Quand Lara Fabian a croisé Françoise Hardy.

Le 22 septembre 2009, Philippe Vandel s'entretenait sur France Info avec Lara Fabian à propos de la sortie de son dernier album. Poussée dans la confidence Lara Fabian expliquait comment Françoise Hardy lui avait sauvé la vie.

Philippe Vandel : Lara, vous dédicacez le livret de votre dernier CD "Toutes les femmes en moi" à Françoise Hardy, pour quelles raisons ?
Lara Fabian : Alors là vous me surprenez parce qu'il n'est pas plus dédicacé à Françoise Hardy qu'il l'est à toutes les autres femmes que je mets à l'honneur et auxquelles je rends hommage. Ce CD il est dédié bien plus à toutes les femmes plutôt méconnues de ma vie que celles qui sont connues mais Françoise Hardy si tant est que vous ayez remarqué quelque chose d'un petit peu différent dans ma façon de lui rendre hommage c'est qu'elle a été très très importante à un moment de ma trajectoire.


Philippe Vandel : En quoi ? Vous dites qu'elle vous a sauvé la vie …
Lara Fabian : C'est ce que je dis mais ce n'était pas ma façon de le lui servir uniquement à elle si vous voulez mais elle m'a sauvé la vie parce qu'elle a croisé mon chemin un soir très très unique très particulier dans mon existence et en me disant ce qu'elle m'a dit, elle m'a littéralement simplement changé l'espace d'un instant la trajectoire de ma vie, le choix que je m'étais proposée de faire ce soir là.

Philippe Vandel : C'était quoi le choix ?
Lara Fabian : Ben c'était peut-être arrêter certaines choses. C'était peut-être oui… changer de trajectoire, changer de couleur d'existence. J'avais peut-être été même un peu plus loin dans ma tête. Et ce soir là ben voila quelqu'un comme ça dans un couloir du Costes m'a rattrapé. Vraiment elle m'a rattrapé de justesse. Elle m'a dit... Voilà.

Philippe Vandel : Vous me faites peur. Vous alliez aux toilettes avec un paquet de médicaments ?
Lara Fabian : Je ne sais pas trop ce que j'allais faire mais en tous cas c'était pas terrible. Je sais pas trop parce que vous savez après entre le moment où on pense à quelque chose et le moment où véritablement on dépasse un état d'âme … si tant est qu'un état d'âme devient une action ça prend quel que soit l'état d'âme et quelle que soit l'action conséquente ça prend un énorme coup de courage. Voila. Donc je sais pas. J'peux pas vous dire oui, j'peux pas vous dire non. Mais j'peux vous dire en tout cas que ce qu'elle a fait, a changé ma trajectoire et a changé mon état d'esprit. Complètement.

Philippe Vandel : Mais moi j'avais entendu que vous vouliez arrêter la chanson mais je pensais pas que vous vouliez arrêter la vie !
Lara Fabian : J'vous dit ça allait beaucoup plus loin parce que comme pour moi ce n'est pas qu'un élément de ma personnalité mais c'est complètement qui je suis, l'endroit où j'avais mal l'endroit où je souffrais était … le spectre était beaucoup plus large que juste le mot chanson ou la chanson.

La formulation est parfois difficile à suivre, comme celle de FH la plupart du temps, mais très émouvante en tous cas. Je suis étonnée qu'elle ait abordé quelque chose d'aussi intime avec un journaliste et les auditeurs. On a la date de l'interview, mais à quand remontent les faits qu'elle relate ?

Comme quoi Françoise n'est pas toujours franchement dégueulasse…

Ca c'est sûr, je suis même étonnée de cette remarque. Vu de "l'extérieur" (non fan), elle est maladroite dans ses propos en live, elle est ce qu'elle est et, comme tout un chacun, elle a des bons bons et des mauvais côtés. La traiter de "dégueulasse" ne me serait pas venu à l'idée.

Lara Fabian disait dans l'interview que l'histoire avait eu lieu en 1999.

"Elle a des bons bons " Tu peux expliciter Elma s'il te plaît ?

Oui, le surmenage Rien de crypté !

