-ce que vous n'allez quand même pas mieux que quand vous aviez 20 ans ?"
Françoise Hardy : "Ah mais je vais mieux bien sûr. Non non, mais bien sûr, on fait quelques progrès dans le détachement, dans la concentration sur l'essentiel (rires) et l'élimination du superflu. Enfin, je dis un peu n'importe quoi parce que vous m'y incitez."

Citation :

Daniel Schick : "Alors ça fait un certain temps que vous n'êtes pas en totale harmonie avec vous même..."
Françoise Hardy : "Je ne l'ai jamais été mon cher Daniel qu'est-ce que vous chantez là !"

Parfois, Françoise donne l'air de se complaire dans l'autodérision de son mal être ! C'est à la fois amusant et cruel mais à force d'être répété à l'envi je me demande si elle est sincère ou si elle se contente de réciter un refrain appris par coeur.

Peut être Anne, peut être.
Mais j'imagine qu'il est plus facile d'exprimer son mal être dans un appartement de l'Ile Saint Louis que dans un studio des Tarterrets dans la banlieue très profonde.
En fait je ne crois pas qu'elle se complaise à exprimer son mal être et à le réciter comme un refrain. Tout simplement, elle en a fait son monde et elle n'en sort pas. Et elle ne cesse d'en parler pour exorciser ce mal être.
Ce n'est pas un refrain, c'est une idée fixe.

Claude, ton interprétation est intéressante, surtout l'aspect idée fixe. En plus, plus on se coupe de l'extérieur, plus on s'enferme. A lire certaines interviews, elle révèle un aspect de plus en plus misanthrope

Je pense qu'en fait elle regrette de ne jamais avoir vécu dans un studio des Tarterets...

Elle n'en prend pas la direction puisqu'elle s'est installée dans l'ouest de Paris et que Corbeil doit être au sud est.
Comme quoi, si elle veut bien aller de l'avant c'est en protégeant ses arrières !
Et puis je crois qu'Aulnais sous Bois vaut bien largement Corbeil Essone.
Finalement, elle aurait dû être une chanteuse réaliste plutôt qu'une interprète du rêve.
T'imagine la chanson "Tous les keums et les meufs" ?

Mais le problème c'est qu'une version très proche existe déjà par Les Inconnus !
"Et les keufs et les meufs dans le RER La banlieue c'est pas rose, La banlieue c'est morose. Alors prends-toi en main. C'est ton destin !..."