Lara Fabian remonte sur scène en compagnie de ses anges gardiens et rend entre autres à nouveau hommage à Françoise Hardy :

« Enough ! » Lara Fabian en a eu assez. Assez d’en prendre « plein la gueule », dit-elle, de 2001 à 2004 quand la puissance de sa voix, qui fit son succès initial, lui revint à la figure sous la forme d’une « destruction en bonne et due forme ». Dévastée par les critiques, elle a d’abord baissé le volume (l’album contre-nature 9 en 2005) puis l’a carrément mise en sourdine, le temps d’accoucher de Lou en 2007. Son retour sur une scène parisienne, mercredi et jeudi au Zénith avant une tournée provinciale, avait donc le parfum des retrouvailles entre elle et ses « anges », son public (dont une frange de fans hardcore) avec lequel elle a noué « quelque chose de l’ordre de l’exceptionnel ».

Au lendemain de son second concert, elle apparaît soulagée à son hôtel. Déjà rassérénée par les bonnes ventes (70 000 exemplaires) de son dernier album, Toutes les femmes en moi, elle a été fêtée chaleureusement au Zénith de Paris où son show s’est révélé convaincant alors que le pari était double, artistique et technologique : tandis qu’elle rend hommage sur son disque aux chanteuses qui ont balisé sa vie, le spectacle fait apparaître certaines d’entre elles (Nana Mouskouri, Véronique Sanson, Françoise Hardy, Catherine Lara, etc.) sous la forme d’hologrammes qui lui disent un mot gentil, ou avec lesquelles elle discute le bout de gras. Une mise en scène orchestrée par Gérard Pulliccino, son compagnon, réalisateur de Taratata notamment. Effet néfaste : des tics télévisuels encombrants, notamment un medley "génération Casimir" (Inspecteur Gadget, Candy, Capitaine Flam…) et même un générique de fin précédant, en rappel, une reprise habitée de J’ai besoin de parler de Ginette Reno et un Adagio qui monte dans les tours.

Alors que son hologramme vacille sur scène, Nana Mouskouri est dans la salle. Elle se souvient peut-être d’une petite Lara de 8 ans qui, après un concert en Belgique, lui tendit un bouquet de fleurs en assénant : « Je suis chanteuse. » La veille, c’est Charles Aznavour qui a rejoint Lara dans sa loge : « Mademoiselle Fabian, comment faites-vous pour chanter comme ça pendant 2 heures 30 ? » « Je travaille. » « Alors continuez de travailler et je reprendrai les mots de ma chère collègue (Edith Piaf, citée dans le spectacle) : mort aux cons ! »

On sent bien que Lara Fabian, plus habitée par la foi que par la confiance, a besoin de s’appuyer sur ces anges gardiens. Notamment Françoise Hardy qui, raconte-t-elle pudiquement, lui a sauvé la vie quand elle touchait le fond : « Je quittais l’hôtel Costes. Dans le couloir, elle a posé la main sur mon épaule et m’a demandé si j’avais cinq minutes. Elle a senti un truc, elle m’a rattrapée. C’est grâce à elle que j’ai pris une nouvelle direction. » Françoise Hardy a volontiers prêté son image au spectacle de sa consœur qui s’approprie aussi bien Göttingen de Barbara que Babacar de France Gall, dans des versions marquées par la production de Simon Climie, entre rhythm’n’blues et gospel. Un univers qui plaît ou pas mais qui traduit le caractère bien trempé de ses origines méridionales : « C’est pas Prokoviev, c’est de la variété ! »

« Je viens de rien, j’ai eu zéro piston, j’ai programmé un rêve dans ma tête », dit encore Lara Fabian qui prend plaisir, sur scène lors de multiples séquences autobiographiques, à regarder dans le rétro de son enfance heureuse. A ses détracteurs qui « sacralisent » la musique et aux intellectuels qui seraient hermétiques à l’amour, elle conseille de « desserrer le string ».

Désormais gonflée à bloc, elle déborde de projets discographiques. Avec le compositeur russe Igor Krutoi notamment, et pourquoi pas une version masculine de Toutes les femmes en moi où elle saluerait Brel, Bécaud, Lama et Hallyday : « Mais il faudra changer de titre : Tous les hommes en moi, ça le fait pas. » l

(source : http://www.midilibre.com/articles/2009/10/10/ML-Lara-Fabian-remonte-sur-scene-en-compagnie-de-ses-anges-gardiens-953193.php5 )

Jérôme a écrit:

Lara Fabian en a eu assez. Assez d’en prendre « plein la gueule », dit-elle, de 2001 à 2004 quand la puissance de sa voix, qui fit son succès initial, lui revint à la figure sous la forme d’une « destruction en bonne et due forme ».

On brûle un jour ce qu'on a idolâtré la veille. Excessif tout cela, et tellement destructeur comme c'est souligné...